"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mardi 5 octobre 2010

Vivement le Monomotapa !

Petit cours d’histoire :






1. Les Russes avaient par deux fois obtenu sur les Allemands et sur les Autrichiens de très grands succès. Le manque de munitions et les fautes d’une administration déplorable ne leur permirent pas de poursuivre leurs victoires. 2. La nation souffrait d’un grand malaise. La révolution éclata, désorganisant l’armée, troubla, ensanglanta le pays et le conduisit à l’irrémédiable défaite.
3. Le tsar Nicolas II, faible et mal conseillé, abdiqua. Le gouvernement ne tarda pas à tomber aux mains des factieux et des violents. 4. Ce furent les soviets, conseils de soldats et d’ouvriers, qui imposèrent leur autorité et décrétèrent les mesures les plus extravagantes et les plus odieuses. 5. On se mit à emprisonner et à fusiller les suspects. Il y eut des massacres en masse. 6. Les travaux des usines et des champs, réglées par des ordonnances absurdes et vexatoires, s’arrêtèrent en partie. La famine sévit, et les grandes villes, Moscou, Petrograd, virent succomber les malheureux habitants qui avaient échappé à la prison et à la fusillade. 7. Dans cette Russie désolée, privée de tout, et terrorisée par les révolutionnaires, les Allemands reprirent facilement leur marche en avant.
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Et d’où nous sortez-vous cette horreur orientée, M’sieur ?
- D’un manuel d’Histoire de France conforme aux programmes officiels du Cours Elémentaire des Ecoles Primaires. Edition… 1938 (diffusé par Hatier)
Programme réparti en seize chapitres (de "Histoire de la Gaule" à "La grande guerre") regroupant 60 "leçons" distribuées en "récits" (106 récits en tout), chaque récit comportant une petite dizaine d’alinéas numérotés.
1° Leçon : Les Gaulois. … 60° et dernière leçon : Les victoires de la libération (avec un "L" minuscule, celle de 1918…)
Extrait du Chapitre seizième : "La grande guerre" – 59° leçon : "Trois ans de lutte". Vous avez ci-dessus l’intégralité du 102° récit : "La révolution russe". Le graphisme original a été scrupuleusement respecté (caractères gras, italiques, n° d’alinéa…)

Le manuel s’accompagne de questionnaires, exercices oraux et devoirs écrits.
Au hasard, voici le devoir écrit de révision générale n° 17 :
- Qui régnait sur la France : 1.à la mort de Du Guesclin ? 2.lorsque Suger était ministre ? 3.à la Saint-Barthélemy ? 4.lorsque Luther prêcha une nouvelle religion ? 5.lors de la prise de la Bastille ? 6.lorsque fut gagnée la bataille de Bouvines ? 7.lorsque Charles le Téméraire mourut à Nancy ? 8.lorsque le duc de Guise fut assassiné à Blois ? 9.lorsque saint François de Paule vint à la cour de France ? 10.lors de la prise d’Alger ?

Evidemment, s’agissant du fond de l’extrait, on pourrait gloser à l’infini sur soixante années de manipulations, de désinformation et l’aveuglement incrusté dans les crânes depuis 1944 alors que nos anciens avait déjà parfaitement compris le film. Pour synthétiser la chose en dix lignes à l’usage des 8-10 ans, il n’y aurait rien à ajouter aujourd’hui à ce texte vieux de 72 ans… Sur le fond, mais il y a la forme…

Evidemment, ça n’a rien à voir avec les actuels programmes d’histoire des CE2, CM1 et CM2. La question n’est pas là.
Relisez l’extrait à l’heure du texto, de la méthode toujours de fait semi-globââle et des résultats des évaluations. Pensez aussi aux devoirs de révision. La question que je me pose porte plutôt sur le vocabulaire, la précision des mots, la nuance dans la phrase courte, l’usage précis du passé simple et du passé composé ; et aussi (donc) sur l’apprentissage, l’effort demandé, la rigueur exigée, l’entraînement à la mémorisation, etc. Le travail, donc. Toutes choses indispensables à la compréhension et à une acquisition fiable. Et cela vaut pour toutes connaissances académiques, quel qu’elles soient.

Heureusement, pour les mots trop nuancés et le vocabulaire accentué, il y a maintenant les correcteurs d’orthographe. Pour ce qui est de la forme… Pour le sens et l’aide à la compréhension du monde comme il va, y a pas de souci. Faut rien brusquer et ça peut attendre. Les mômes comprendront tout au collège en étudiant la riche civilisation du Monomotapa.

3 commentaires:

  1. Magnifique , cet extrait ...court , clair et très facilement mémorisable ...
    J'aurais vraiment aimé apprendre l'histoire comme ça ..étant une fan du résumé et du schéma ...déjà , plus tard , tout s' était compliqué dans les bouquins ..
    Quant à aujourd'hui ....je préfère ne pas savoir ...et pourtant ....en voulant etre un peu curieuse ...

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  2. Le contraste m'avait déjà personnellement frappé lors de mes modestes études lycéennes. Lire d'ancien manuel d'histoire était un plaisir, avec une profondeur qui donnerait des migraines à beaucoup actuellement. La différence de contenu, du texte à foison, une photo et une carte en fin de chapitre peut être un médaillon pour une biographie d'un personnage majeur dénotait déjà des livres multicolores ou le texte s'était déjà bien évaporé avec du remplissage par image pleine page ou des références à des films (...!!) qui traitait du sujet.
    Et c'était il y a peine 15 ans.
    Anecdote : lors du passage en histoire géo, a l'oral, l'examinatrice me demanda de situer le Japon sur une carte... Limite insulté je lui indique et voyant ma réaction m'avança que la candidate précédente en avait été incapable en montrant Cuba, au hasard. C'est déjà une île me direz-vous.
    A.g.

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  3. Cours élémentaire 1938 ? Dame !
    Quant aux questions "Qui régnait sur la France", je suppose qu'il faudrait aller au niveau universitaire pour avoir une chance de trouver un sans-faute là-dessus. Et encore.

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