"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 7 juin 2012

Fahrenheit 225,5…

 Ray Bradbury est parti sur Mars finir le reste de son âge. Occasion pour les bavasseurs de la presse et de la radio de faire l’éloge de cet auteur que les incultes cantonnent à la science-fiction. Occasion pour les susdits un peu documentés d’encenser au passage son courage d’avoir écrit Fahrenheit 451 sous la chape de plomb d’un maccarthysme alors déjà fortement sur le déclin, car tout est bon pour rappeler aux acurabas la mémoire des HLPSDNH. Pour meubler entre deux ébaudissements devant la fermeté déjà tant de fois éprouvées et renouvelée de notre cher Président, il importe en effet de ne pas laisser passer une journée sans en placer une pour ranimer la flamme de la vigilance citoyenne face au risque naturel majeur : Le retour des lugubres et sanguinaires forces obscurantistes dont plus personne ne se souvient mais que nous connaissons bien. Tant il est vrai que le mémoriel est le moteur de notre avenir, la repentance son lubrifiant et la vigilance son carburant… C’est ainsi que l’Humanité peut avancer sur la voir radieuse de son Salut ; surtout pas en regardant où elle met les pieds, non, mais en ne quittant pas des yeux un rétroviseur déréglé où elle ne peut voir "qu’un ciel où rien ne luit". D’ailleurs, nous sommes rassurés, notre Président l’a dit hier en Normandie : Il est le garant de la mémoire. C’est déjà ça…

Où en étais-je ? Ah oui, Bradbury… Dans son conte de fée, l’autorité faisait brûler tous les livres. Eradication de la culture, des idées, des… de tout ! Etait-ce un roman de science-fiction ou d’anticipation ? Imaginez l’horreur : Nous serions privés d’Homère, d’Aristote, de Victor Hugo, de Cervantès,  des pavés de Jules Verne, des flyers de Hessel, de Christine Angot, de Béachelle et de Botul ? Heureusement que le héros a eu des doutes et viré sa cuti…
Conclusion de l’enseignement subliminal (ou non) dispensé par les répétiteurs des autorités morales, conscients de leur héroïque mission de résistants institutionnels : Nous devons rester vigilants.   

Leur vigilance ne souffre aucune exception, sauf celles qui vont de soi. C’est ainsi que, par exemple, un "groupe de défense des droits humains" tout ce qu’il y a de plus officiellement accrédité comme conseiller auprès des organes de l’ONU a réclamé que la  Divine Comédie de Dante soit retirée de tous les programmes scolaires de la planète. Cette œuvre classique, qui est un chef-d’œuvre de la littérature et une des assises de la langue italienne est en effet désormais jugée raciste, homophobe, anti-islamiste et antisémite. "Particulièrement offensant et discriminatoire, elle n’a pas sa place dans une salle de classe moderne"

451 °F (à peu près 280°C), serait la température approximative d’auto-ignition du papier ; mais ça dépend de sa composition et des additifs qu’il contient…
Pour faciliter la tâche des vigilants et leur éviter d’avoir, comme autrefois Anastasie, à contrôler les exceptions (même s’ils ne prennent pas la peine de lire quand l’auteur est déjà sur la liste) je suggère que soit imposé aux imprimeurs des normes très strictes quant aux qualités ignifuges (ou non) du papier utilisé selon la nature du contenu et l’auteur des textes concernés. Dans certains cas relevant autant du principe de précaution que de l’hygiène publique, il serait bon de n’autoriser l’édition que sur papier "garanti 50°F" afin de brûler immédiatement les doigts des imprudents prenant en main les ouvrages concernés. Entre deux triturations de gamètes, les progrès de la science pourraient nous faire ça (avec de juteux marchés en perspective, en Europe Afrique boréenne comme du côté de la Chine, ce qui serait bon pour le Redressement productif…)

Pour l’écrit sur écran en ligne, ce devrait-être encore plus facile…

1 commentaire:

  1. Ca ne peut pas finir bien, démocratiquement, Dans un sens comme dans l'autre. C'est impossible.

    A.g.

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