"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 18 juin 2010

Où sont passés les coqs gaulois ?

Putain ! Voilà que je me surprends à parler du foot ! Ceux qui connaissent intimement le Plouc-émissaire vont en rester sur le cul…

Bavassant sur la défaite des Bleus, Le Monde daté de demain samedi y voit un instantané de la France 2010.
Eclair de lucidité ?
"Cette absence de patron, de stratégie, d'esprit d'équipe (...)ces ressources ignorées (...) résonnent comme une métaphore cruelle: celle d'un pays qui peine trop souvent à se rassembler, à dépasser ses morosités et ses divisions, à mobiliser ses énergies", gnagna, gnagna, etc. Ben oui, l’équipe des Bleus et ses problèmes internes reflètent assez bien la France d’aujourd’hui.
Et la synthèse la plus elliptique est donnée ailleurs par Daniel Cohn-Bendit : "c’est bizarre, ces joueurs savent jouer au foot, mais quand ils jouent ensemble, ils jouent mal, ils ne jouent pas" et il conclut : "ils ne s'aiment pas"…
Pourquoi ?
Grave question… L’Equipe peut s’emporter contre l’imposture, l’arrogance, l’inefficacité laborieuse et poussive de ces tas de muscles empâtés de grosses bagnoles et de bimbos gloussantes, le Figaro peut traiter Domenech de fossoyeur… Et après ? Ne vous inquiétez pas, ni Le Monde ni Cohn-Bendit n’ont l’intention d’inventer l’eau chaude, les causes profondes de cette Bérézina resteront sagement sous le tapis…
Quand j’entends un député UMP dire à ce propos : "il est urgent que les Français aient envie de bouffer le monde", je me dis qu’il devait avoir 20 ans en 1914 et qu’il sort juste d’au moins cinquante ans de coma…
Quand j’entends un député PS se désoler : "c’est terrible d’avoir l’impression qu’il n’y a plus d’équipe de France", alors là, je rigole grave…
Bien sûr, quand Dupont-Aignant dit "Il faut les virer" il a raison mais il devrait faire gaffe côté CRAN et SOS ouasisme (de toute façon, son compte est déjà bon - nauséabond ?-) Je préfère l’humour d’un commentaire lu ce matin sur un blog : "cette défaite est d’autant plus regrettable qu’ils jouaient à domicile"…

Bon, revenons-en à certaines de ces "causes profondes" qui resteront sous le tapis :

Depuis le mondial d’il y a 12 ans, on nous saoule avec "black-blanc-beur, la France qui gagne" et il n’y plus eu que Zidane à offrir comme modèle aux écoliers des banlieues (c’est vrai, figurez-vous, il n’y avait que lui comme relève "présentable" aux Lyautey, Abbé Pierre, Cousteau, Tabarly, etc.…)
Puis le black a supplanté le beur (peut être que c’est meilleur aussi pour le contraste à la télé couleur et fait mieux ressortir les pubs en banc de touche…) Puis l’Islam s’en est mêlé dans les vestiaires. Bien sûr, c’est moi qui rêve ; mais la cohésion et l’esprit d’équipe a un prix, n’est-ce pas. Alors le bas de plafond (pardon, Frank Ribery) s’est vite converti pour rester dans la cour des grands…
Pour maintenir le "collectif", des critères extérieurs au foot ont dû être pris en compte : incompatibilités d’humeur, complicité ethnique, religieuse, etc. Et devant le résultat, le sélectionneur "ne comprend pas" Il est trisomique ou quoi ?
Non. Il est normal mais il ne peut pas comprendre puisque sa façon de manager n’est que le copié-collé de la façon qu’ont nos dirigeants de manager la société.
Bref, pourquoi voudriez-vous qu’il y ait une équipe de "France" ? Il y a un bidule qu’on appelle désormais "les Bleus" qui essaie de fonctionner avec les mêmes principes et la même efficacité dans les résultats que "ce pays" ou "ce territoire" pour parler comme Jospin…

Ouais, et en plus, ce qui n’arrange rien, il y a tout le bling-bling et les dérives du trop de fric. D’où, comme le dit justement la devise de l’O.M. : "Droit aux Putes" (euh, non, ça doit pas être ça…)

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Après cette dernière vanne facile et sur le thème du fric, j’en profite pour ajouter un bout d’un commentaire que j’avais posté au mois d’avril chez un autre bloggeur :

Le foot professionnel n’est pas du sport. C’est une entreprise de spectacle. Idem pour le cyclisme pro, etc. Comme le « Dakar » et les autres cirques du même type (Tour de France, Rolland-Garros, 24h du Mans, Holiday on Ice, …)
Il n’est pas choquant que les individus ayant atteint un haut niveau de performances et d’expertises dans certaines disciplines « spectaculaires » (ce ne sera jamais le cas des nageurs) cherchent à valoriser financièrement leurs talents dès lors qu’il y a une demande. En revanche, ce qui pollue tout, c’est que la commercialisation de ces activités relève de fédérations sportives et d’un département ministériel dédié "à la jeunesse et au sport" en bénéficiant d’aides publiques. Ça relève du commerce et des services !

4 commentaires:

  1. (suite)
    Je ne m’attendais pas à délivrer tant de mots pour simplement dire que cette évocation a touché en moi un je ne sais quoi de délicat qui en cet instant même m'émeut et me laisse au bord de l'âme comme un tremblement presque incompréhensible, trahissant un désarroi qui, je le crains, n’est que le nom atténué, estompé, de la détresse. C’est que ce portrait, évoqué d’une âme franche, d'un jeune français du début des années 60 à des airs atrocements lointains et sonne terriblement plus vieux que les 50 années révolues qui nous séparent de ce jeune passé qui cherchait dans Combat, au-delà de toutes polémiques périssables, ces leçons d’honneur qu’un Camus, un Mounier, surent parfois donner ; c’était pour le moins une langue exigeante, donc acceptable à ceux qui ne veulent pas entrer dans la vie par la porte basse des démissions spirituelles. Comme il semble venir d'un temps enfoui dans l'écume des civilisations mortes ce jeune Français... Sans doute, c'est moi, ce n'est que moi qui le contemple avec des yeux de terrible songeur qui scruterait à travers une tête d’ibis le faciès désincarné, le visage mort des civilisation révolues, ce n’est que mon cœur en deuil d’une idée, la France n'est pas, ne peut pas être morte. Toujours des jeunes gens opposeront aux regards pénétrants des hommes mûrs et à ceux combien plus durs de leur miroir quelques titres, presses, revues, livres, qui sont comme un blason, pauvre ébauche de ce qu’on voudrait si désespérément servir : une vie à hauteur d’homme, cette vie que l’on pourra étreindre sans honte. Vous me direz P.E, toujours hâtif à vous blâmer, qu’ils étaient dérisoires ces jeunes hommes des années 60. Peut-être, mais non la passion qu'ils représentèrent et que je voudrais si désespérément voir refleurir et s’épanouir sur les visages de leurs successeurs.

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  2. PloukEm
    Ne soyez pas trop sévère pour cette jeune ombre de votre jadis avec son Monde posé comme un insigne maçonnique, lui offrant ainsi la protection douce de la gravité, le nimbant d'un aura de ce sérieux qui est peut-être bien une défense. On est trop sérieux quand on n’a pas trente ans, une couverture posée bien d’évidence, qu'on espère happant des regards approbateurs (voir admiratifs!), c'est parfois le masque qui dérobe aux autre, aux terribles autres qui semblent si chargés (eux) d'expériences et de savoirs, cette timidité que l'on croit une faiblesse et qui est cette part inappréciable de nous même, notre part inaltérable d'enfance. Certaines arrogances dissimulent des pudeurs charmantes, les joues rougissantes de l'esprit.
    Et sans doutes n'y pensiez vous pas, tapant ces brèves syllabes, mais dans ce regard tourné vers son passé il y a pour l'œil du lecteur un tableau attachant, émouvant, oui, parce qu'il nous apporte l'image d'une certaine grâce innocente,car ne se regardant pas ou plutôt se regardant avec une candeur si ingénue dans son calcul qu'elle rassérène, c'est une croyance naïve, mais pure, dans le "savoir", dans la "bonne impression" et par là le témoignage d'un enracinement entier de l'être à son aurore dans tout ce qui si longtemps a maintenu un passé, une tradition. Et ce court portrait d'un "intello" qui vient juste de franchir les portes de sa vie, c'est une déclaration à tout ce qui fut, à tout ce qui incarna, une civilisation. Une vrai et authentique civilisation, quand on croyait encore qu'il y a de la noblesse à vouloir avancer par l'esprit et qu’il n’est pas méprisable d’avoir foi aux puissances de l’écriture. Je ne pense pas qu'on trouve encore de tels jeunes hommes. Et Combat -qui était quand même d'âme libre et fière, "Galtier le dit qui ne se trompe jamais" (petit pastiche et vous voyez de qui)- Combat n'est certes pas remplacé.
    Je sais bien que la tradition veut qu'on accable ce bout d'homme si ignorant des vraies lâchetés comme des héroïsmes secrets des quotidiens et qui fut nous; nous en avons un peu honte, comme d'un parent maladroit qui déparerait une trop brillante assemblée. Quand même, vous lui devez beaucoup , et d'abord d'être vous.

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  3. Restif, merci pour cette longue méditation qui profite de l'anecdote pour me dire avec des mots vrais ce qui vous a touché, pour nous parler aussi de la jeunesse et de l'Espérance.

    PS : je mets un renvoi en commentaire à mon billet du 14 juin pour que votre texte n'échappe pas à d'éventuels lecteurs tardifs (tout ceci est si volatil...)

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  4. Oui, j'ai fait une bêtise...C'était évidemment pour votre billet "C'est la fin du monde"du 14 juin que me vînt ce petit texte. Erreur de débutant sur le site. Je m'en suis bien aperçu, j'ai même failli renvoyer au bon endroit et puis j'ai eu peur d'encombrer. D'autant qu'effectivement, "cela est si volatil". Si un lecteur muse ici ou là bas, il s'y retrouvera bien.

    Et puisque je suis là : "Quand j’entends un député UMP dire à ce propos : "il est urgent que les Français aient envie de bouffer le monde", je me dis qu’il devait avoir 20 ans en 1914 et qu’il sort juste d’au moins cinquante ans de coma…" Vous m'avez bien fait rire !
    A vous relire (Vous avez toute l'hospitalité de mes favoris).

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