"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 5 août 2012

Plomberie numérique… (?)


? - C’est n’importe quoi mais c’est le titre…

Puisque je parlais récemment d’innovation, revenons à une expérience aussi courte que décevante : C’était durant l’été 2009.
Alors à la fois jeune veuf et retraité à l’insu de mon plein gré (les deux "à l’insu…") je m’étais trouvé par désœuvrement un job de commercial pour distribuer un produit plein d’avenir. L’échec relatif de l’opération fut moins dû à mon inexpérience de vendeur qu’au casting du clip de promotion du produit et, notamment, à la débilité même pas naturelle des deux figurants recrutés à la sauvette à l’entrée d’un bal du samedi soir à Pellouailles les Vignes.

Je vous invite à visionner le clip incriminé que vous avez sans doute déjà vu tant sa distribution commerciale avait été coûteuse en son temps. Son seul intérêt est évidemment d’introduire le petit texte qui suit, retrouvé sur un disque dur d’archives : C’est le courriel que j’avais envoyé à mes prospects après divers retours assez vexants ; je vous le livre sans y rien changer. Bon, ce n’est jamais qu’histoire de meubler en ces temps de ouacances…

Cliquez sur l’image :

 
"Je reviens sur cette extraordinaire invention qu’est l’USBWine prochainement distribué par "Télé-Achat", dont j’ai voulu faire profiter ma parentèle et mes amis dès que j’en ai eu connaissance (seulement les plus chers, faudrait pas exagérer, tout de même !), tellement ce dispositif risque de changer la face du Monde…
Eh bien, figurez-vous qu’un des dits amis a eu le front de me répondre : "…j'attends que tu te fasses piéger pour ne pas en acheter un. Merci quand même du tuyau." Ces propos dignes de St Thomas méritent une réponse immédiate que je m’empresse d’écrire sous la forme d’un "mel ouvert" adressé à tous :

Cher ami, tu as à la fois tort et raison !

1° - Tu as tort car ça fonctionne !! Si, si ! J’ai acheté le bidule et j’avoue que c’est assez surprenant. En fait, c’est tout simple. C’est l’application bestiale de la découverte faite récemment dans le laboratoire de physique fondamentale de l’Université de Salamanque (dir. Porfirio Bolero y Calamares) par les professeurs Topolino, Calys et Tryphon T. Il s’agit d’obtenir une déstructuration moléculaire des substances aqueuses dégradées en impulsions électriques binaires suivant un processus réversible. Rien de plus simple ; Pacôme de Champignac et même Archimède en avaient déjà soupçonné la faisabilité.

2° - Mais tu as aussi raison car, sans être vraiment une arnaque (sauf, sans doute, pour les consommateurs indécrottablement rationnels, du moins ceux qui sont affligés d’un pathologique esprit de sérieux…), la pub est assez "borderline" au regard de la déontologie du BVP et pourrait même, qui sait, justifier des poursuites par la HALDE (vu que de ce côté-là on peut s’attendre à tout…)
a) En effet, la pub ne précise pas qu’une fois le bidule acheté, il faut quand-même aussi payer le vin (en ligne par carte VISA, majoré au gré de ta banque de la commission de change de l’€ en dollars de Palombie) et que le prix est de 40 à 55 % plus cher que chez ton caviste. En plus, c’est toi qui fournis la bouteille comme le papier et la colle de l’étiquette et pour le bouchon tu te débrouilles (t’as donc intérêt à la vider illico, ce qui n’est jamais un problème, je sais, d’autant que la boubou n’a pas besoin de reposer après le transport. Mais fais gaffe car ça craint, surtout pour les blancs et rosés : çà sort "chambré", c’est à dire donc à la température de ton PC…)
b) Et puis, contrairement à ce qui est dit, toutes les productions vinicoles ne sont pas référencées en raison de la technicité assez complexe mise en œuvre lors de "l’expédition". Certes, çà se comprend mais c’est assez frustrant. En effet, les domaines référencés doivent disposer du dispositif amont : une espèce de boîte de Pandore (de nos jours ça ressemble à un gros frigo en dépit des progrès de la miniaturisation) qui transmute le vin en ions électriques (l’horreur), avec un tuyau souple à l’entrée et un câble à la sortie. Et ça coûte un max’ à l’investissement. En revanche, l’opération inverse ne nécessite qu’un vulgaire contacteur et deux bouts de ficelle (pardon, de laiton) logés dans le robinet soudé à une banale clef USB d’1 Giga made in China, le tout revenant à 0,18 € pièce… In fine, çà marge grave pour USBWine et on ne peut pas le leur reprocher…
c) Ensuite, le téléchargement n’est pas plus long que pour un fichier JPG de cent millions de pixels et si l’ergonomie à l’arrivée n’est pas plus problématique qu’avec une "poche" de 3 litres (avec l’emmerdement de la mise en place du robinet en moins et pas d’emballage perdu à fourguer, merci c’est "durable"), la lenteur du débit au robinet est exaspérante. Il faut compter en moyenne 28 minutes pour tirer une bouteille de 75 cl Et c’est une moyenne ! Pour un Saint Julien Château Gruau-Larose 1947 (ouais, on en trouve encore…)  comptez 55’ ; et plus de 20’ pour un rosé Provence médium mais seulement 12’ pour un rosé "européen" assemblé blanc-rouge (pas terrible mais normal : où est le bleu ?), voire encore moins pour un blanc sec made in China
d) Enfin et surtout, il y a des pertes en ligne du fait du transfert opéré, notamment quand votre "terminal" est alimenté par WIFI : Les sucres et les tanins passent mal sur le WEB (seul avantage : les copeaux de bois des amerloques pas du tout…), le vin manque de jambe et de rondeur, quant aux arômes de fruits rouge soumis à la moulinette USBWine, ils subissent des outrages comparables à ceux d’un programme de Mélenchon laborieusement recopié par Ségolène…

"Pour conclure, je dirai simplement que tout cela m’a convaincu d’une chose : il est urgent, dans l’intérêt de la sérénité des peuples, d’obtenir que l’insipide inscription légale soit remplacée par :

« À consommer sans modération pour développer l’imagination »

Le Plouc-em’ 2009

4 commentaires:

  1. Je l'ai essayé et ça fonctionne très bien !
    J'ai seulement un problème de choix, parce que j'ai envie de tester tous les vins.
    Saviez-vous que ça marche aussi avec le champagne ?
    Avec le cidre, je sais pas, j'ai pas essayé. Ni la bière.

    Je les trouve très bien, moi, les deux accolytes. On voit qu'ils connaissent bien le produit.

    Vous devriez essayer de vous faire passer pour un Africain et vendre ça aux bobo-neuneu, vous feriez fortune.

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  2. Bon, c'est perfectible mais tout de même extrèmement
    prometteur.
    Ne rigolons pas trop, c'est pas dit qu'on finisse pas
    par y arriver, un jour ou l'autre...
    Amitiés.

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  3. Divagations estivales, fonds de tiroirs et vieux papiers* ? On n'en trouve plus dans le commerce ? Zut.

    *Ajouter pataphysique

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    1. Pataphysique ? Et puis quoi encore ?
      Oseriez-vous contester la fiabilité de mon témoignage ?
      Seriez-vous atteint d'un "pathologique esprit de sérieux" ?
      Vous ignorez manifestement la fondamentale vérité de ce proverbe guarani :
      "La réalité n'est que l'illusion qui masque la réalité de nos rêves" !
      Bon, ça va pour cette fois ^^...

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