"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 2 janvier 2013

Sainte Colère !



(et sainte Espérance…)

Pour marquer l’entrée de Tak dans les liens de ma colonne de droite (je n’ai pas de colonne de gauche et je m’en excuse), quoi de mieux que le dit de Bernard Rackam (pas le Rouge) éructé le 27 décembre dernier ?
  
Quand on aura ôté du mur le dernier portrait de l’abbé Pierre, pour empêcher de réfléchir,
Quand on aura abattu le dernier calvaire pour ne pas supplicier l’incroyant,
Quand on aura débaptisé Saint-Paul, Bonne-Nouvelle, Filles-du-Calvaire et bien d’autres stations pour leur donner le nom de grincheux laïcs, batteurs de pavé et péripatéticiennes botoxées,
Quand on aura décapité, au parvis des cathédrales, le dernier des martyrs, le plus petit évêque, le saint le plus menu,
Quand on aura chassé du calendrier des postes le tout petit « st » devant tous les prénoms, le « ste » devant les autres,
Quand le 15 août ne sera plus que l’anniversaire d’Alain Juppé,
Quand tous les pères Noël païens auront rejoint les crèches semi-païennes et les autres dans les caves du Vatican, interdites partout ailleurs,
Quand les pardons bretons, prohibés, auront lieu de nuit, dans une sardinerie désaffectée,
Quand les Ostensions limousines, prohibées, auront lieu sur Internet,
Quand la fête des Saintes-Maries-de-la-Mer, prohibée, n’ameutera plus un voleur de poules,
Quand les Vierges Noires d’Auvergne ne devront leur maintien qu’au fait qu’elles étaient noires,
Quand les professeurs nommés dans l’enseignement catholique seront tellement faux-témoins, bouffis de mauvaise conscience, persécutant les rares élèves qui allaient à la messe,
Quand l’Angélus ne sonnera plus que dans le sonotone des pensionnaires d’un EHPAD oublié,
Quand les religions auront été refoulées dans une sphère tellement privée qu’irrespirable,
Quand tous les signes intérieurs auront rejoint les extérieurs dans l’opprobre général,
Quand tous les anciens scouts, les diplômés d’Universités Catholiques, les bacheliers de Sainte-Gudule, Saint-Erambert, Notre-Dame-du-Pain-d’épices, auront été éliminés des recrutements dans la fonction publique et ailleurs,
Quand les livres d’histoire auront été expurgés de tout ce qui rappelle autre chose que le néant, le ressentiment et l’érotisme métissant,
Quand la dernière cloche se sera tue, le dernier enclos paroissial effondré, l’ultime croix du plus ignoré des cimetières effritée,
Quand enfin la laïcité aura avoué que son combat était hostile et non rassembleur,
Quand l’absence assourdissante de la prière des pauvres régnera sur la France,
Quand la charité ne sera plus qu’un prélèvement obligatoire, la Foi un délit pénalement punissable, l’Espérance une utopie défunte,
Il se trouvera quand même, un homme, une femme, un trisomique, une major de l’X, un métallo, une majorette, un vieillard, un enfançon, un mécréant ou une sainte pour garder allumée la flammèche de la croyance en un Dieu aimant.
Et de cette escarbille, tout pourra un jour renaître.

Jules Breton, « Le Pardon de Kergoat », 1891.

6 commentaires:

  1. Quand "tout ça", la main d'Allah s'étendra sur la terre. Et on va déguster!

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  2. Magnifique. Et c'est un catholique culturel, non croyant, qui vous le dit !

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  3. Très beau texte.
    La civilisation du loisir, dont la mode récente du "développement personnel" est la version hygiénique, est une recherche de soi et non plus de Dieu ni son prochain. Elle déchristianise par elle-même. Qui ne manque plus de rien ne pense pas à Dieu. Il s'occupe de son confort, et l'installation du confort prend du temps. N'est-ce pas la raison des jugements, si sévères et si fréquents, de Jésus, à l'égard des richesses?

    Elias

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  4. C'est un bel hymne à la foi, même pour une agnostique de comptoir.

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  5. Pour parodier Jacques Étienne :
    Magnifique. Et c'est un catholique convaincu, non croyant à la religion du progrès, qui vous le dit !

    le plus aberrant n'est pas que l'on ait demandé le retrait du portrait de l’abbé Pierre, mais que les dirigeants d'Emmaüs s'y soient prêtés.
    Il faut dire que c'est un ancien de la maison (Hirsch) qui s'est rendu célèbre par l'aphorisme "L'intégration sera réussie quand les catholiques accepteront de prénommer leur fils Mohamed" (cit. approx.).
    Voilà un lien avec le commentaire de Pangloss.

    Et Bonne Année 1391 de l’Hégire à tous.

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  6. C'est si beau …
    J'ajoute aussi dans ma colonne de droite. Merci !

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