"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 15 avril 2013

Heures lourdes, grosse caisse et nostalgie.



Hier soir, nous autres les antis, nous nous sommes réunis place Bellecour. Je ne me prononcerai pas sur la participation ; en effet le programme comprenait un pique-nique dinatoire convivial, ce qui faisait que l’occupation de l’espace répondait à une logique différente de celle des manifs habituelles. Au demeurant, la police a dit 3.000 et les organisateurs 5.000… Soit un rapport de 1 à 1,7. A Paris, c’était de 1 à 3 en janvier et de 1 à 4,5 en mars… Je me perds en conjecture pour ce qui est des méthodes normalisées de la police. Mais bon, le préfet du Rhône a sans doute plus le sens du ridicule que le préfet de police parisianiste… Mais on s’en fout.

J’ai quand même eu ce matin une pensée compassionnelle pour les anti-antis, dérangés dégénérés dégenrés quoiqu’ils disent, qui ont souhaité contremanifester pour "qu’on ne les oublie pas"… J’ai appris leur existence par le journal. Z’étaient "environ" 300 selon le canard, regroupés place de la République à 1 km de nous. Là, vu le passage, même un dimanche aprèm’ à 18h, ça permettait d’y inclure n’importe qui et ils ont préféré définir leur action comme un "happening" plutôt que d’assumer le ridicule de la qualifier de manif… Dissuadés par les cognes de descendre nous chatouiller pour se poser en martyr, un résiduel, "environ 150", a fini par remonter en sens inverse pour se disperser devant l’opéra. Tout un programme… Mais on s’en fout.

Revenons plutôt place Bellecour. Je ne m’étendrai pas sur la sociologie et l’ambiance, on connaît ; ni sur la teneur des discours et des slogans qui ont quand-même tendance à se durcir. Côté flics, le cirque habituel : J’ai compté 48 fourgons de CRS rien que sur le pourtour de la place. Les mecs en tenue d’ordre public avec des brochettes casquées sagement alignées, appuyées sur leurs boucliers. On n’est jamais assez prudent, merci Walls. Et aussi une trentaine de flics en civil, genre jean et basket pour ne compter que les porteurs de brassards, qui semblaient s’emmerder comme rats morts derrière la statue de Louis XIV transformée en podium, agglutinés les uns aux autres comme si ils avaient peur de quelque chose… Mais on s’en fout.

Non, si je veux vous en causer aujourd’hui, c’est pour évoquer le moment de douce nostalgie que j’ai vécu ensuite. Après que l’’ordre de dispersion ait été donné par les organisateurs, je suis allé m’asseoir sur un banc de pierre de la place comme le font les petits vieux dont je suis. Et j’ai attendu que ça se vide tout doucement… Puis je me suis relevé pour aller me joindre à un groupe compact que j’avais déjà repéré. Il s’était réuni autour d’un groupe qui chantait accompagné par une grosse caisse, une sorte de chorale avec un chef de chœur. Une poignée d’hommes, des quadras, des trentenaires beaucoup et des plus jeunes aussi. Des voix chaudes et viriles. Certains ont sans doute vécus "l’appel sous les drapeaux" dans des unités pas faites pour les bisounours. Mais la plupart étaient trop jeunes pour avoir connu ça. Quelques filles aussi… Bien sûr, c’étaient forcément des "identitaires" (le vilain mot) Mais ils attiraient du monde autour d’eux, des gens âgés, des couples plus que mûrs, et pas seulement. Je voyais bien que, comme moi, ceux-là voulaient surtout entendre sortir de ces poitrines viriles ces chants et ces cantiques oubliés, enfouis dans leurs mémoires. Des chants qui ne parlaient pas de révolte, de plainte revendicative de nains rongés d’ambition, de repentance, de virtuel et de paraître… Non, des chants qui parlent de fierté, d’honneur, de volonté, de réel et d’être… Ils sont partis et nous les avons suivi, 300, 400 peut-être ? Entre les Alléluia et le chant des Lansquenets, je retrouvais les vieilles paroles sur mes lèvres et j’avais les larmes aux yeux…

Bien sûr, eux n’avaient pas l’intention d’en rester là. Ils se dirigeaient vers la préfecture… Une fois sur les quais, le rythme s’est accéléré. Les flics étaient derrière, leur artillerie en bandoulière comme chantait Sardou (pas Félicien, l’autre) Tous les flics, les 48 fourgons plus un tas de bagnoles sorties de nulle part. Il fallait courir. Raisonnablement, avec ses coronaires, le sac à vin et à clopes en surpoids que je suis désormais ne pouvait pas… Je me suis donc éclipsé, essoufflé mais heureux. Merci.

Ils ont dû être pris en sandwich sur le pont Lafayette. Ce matin, la presse locale titre : "L’extrême-droite a prolongé la soirée"…
On a relâché leur chef à 23h. J’espère qu’on ne leur a pas confisqué ou crevé la grosse caisse. Ce sont mes frères. Nos frères…   
       

7 commentaires:

  1. J'espère qu'en bons lyonnais vous avez chanté ça : http://youtu.be/VrYtfn22OnQ

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    1. Ah non ! Je ne suis pas "Lyonnais" ! (manquerait plus que ça comme trahison de plus… Faut quand-même pas déconner) "J’habite à Lyon", nuance… Choix de raison pour mes vieux jours : "petit Paris" à bien des égards, avec offres culturelles, spirituelles, médicales, etc. de haut niveau ; bien relié et avec quelques amis. Mais ce n’est que mon "douar de cantonnement" à deux heures de mon douar d’élection trop isolé. Quant à mou douar d’origine, j’aurais eu trop peur d’être déçu en y retournant…
      Ceci pour dire que si, oui, j’ai entendu le chant en question, il ne me "disait" rien…

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  2. 48 cars pour 300 personnes, il y avait plus de CRS que d'exteêêêmistes ?
    Fallait bien qu'ils se dérouillent les guiboles les CRS après tout ?

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    1. Fallait les voir courir avec leurs bidons blanc d'aérosols en coursant les fâchistes assassins du vivrensemble !

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  3. On ne lâche rien, on ne lâche rien ! Et comme le dit la devise de la coloniale : " qui ose gagne " alors osons et manifestons tant que possible.

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  4. Oui, je les sens "mes" frères aussi.
    Tu as passé une bien belle soirée !

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