"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 8 avril 2011

La guerre est désormais démocratique…

Depuis la nuit des temps, on faisait la guerre pour diverses raisons, toutes bien connues : - guerres d’appropriations (de territoires, de ressources, de potentiel humain…) – guerres de sécurisation (occupation de lieux stratégiques, élimination préventive d’ennemis…) – et, en corollaire, guerre pour se défendre… Ce n’est qu’au XX° siècle qu’avec le communisme on a vu apparaître les guerres pour imposer un système se pensant universel. En effet, la guerre hitlérienne n’était qu’une guerre d’appropriation (voire même de sécurisation pour ce qui est de la Shoah), les croisades de sécurisation et d’appropriation, et les guerres de religion des guerres civiles hors sujet…

Ce type de guerre mis à la mode par le communisme serait désormais le seul valant le coup d’être vécu et donc légitime... Se trouvant fort dépourvu par l’étiolement du communisme, le chœur des bonnes âmes fait dorénavant la guerre pour soutenir la démocratie… Qu’est-ce à dire dans la pratique ?

Simple : Il faut faire la guerre pour imposer le Vivre Ensemble… Cherchez l’erreur…

Nous sommes actuellement impliqués dans trois conflits extérieurs. Je vous propose ci-après l’essentiel de l’article de Philippe Oswald mis en ligne ce vendredi sur Liberté Politique :


L’ennuyeux, avec des dictateurs aussi caricaturaux que Gbagbo ou Kadhafi, c’est qu’ils poussent ceux qui les combattent à verser eux aussi dans la caricature et le manichéisme. Rien n’aura été négligé pour que l’opinion publique reconnaisse que la France défendait la bonne cause, celle de la démocratie, des droits de l’homme et de la justice contre des personnages peu recommandables (d’autant qu’il fallait faire oublier que naguère, on avait tenté de se concilier leurs bonnes grâces) Mais ce qui se passe au fil jours enlève beaucoup de sa crédibilité à ce conte de fée.

Des révélations embarrassantes

Le camp des Parfaits a pris un rude coup en Côte d’Ivoire avec la dénonciation par l’ONU d’assassinats massifs commis, selon toute vraisemblance, par les Forces républicaines d’Alassane Ouattara. La Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur ces "massacres systématiques ou généralisés" dans l’Ouest du pays. Du coup, il commence à s’écrire que "les anciens rebelles du nord, ex-Forces nouvelles rebaptisées Forces républicaines par Ouattara, avaient mis leur moitié du pays en coupe réglée. Ils contrôlaient les ressources naturelles, bois, minerais et diamants, rackettant commerçants et entreprises" (Le Figaro du 7 avril)

Tiens donc ! N’auraient-ils pas contrôlé aussi les élections, comme les en accuse Gbagbo ? Les mêmes troupes que la télévision nous a montrées en train d’investir Abidjan, n’auront pas laissé aux téléspectateurs une impression plus rassurante que celles qu’elles combattent.

On éprouve un malaise semblable devant certaines mimiques vengeresses des soldats improvisés de la rébellion libyenne. Leur nullité militaire et le caractère hétéroclite de leurs chefs jettent le trouble sur l’opportunité d’ouvrir à ces insurgés la route de Tripoli par de nouvelles frappes aériennes. Eux les réclament à cor et à cris, accusant l’état-major de l’Otan de mollesse, alors que nombre de leurs combattants sont à présent encerclés et pilonnés dans la ville de Misrata, dont on ne peut plus s’échapper que par la mer.

Deux grands coriaces

D’emblée en Libye et en dernier recours en Côte d’Ivoire, la France a frappé fort les troupes fidèles aux dictateurs. Puis il a fallu réactiver les négociations, car la résolution 1975 de l’ONU autorise "les mesures nécessaires" pour faire taire les armes "lourdes" menaçant les civils mais pas d’éliminer Gbagbo, pas plus que la résolution 1973 du Conseil de sécurité demandant "un cessez-le-feu et la fin totale des violences et de toutes les attaques et abus contre les civils" ne permet de se débarrasser de Kadhafi.

Manque de chance, l’un et l’autre sont des coriaces, des illuminés, des jusqu’auboutistes. Si les heures de Gbagbo paraissent comptées, Kadhafi n’est pas assez affaibli pour lâcher le morceau, tant du moins que son entourage, à commencer par ses fils, lui restera fidèle.

Trois questions applicables à trois fronts

La seule certitude, c’est que la situation humanitaire est devenue dramatique dans les deux cas. Les interventions militaires décidées par l’Onu, aiguillonnées par la France, auront-elles en définitive atteint leur but ? Ou bien nous sommes-nous engagés dans des aventures sans retour qui aggraveront les maux qu’on prétendait soigner ?

Les évêques américains ont posé trois questions aux chefs de gouvernement engagés dans le conflit en Libye :

"En quoi l'usage de la force est-il en train de protéger la population civile ? " ; "Les conséquences sont-elles plus graves que le mal que l'on espérait extirper ? " ; "Quelles sont les implications de cet usage de la force pour le bien être futur du peuple libyen et pour la stabilité de la région ? " Ces mêmes questions méritent d’être posées à propos de la Côte d’Ivoire mais aussi de l’Afghanistan dont le président Karzaï n’est guère plus fréquentable que Kadhafi ou Gbagbo.

Dans ces trois cas, voulant agir au nom de la démocratie et de la justice, nous nous sommes engouffré dans des guerres tribales doublées de conflits maffieux. Il serait vraiment prodigieux qu’elles s’achèvent dans une paix couronnée par la justice. Quant à la démocratie…

Enfin, engager nos soldats sur trois fronts à la fois, n’est-ce pas beaucoup, humainement et financièrement, pour un pays qui n’est pas au mieux de sa forme ? C’est une première que nous offre Sarkozy. En effet, historiquement, comme l’a fait remarquer Eric Zemmour sur RTL (7 avril), même Napoléon n’avait pas osé

[Article complet]

[mes précédents billets sur la Libye, la Côte d’Ivoire et l’Afghanistan ]

8 commentaires:

  1. "Ce n’est qu’au XX° siècle qu’avec le communisme on a vu apparaître les guerres pour imposer un système se pensant universel"

    pas d'accord : et les guerres révolutionnaires ?

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  2. Paul-Emic, vous ne me l’apprenez pas. Mais l’ajout de ces sanglantes sauteries (d’ailleurs vendues au bon peuple au titre de "la Patrie en danger !" plus que de l’universalisme pré-mondialisant) alourdissaient trop mon papier déjà trop long. Qu’elle importance ? J’adopte et j’assume l’éthique écrivassière d’Alexandre Vialatte :
    "Les lois de la prose ne sont pas celles des évènements : Un historien vraiment soucieux de son style fait perdre ou gagner la bataille suivant les intérêts de sa phrase et non pas ceux d’une ressemblance photographique avec des faits qui auraient pu être tout différents ! C’est une question de conscience professionnelle." ^^

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  3. De toute façon, même si Lénine considérait la révolution française comme éminemment bourgeoise, le Komintern s'est beaucoup servi de la référence à 1789-1792 dans sa propagande. Pas la peine donc de ressortir les ancêtres, on nous saoule déjà suffisamment avec !

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  4. D'après cet article s'appuyant sur Thucydide, les démocraties font toujours la guerre.

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  5. Bien vu ! (et lu aux bonnes sources…) La démocratie c’est la guerre et la guerre est démocratique. Je radote de plus en plus avec l’âge mais il n’est pas inutile d’enfoncer le clou en variant les approches vu que la proposition se vérifie dans les deux sens et que Thucydide n’inspire pas grand monde de nos jours… Cf. http://leplouc-emissaire.blogspot.com/2011/03/la-democratie-cest-la-guerre.html

    [PS: Ici, identifiez-vous de préférence par un pseudo qui vous plaît, c’est idiot mais çà me plaît…]

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  6. Ah ! C'est donc bien chez vous que j'avais vu cet article la première fois. Il me semblait aussi.

    (Concernant la signature : j'ai juste eu la flemme de m'identifier tout à l'heure. Le mal est réparé !)

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  7. Bonjour Tranxenne, sédatif pure laine !

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