"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 7 septembre 2013

Du petit-dej’ et vacance momentanée…



Me voici de retour dans mon douar de cantonnement ; à mon grand regret tant la chaleur est lourde. Quand le soir vient avec son petit vent léger, même pas question d’ouvrir les fenêtres compte tenu du bouzin sonore. Les décibels de la street music sont alors relayés jusqu’à une plombe du mat’ par les bruits d’assiettes et les piailleries creuses des connasses urban style,  lumpen bobos ou outwear fashion qui se font payer à dîner parce qu’elles le valent bien par des mecs sans classe, en terrasse dans l’étroite rue piétonne en bas de chez moi. Mais le pire, ce sont les grappes homogènes de jeunes femelles qui se tapent des verres sans s’embarrasser de mecs (ou faute de mecs…) Celles-là sont du genre à dire, comme ce cher Dante du haut de ses six ans : "- J’aime pas les gens qui parlent quand  je les interromps…"  et elles en oublient de pousser le curseur vers les basses…

Bref, j’ai hâte de retrouver mon douar d’élection. Compte tenu des impératifs du réel et des diverses casseroles que j’ai actuellement sur le feu, c’est encore l’affaire d’un bon mois. Certes, il faudra alors commencer à s’occuper des feuilles mortes, corvée qui m’insupporte ; mais j’espère pouvoir encore profiter durant quelques courtes semaines de ce qui est pour moi le moment le plus agréable : cet instant de petit bonheur récurrent qui consiste à prendre mon petit déjeuner sur ma terrasse devant mes montagnes. Vous pourriez penser que la répétition quotidienne de ce petit rituel matinal devrait le rendre banal et lassant ; il n’en est rien ! D’abord, du fait des nuages, de la brume, des caprices de la météo, de la saison et donc de la végétation, le décor n’est jamais le même. Ensuite, s’agissant du cycle des saisons, il y a aussi le confort de sa petite personne qui impose au taulier de petit-déjeuner dedans quand le thermomètre extérieur refuse de monter au-dessus de dix ou onze degré, ce qui, à plus de 1200 m d’altitude, arrive plusieurs fois dans l’été…

Et puis ces petits déjeuners sont propices à la méditation ; enfin, quand je suis seul… Ce fut le cas les quatre derniers matins avant mon retour ici-bas. L’occasion, dans le calme retrouvé, de faire une relecture des cinq semaines écoulées. Et notamment de ces trente-cinq petits-dej’ où, au gré des arrivées et des départs des vingt et une personnalités du Clan, nous fumes chaque jour entre huit et quinze à rompre le jeûne nocturne sur la terrasse. Chacun à son rythme, selon son âge, ses habitudes ou son régime alimentaire. Il y a les matinaux et les… moins matinaux, les thé et les café, le lait chaud avec chocolat - et même le lait chaud direct (au sein) pour les deux plus jeunes. Il y a ceux qui semblent avoir des actions chez Kellogs, les beurre doux et les demi-sel… Mais au final, hormis les deux biberonnant exonérés, tout le monde marche au pain du boulanger et à la confiture maison… Comme chaque année, j’avais rentré un nombre de cartons de bouteilles de vin dont je n’ose plus faire le décompte ; mais nous n’avons pas acheté un seul pot de confiture !
Or, je dois dire que diverses perturbations dans mon emploi du temps du mois de juillet ont gravement nui à la production familiale de confiture cette année. Il s’en est suivi que l’abricot a imposé son monopole sur la table cet été, abricot dont le nouveau stock a dû être entamé derechef après épuisement des derniers pots de l’an dernier. Ce manque de variété a pu lasser…

Pourquoi vous causer de ça ?
Eh bien parce que mes quelques petit-déjeuner de clôture en solitaire m’ont permis de soliloquer dans une longue méditation sur la notion de confiture unique, ses mystères et ses gouffres, ses liens avec la pensée unique, avec l’unicité du genre humain, la classe unique dans les avions low cost, les moufles taille unique et bien d’autres choses encore…
J’en ai fait virtuellement un gros bouquin a-publié aux éditions du Plouc. Il cache sous sa couverture obertonienne une pagination d’une vacuité profonde.

Comme je pars divaguer toute une semaine en des lieux où je ne serai pas tuned, je vous le laisse sur la table. Vous pouvez griffonner dans les marges des pages, voire les remplir si le cœur vous en dit.
    

7 commentaires:

  1. Les petits-déjeuners sont effectivement un moment privilégié pour éditer et prendre au plus profond l'énergie du matin, celle qui va animer la journée et lui donner telle ou telle autre couleur ou orientation.

    Pour ma part, habitant en Asie depuis plusieurs années, le petit-déjeuner "Français", c'est à dire avec pain, confiture, croissants est ce que j'ai le plus de plaisir à retrouver lorsque je viens en France de temps à autre. C'est un moment privilégié.

    Alors certes le régime politique à confiture unique peut sournoisement amener sur la voie de la tyrannie, mais je vous assure que le thé unique n'augure rien de meilleur...

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  2. Un gros bouquin à publier... copieur, va!^^
    Mais j'suis prem's!

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  3. J'aime bien les abricots, mais c'est pas pour me vanter, ils étaient tout crasseux cette année. Trop d'eau, pas assez ?
    Ils ne tiennent pas une journée.
    Donc il faut les acheter 4X4, d'où l'effet bourge déplorable chez les petites gens.

    Cela dit, qu'est-ce que je vais bien pouvoir publier, moi ...

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    1. Que des Bergeron de la vallée !
      Tu trouves bien de quoi publier !

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  4. Les petits-déjeuners sur la terrasse ou dans le jardin à cette altitude là et ces jours-ci se font les pieds dans la gelée blanche, une écharpe de brume autour du cou… et 3° d’ambiance, faut aimer !
    Pour les confitures de saison il vous reste peut-être de la rhubarbe, des figues, du coing ? Du cynorrhodon (un peu ch…. à préparer) la pomme et la poire sauvage en pâte de fruit ? Vous aurez encore le temps et c’est délicieux.

    J’ai dévoré vos productions littéraires en une seule bouchée.

    Bon courage pour vos divagations…

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    1. La rhubarbe, j'ai horreur ! Les coings, allez les éplucher ! (Je fais juste un effort pour en ajouter un à la compote de pomme + un zeste de citron) Pour la poire, je n'admets que la confiture de Williams rouges. Et la pâte de fruit, j'sais pas faire...
      Sinon, merci...^^

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