"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 23 juin 2010

Des j(b)oyaux de l’art contemporain et de l’art intestinal.

Il ne faut pas critiquer le mécénat bureaucratique des commandes publiques car il nous gratifie sans cesse de nouvelles émotions esthétiques. En musardant sur Google Image, un cliché m’a fait découvrir un événement de l’an dernier qui a dû, en son temps, donner l’occasion de tirer à la ligne à quelques pisse-copies, "critiques d’art" et autres commerciaux de l’establishment "culturel" de Toulouse.

Je veux parler du déplacement d’Agoraphobia, remarquable sculpture de Franz West, ci-devant ornement du parvis du musée des Abattoirs, le bien nommé. Cette œuvre achetée par la ville 150 000 € en 2006 a été déménagée afin de laisser la place - pour un temps déterminé, ne rêvons pas - aux 2,5 tonnes d’une sculpture en bronze de 4 mètres de haut d’une grâce aussi éléphantesque qu’acrobatique que nous devons à l’artiste espagnol Miquel Barceló.

La mairie tient en effet à faire tourner les œuvres sur cet emplacement de choix que constitue le parvis du musée d'art contemporain, vaste esplanade propre à accueillir des œuvres imposantes "qui attirent l'œil" Ne soyez cependant pas inquiets, vous pouvez continuer d’admirer Agoraphobia : un soubassement spécial lui a été aménagé dans un jardin public (elle offre une grande prise au vent)

Les enfants peuvent continuer à grimper dessus et les pigeons y déféquer.
Accessoirement, et j’en suis navré,je ne sais rien de la facture du déménageur.
Mais ça n’a pas d’importance, n’est-ce pas ?

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« Il n’est pratiquement plus nécessaire, au stade ou nous en sommes arrivés, d’attaquer l’art dit contemporain et les prétendus artistes qui, par leur désœuvrement, leur nombre et leur aigreur, lui fournissent encore ce qu’ils croient être un semblant d’existence. Ceux-ci, désormais, se détruisent d’eux-mêmes en avouant leur soumission à l’ordre du néomonde, comme activité supérieure à celle d’artiste (sans doute aussi celle-là est-elle plus rentable que celle-ci) ; et ils pourraient tous, à quelque "discipline" qu’ils appartiennent, proclamer comme ce musicien d’un groupe breton : "Avant d’être des musiciens, on est des citoyens" ; Il suffit d’imaginer une phrase pareille dans la bouche de Mozart, de Rodin, de Giotto, de Haydn ou de Cézanne pour avoir de quoi rire jusqu’à l’an 3000 ; on peut très bien imaginer son équivalent, en revanche, dans la bouche d’un artiste réaliste socialiste de l’époque stalinienne. »

Philippe Muray – "Après l’Histoire" (Gallimard 2000)

4 commentaires:

  1. Je vous rends grâce ! J'avais les conduits intestinaux bloqués depuis quatre jours, mais les photos de votre reportage ont suffi à me faire accoucher d'un étron ce midi. Merci.

    RJ, Montréal.

    Vive l'Art, Vive nos Édiles, Vive Toulouse !

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  2. Eurkkk !
    "Cette œuvre achetée par la ville 150 000 € en 2006"
    C'est pas donné en plus. L'aaaaartiste aurait dû payer pour s'en débarrasser.

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