"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 13 novembre 2013

Gouverner, c’est distraire.



"Gouverner c’est prévoir" disait Emile de Girardin, cet affairiste de presse qui s’imaginait, l’imbécile, que dépendre de la publicité assurera l’indépendance du journaliste, acteur essentiel ainsi libéré d’une odieuse  dépendance aux envies bestiales du lecteur, ce con inculte tout juste bon à payer.
"Gouverner c’est faire croire" aurait dit bien avant lui Niccolò Machiavelli à Laurent II Médicis. Mais ce n’est qu’un bidonnage inventé plus tard par des proto-bisounours.
"Gouverner c’est distraire" Ah ! Voilà enfin une définition satisfaisante ! D’ailleurs validée par l’Antique. Le programme impérial Du pain et des jeux n’assura-t-il pas déjà la prolongation d’un système épuisé et vide ? Jusqu’à la solution chute finale, certes, mais assez longtemps pour assurer le confort viager de ses apparatchiks…

Le programme Des allocs’ et des séries télé ne suffisant plus quand la caisse est vide et les fins de mois percées, nos gouvernants réactivent donc jusqu’à plus soif la grande peur hantant le soir venu les forêts profondes de nos rues, quais de RER et couloirs de Métro. Mais pas celle des détrousseurs et bandes de loups, non. Car ceux-là sont trop habituels. Ce serait donc trop banal et, surtout, stigmatisant et cause certaine d’amalgames inacceptables.
Non, distraire durablement le populo des questions qui fâchent nécessite impérativement de lui inoculer une peur pérenne, une peur dont il n’aura pas besoin de se justifier. C’est-à-dire la peur d’une menace sur laquelle, n’y étant pas confronté dans le réel et ne risquant pas de l’être, il peut fantasmer jusqu’à plus soif (et s’en masturber, le cas échéant) Une peur virtuelle, donc, mais une peur indiscutable : une peur institutionnelle.

Mais rien n’est parfait. L’acuraba, ce con, oublie vite ce dont il a le don de se foutre au lieu d’en avoir peur. Les gouvernants responsables et conséquents se doivent donc de tisonner les fourneaux pour entretenir cette peur institutionnelle qui les exonère de parler d’autre chose. Surtout quand ils n’ont rien à dire.
On ne les remerciera jamais assez des efforts qu’ils font en mouillant la chemise pour pousser les feux chaque fois que nous avons besoin d’être distraits de la dure trivialité de notre quotidien. Surtout de nos jours où ça devient une absolue nécessité quasi permanente pour maintenir la cohésion du vivre-ensemble™, du Pacte Républicain, toussa
Comme l’écrivait Didier Goux ce matin : "ils ont déjà dû sauver deux fois la démocratie depuis le début de la semaine – des claquages sont à craindre d'ici samedi."

Entretenir cette peur nécessite donc que nous autres simple citoyens n’hésitions pas à aider nos gouvernants dans cette tâche indispensable. Ce doit être une œuvre collective enthousiasmante pour la Nation. Chacun doit en prendre sa part, d’autant que l’aide apporté à cette grande cause nationale peut produire éventuellement des retombées avantageuses pour celui qui apporte bénévolement son aide à nos dirigeants qui en ont bien besoin.

Merci donc à l’hebdomadaire Minute pour son aide…

4 commentaires:

  1. Dites, M'sieur Robert, c'est quoi t'est-ce la définition de "l'acuraba" ? J'l'avons pas trouvé dans votre gros livre.

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    1. M'sieur Robert n'habite pas à cette adresse et je ne ferai pas suivre, ne souhaitant connaître que Monsieur Emile Littré.
      Ceci-dit, voulant vous être agréable, je vous copie-colle le post-scriptum d'un billet de 2011 évoquant cet acronyme fréquemment utilisé ici :
      "Par compassion pour les éventuels passants égarés, les lecteurs assidus et attentifs de ce blog tolèreront que soit rappelé ici (une dernière fois) que les Acurabas ne sont pas une tribu d’Amazonie (pas encore) ; ACURABA = Administré-Consommateur-Usager-Résident-Assujetti-Bénéficiaire-Ayant-droit. On rappellera à cette occasion que le Plouc-em’ milite pour répandre l’usage de cet acronyme dont le caractère générique administrativement exhaustif est de nature à favoriser le vivre-ensemble. Il remplacerait avantageusement de nombreux termes (tels que, par exemple, citoyen, électeur, …) trop précis ou ciblés et donc porteurs de discriminations et d’exclusions…"

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  2. C'est vrai que acuraba est un progrès, mais il n'inclut pas les clandestins, donc il reste un peu discriminatoire quand même. Si vous désirez les inclure, je vous conseille accuraba plutôt que acurabac, la deuxième proposition sonnant comme une spécialité pharmaceutique.

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