"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 22 février 2012

On a une case en moins (et c’est pas nouveau…)

Si !

Une circulaire des services du Premier ministre datée de ce mardi nous libère enfin d’un de ces boulets insupportables aux relents hiérarchiques que l’on traînait encore, désuète survivance de ces temps obsolètes qui ne fleurent pas bon l’odeur forcément, ontologiquement, nauséabonde des zeurlesplusombredenotrhistoîr heureusement révolues que plus personne n'a vécu mais que nous connaissons trop bien et qui peuvent revenir au moindre dérapage faute d'une vigilance citoyenne de chaque instant comme nous le savons tous [reprenez votre respiration...] : Je veux parler des termes surannés "mademoiselle", "nom de jeune fille" et "nom d'épouse". Ils doivent disparaître fissa des formulaires administratifs…

Toutefois, par souci d’économie, les vieilles filles acariâtres de sacristie comme les jeunes cheftaines à talons plats resteront "demoiselles" jusqu’à épuisement des stocks

C’était important, vous savez. Important en cette période de crise de passer ça dans le parapheur du Premier ministre pour sauver l’Euro. Indispensable en cette période électorale pour envoyer un signal fort montrant toute l’attention que porte le Gouvernement à la souffrance de "Osez le féminisme" nostalgique de la Beauvoir et des "Chiennes de Garde" nostalgiques de leurs aînées de Ravensbrück. Toute la France d’en bas va applaudir des quatre pattes et mieux se sentir gouvernée. Quant à ces dames associées, elles n’en seront que plus légitimes à japper chaque semaine en tannant chaque administration, chaque employé de mairie face à la lenteur de l’épuisement des stocks ; toussa, bien sûr, en étant plus convaincues encore (si c’est possible) de voter comme on le sait… Le type même de mesure illustrant à merveille la courageuse vacuité innovatrice des pantins de l’estrade[excusez, je vous prie, ma logorrhée matinale]

Bon. J’ai une petite fille qui va très prochainement fêter ses dix ans en mon absence. Si j’étais modernoeud et si je ne craignais pas de me faire allumer par mon fils et ma bru, je lui écrirais bien pour son anniversaire en libellant l’enveloppe : MadameJ’voispaspourquoi je l'en priverais puisque on donne bien du Monsieur à Justin Bieber

La suppression du Madame et du Monsieur, c’est déjà la prochaine extension du domaine de la lutte. Dès ce soir… Vont se démerder avec les guignol(e)s qui réclament une troisième case pour leurs genres… Iles (elles) vont se sentir encore plus discriminé(e)s ! Toussa parce qu’on n’a pas su tout garder : Débarrassé de son attribut de noblesse, Damoiseau aurait été charmant pour les mecs célib’. Bon, c’est vrai, le mariage n’a plus de signification…

Ça va être jouissif… Plus aucun préfixe. Quand je m’adresse dans la rue à quelqu’un dont j’ignore l’identité sinon la qualité (aussi bien le conducteur de Mercedes, bedonnant, costard Cerruti, pompes Church bien cirées, cinq doigt-six bagues et Rolex, que le cantonnier, l’éboueur ou le clochard…) je l’interpelle comment ?

En donnant du Monsieur à tout le monde, je me mets sur un pied d’égalité avec le bedonnant susdit ; et je mets les autres cités sur un pied d’égalité avec moi, je les reconnais, je leur reconnais leur dignité tout en gardant la distance qui les respecte : je leur concède que nous n'avons ni une communauté de vécu ou d’affection ni la nostalgie d’avoir un jour gardé les chèvres ensemble, ce que suggèrerait le tutoiement, l’usage du prénom ou même du nom sans titre-préfixe… En leur donnant du Monsieur (ou du Madame), je me tiens à ma place et je les tiens à la leur ; je ne m'impose pas, je ne les étouffe pas dans la dégoulinante, poisseuse et envahissante familiarité vaguement commerciale d'un Séraphin Lampion. Bref, je nous laisse nos libertés…

Alors demain je fais quoi ? Je siffle ? Ah, je sais ! Je m’adresse à rien… Rien en face de rien et qui cause à rien… Stade suprême du vivre-ensemble. Fermez le ban...

6 commentaires:

  1. Dans une bande dessinée de science-fiction, tous étaient vêtus d'un costume unisexe gommant les différences - y compris une cagoule intégrale et un faux nez d'une longeur ridicule -, et s'adressaient les uns aux autres par "Monsieur", quelque soit le sexe.

    Le Monde d'Édena : La Déesse : Moebius - 1990

    http://eaf.lettres.free.fr/BILAL/BD/ANTHO/MOEBIUS.HTM

    Par l'abolition du "Monsieur", la réalité a déjà un pas d'avance sur cette fiction. Il ne manque plus que la burka obligatoire pour tout le monde.

    Quelle sera notre "maladie du nez" ?

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  2. "S'il vous plaît"!hélais-je :-)
    "demoiselle" est aussi le nom d'une éspéce de libellule..redoutable prédatrice..a l'état larvaire elle est tout simplement terrifiante!
    Au plaisir de vous lire cher "Ploucém".
    Dom.

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  3. Là, je l'avoue, les couilles m'en sont tombé dans les souliers!
    Mademoiselle, un des plus jolis mots de la langue
    française, un de ceux que j'avais le plus de plaisir à prononcer. J'ignorais totalement que
    ce fût une insulte. J'ai encore du mal à m'en persuader.
    Bon, on pourrait recommencer à s'appeler tous
    "citoyen-citoyenne" comme au temps béni de la
    jolie Révolution des coupeurs de tête qui nous
    a si bien mis dans un pétrin dont jamais plus
    nous ne sortîmes.
    Ou alors, il reste "mec", c'est clair net et
    sans ambiguïté, ou "keum" éventuellement, encore mieux. Et "meuf" pour les demoiselles, je veux
    dire les zesgon.
    Allez, on est foutus.
    Amitiés

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  4. On va dire "monsieur" à tout le monde, ça sera plus simple et on évitera bien des erreurs.

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  5. kobus van cleef23/02/2012 13:13

    y aura forcement des nuances
    dans la regrettée urss , on disait "camarade" pour tout un chacun
    mais lorsqu'il y avait une suspicion de ..révisionnisme, ou de condamnation ( bref suspicion d'ennemi du peuple) on disait "citoyen"
    de même sous la révolution vronzaise, on disait citoyen à tout le monde
    sauf au ci-devant roi et à sa femme et ses filles
    c'était "capet" tout court "femme capet" et "la fille capet"
    pas d'importance puisqu'ils étaient destinés à l'échaffaud
    je vote pour "mecton" précédé du "hé!" de rigueur
    dans les salles d'attente , ça va déménager , je crains bien "mecton ben mokhrane ! le bureau 10 ! mectonne macheprot ! bureau 4 !"

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  6. Le problème, c'est que les féministes célibattantes, qui revendiquent leur célibat, semblent pourtant ne pas en vouloir porter le titre.
    C'est vexant et ça réduit la personne d'être une mademoiselle ?
    J'ai une suggestion pour les chiennes de garde.
    On en connait quelques-unes, on peut toujours leur dire "bonjour, pétasse !"
    Voila ce qu'elles auront gagné.
    Sûr que ça va leur plaire.

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