"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 14 novembre 2012

Je vous remercie d’être venu…



Rien à dire, c’était parfait ! Amateurisme, Période d'essai, Emploi d'avenir... Qu’en dire d'autre ? 
Moi ? - Rien (vaut mieux…)

Je prends quand même la peine de vous coller ci-après l’essentiel très peu contracté du papier de Pierre-Yves Dugua, le correspondant économique du Figaro aux Etats-Unis qui a eu le courage de suivre ça en direct jusqu’au bout et de nous en parler sur son blog d'un point de vue purement technique :  

1) Le contraire d'une conférence de presse

Deux heures et demie ! C'est beaucoup trop long, surtout pour la capacité d'attention de l'électeur moyen. Même en pleine après-midi de semaine...Si le message des priorités d'un chef d'État ou de gouvernement ne peut pas être résumé en moins d'une demi-heure, il y a un problème dans le message et les priorités...

On ne commence pas une conférence de presse par un long discours de justification.
Cinq à dix minutes maximum, suffisent pour cadrer le message. Et surtout pour maîtriser le message par la suite. Un communiquant doit avant tout se préoccuper de la manière dont ce qu'il dit sera retransmis à ceux qui ne regardent pas directement son intervention.

Plus la communication est longue, plus la matière à des interprétations diverses est riche. Le communiquant qui perd la maîtrise de la matière première de sa communication perd son temps. Il passe à côté d'une occasion de recadrer le débat public selon ses propres termes. En gros,  plus on veut en dire, moins on en dit et plus on risque de se voir faire dire ce que l'on n'a pas dit.

C'est à l'occasion des réponses que le Président aurait dû placer les messages qu'il voulait faire passer dans un long discours.

2) Un Président choisit et tranche

Si un Président ne sait pas choisir dans une foule de journalistes celui qui va lui poser une question...ça fait désordre. Rien de pire qu'un chef, qu'un patron, qu'un leader, qu'un capitaine d'équipe sportive, qui se montre en direct hésitant et dépassé par la tâche basique de donner la parole à quelqu'un. Tous les spécialistes de "com" vous le diront.

Accepter plusieurs questions d'un coup, y compris des très longues, sur des sujets totalement différents, pour y répondre ensuite à la queue leu leu, est anti-pédagogique.

Il y a toujours un risque que le style de communication brouillon fasse passer le Président pour un homme peu clair dans sa stratégie et dans sa tête.

3) Les responsables de la communication de l'Élysée servent à quoi ?

Je ne sais rien de la manière dont l'Élysée travaille. Mais in fine, tout ce qui relève de la communication du Président est validé par définition par le Président. À la Maison blanche, de Reagan à Obama, jamais une telle improvisation n'aurait été vue. La fin de la "conférence de presse" aujourd'hui partait carrément en eau de boudin.

Pas de timing, pas de discipline, pas de recadrage des journalistes qui se laissent aller à poser des questions précédées d'éditoriaux...Tolérance ridicule pour des relances.

La première question du journaliste de l'AFP: un vrai gag ! Mon collègue lisait dans son petit livre rouge la question qu'il avait rédigée ! J'ai cru à un sketch !

Je vous assure qu'un journaliste qui couvre la Maison blanche, ou n'importe quelle agence gouvernementale américaine, maîtrise autrement plus son sujet.

Autant il est essentiel que le Président ne sache pas à l'avance ce qu'on va lui demander. Autant il est tout aussi important que les journalistes, qui ne sont pas triés sur le volet, respectent leur collègues, respectent le Président, et fassent preuve eux-mêmes de discipline dans leurs questions. Des questions dures, oui. Mais des questions courtes. Ce sont les meilleures.

Je ne résiste pas à la tentation de vous suggérer d'aller revoir les conférences de presse de George W. Bush, Président ouvertement méprisé en France. Vous y verriez un homme qui connaissait tous les noms des journalistes, qui répondait avec précision aux questions, qui plaisantait et improvisait en réaction aux questions, avec un professionnalisme à mille lieux de ce que j'ai vu cet après-midi.

Barack Obama, qui donne moins de conférences de presse que G.W. Bush, est lui-même beaucoup plus discipliné dans cet exercice que son homologue français.

Pierre-Yves Dugua

(l’intégral ICI)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire