"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 24 juin 2013

Ordre étatique et ordre public.



Je ne vais pas répéter la litanie lassante des exemples que vous avez déjà lu ailleurs qui prouve l’effarante réalité du "2 poids - 2 mesures".

Ce qui arrive à Nicolas B. scandalise le peuple naïf. A titre anecdotique, on peut en remercier vivement Mme Nathalie Dutartre, la tapissière en murs des cons de service. Béatrice Bourges devrait lui faire la bise tant elle a contribué à redynamiser les troupes en voie de lassitude. Mais je m’égare, ce n’est pas mon propos.

J’ai repensé aux sorts respectifs réservés en 2010 à Moncif Ghabbour et à René Galinier ainsi qu’au billet de Blueberry sur ce sujet chez ILYS**. On est dans une configuration comparable et rien n’a vraiment changé.

A l’instar du braqueur de banque, de l’escroc de vieilles dames, du violeur en série et du violent domestique, la racaille à capuche, casseur, pilleur, lyncheur, violeur en tournante ou banalement dealer est une figure normalisée de la société et, a fortiori, de la société normale. La racaille a sa place dans le box où elle est rappelée à la Loi, voire condamnée, avec une constance routinière. Quand elle a un peu trop exagéré, elle retrouve son rond de serviette dans nos prisons. Elle est connue des services. Elle ne surprend pas car ses motivations sont bestialement simples et elle est trop basse de plafond pour en changer. Son "wesch, nique ta mère, bouffon !" et ses crachats sur le trottoir font partie du paysage comme la fontaine du square, le PV de stationnement et les platanes perdant leurs feuilles à l’automne. Mis à part ses interpellations occasionnelles après quelques banales combustions d’automobiles, elle se contente comme tout le monde de consommer les équipements collectifs, les subventions, les allocs, l’assistanat et autres emplois fictifs. Finalement, on lui sait gré d’avoir la gentillesse de ne pas en faire trop… Même si le couillon de base a le cœur qui bat plus vite et baisse les yeux quand il la croise, la racaille est intégrée. C’est rassurant. Imaginez qu’elle disparaisse d’un seul coup d’un seul ! Que deviendraient les assureurs, les miroitiers, les employés des Alloc’s, les assoc’s ? Que ferait la police ? Bonjour la crise et l’inquiétude.  

Nicolas, lui, représente tout ce qu’on n’attendait pas. Il sort de nulle part, un provincial bien propre sur lui qui fait une école d’ingénieur. Bref, le type qui devrait se contenter de boire un verre entre potes le samedi soir et de rester sur sa voie toute tracée : celle de remplacer le maraîcher à la retraite Papy Galinier dans la grande cohorte du tiers-état. Ce tiers-état où se côtoient pour la plus grande joie du Trésor Public les jeunes cadres dynamiques endettés pour leurs appart’s des hauteurs de Saint-Cloud et la grande masse des classes laborieuses, premiers partis derniers rentrés aux gares terminus des RER… Ceux-là, on ne maîtrise pas ce qu’ils peuvent penser. Ils sont tous des Nicolas en puissance. Et ça, c’est potentiellement dangereux pour la cohésion sociale !
Leur job à ceux-là, c’est de marner sans moufter pour remplir la caisse. Suivant la règle intangible des trois ordres, leur devoir d’état, c’est de faire vivre les autres, c’est-à-dire le clergé et la noblesse.
Le clergé d’aujourd’hui. A savoir le haut clergé en charge de nous dire le bien et qui cause dans le poste ; et le bas clergé qui officie dans les services publics et les assoc’s…
Et la noblesse ; enfin celle d’aujourd’hui. Elle répond aux mêmes critères que celle d’hier. A savoir, être d’origine importée (comme les Francs…) ; tenir son statut de sa naissance ; n’être pas tenu de travailler ; bénéficier de rentes du Souverain ; de discriminations positives, de diverses protections juridiques et exonérations d’obligations qui lui sont propres ; ayant le devoir de ne pas déroger et de manifester sa morgue
Mais bon, je m’égare. Revenons à Nicolas.

Nicolas, ce garçon destiné par ses qualités à payer l’IRPP au taux de 40%, à financer les retraites, la Sécu et tout le reste, Nicolas, donc, c’est trouvé là où il faut (ou pas) quand il fallait (ou pas) pour cristalliser sur lui la peur et le désarroi du système. Il s’est trouvé incarner à un instant donné toute la fragilité du château de carte. Il est donc beaucoup plus dangereux pour la société que ne le sont la racaille ou le pire des criminels ; car ceux-là sont prévus ; ils sont comptabilisés et gérés à leur place dans le système, par construction…
On ne peut pas tolérer ça. Comme on ne pouvait pas tolérer Papy Galinier. Car même si l’Etat se révèle incapable de vous défendre, tolérer l’auto-défense enlève toute raison d’être au système étatique. Et Nicolas est peut-être encore plus dangereux que Papy Galinier. On ne peut pas tolérer Nicolas.

Pour contrer la levée en masse du tiers-état contre ses dernières sécrétions délétères, le Système ne dispose d’aucune stratégie car il n’a pas de logiciel pour répondre à ça. Ça n’existe pas dans son disque dur. Une telle réaction du corps social était une hypothèse impensable car elle ne pouvait pas être pensée.  Peillon ne pouvais pas l’imaginer, donc ça ne peut pas exister. Puisque les experts du Système ne se l’expliquent pas, ce désordre qui perturbe le métabolisme de l’ordre étatique est forcément pathologique. Et ce mal inédit dont leur cerveau ne peut pas diagnostiquer la cause, il leur faut absolument  en éradiquer les effets avant qu’ils ne se diffusent dans le corps social. C’est urgent. Ils se servent donc de la seule pince à boulons qui leur reste dans la boîte à outil : la réponse pénale à haute dose au titre de l’ordre public.
Circulez ! C’est comme ça…

**Ici, et (je ne sais d’ailleurs pas quelles ont été les suites pour papy Galinier ; depuis sa remise en liberté en novembre 2010 sous contrôle judiciaire avec interdiction de séjour dans son village, c’est silence radio ; quelqu’un sait-il ?)
  

2 commentaires:

  1. commenter pour dire "rien à ajouter" c'est un peu vain, je le sais mais qu'ajouter à votre analyse ?

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  2. un peu absente mais outrée tous les jours alors que la vieillesse doit apporter le calme et la résignation ...que dire de plus , quand le gouvernement a decidé de dire :" nique le peuple" celui qui le paie celui qui fait vivre la crasse ...

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