"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 31 mars 2014

Le pédalo de la Méduse…



La levée en masse des petits soldats, supplétifs, cantinières, réservistes et intermittents du théâtre aux armées n’aura donc pas suffi. L’inversion de la courbe des urnes est aussi ingrate que celle des contrats d’embauche. Pourtant, tous les prébendiers et alliés objectifs du système avaient été mobilisés sur le pont entre les deux fours tours pour coller fébrilement des rustines sur les flotteurs du pédalo de croisière…

La plus belle des dernières cartouches fusées de détresse tirées pour appeler au secours les pêcheurs à la ligne est sans doute celle-ci :
"- Le ni-ni qu'on prône en chœur à droite est un pur scandale. Il reste quelques heures pour faire front républicain dans les urnes (…) Peu importe de voter à droite si l'on est à gauche ou à gauche si l'on est à droite. Souvenons-nous de la honte et de la peur du 21 avril 2002…"
Vous allez me dire qu’elle est d’une banalité sans nom, ritournelle inaudible et usée sortie par une manivelle lasse des cartons percés d’un orgue de barbarie échappé d’un musée de province. Certes.
Mais elle est exemplaire par la synthèse symbolique qu’elle incarne :

En effet, cette prose laborieuse est signée par Laurence Parisot soi-même, Vice-présidente de l'IFOP et présidente d'honneur du MEDEF. Pas moins. Elle a été publiée en fin de matinée vendredi dernier par Le Monde.fr (surprise !) Lequel, des fois qu’elle n’ait pas retenu notre attention, a tenu à l’actualiser encore à 22h25 avant la clôture de la campagne…

Le Monde, l’IFOP, le MEDEF, le PS et le Pédalonaute… Tout y était.     

Bon. Par ailleurs, je pense que les Administrés, Consommateurs, Usagers, Résidents, Assujettis, Bénéficiaires et Ayant-droits domiciliés dans la grosse dizaine de communes désormais administrées par une majorité Bleu Marine ont quelques bonnes raisons d’être inquiets. Ben oui…
- Oui parce que les services préfectoraux et autres organes officiels ou non citoyennement en charge du contrôle de légalité sauront, là mille fois plus qu’ailleurs, décortiquer le quart de virgule du moindre arrêté municipal modifiant d’un chouïa les règles de stationnement dans une rue…
- Oui parce que, compte tenu de l’entrelacs des compétences et des niveaux de décisions en matière de subventions, d’aides et d’investissements, un environnement hostile (agglo, SEM intercommunales, département, région…) s’emploiera pour des motifs purement politiciens à couper les ailes à toute velléité d’initiative et d’innovation. Et cela au détriment des habitants…
- Oui, parce que les élus choisis par le peuple seront souvent confrontés au… manque de zèle des fonctionnaires territoriaux si bien protégés placés sous leur autorité (comment puis-je croire une chose pareille ?)    

Bref, il est évident que l’on va pouvoir constater l’incompétence des élus du peuple. On vous l’avait bien dit. CQFD.

En revanche, vous remarquerez que personne ne s’inquiète de l’état dans lequel on retrouvera Grenoble dans six ans. C’est vrai qu’avec EELV et le Parti de Mélenchon aux manettes, ça va vous booster la ville que je vous dis pas…

samedi 29 mars 2014

Libé est jeuuune !



"Non, Libé n’est pas un quotidien de vieux !" Saviez pas ? Il est lu par les jeunes ! D’ailleurs, c’est lui-même qui le dit et qui insiste grave. Il y a des choses comme ça qui vont paraît-il de soi mais ça va toujours mieux en le disant tant l’acuraba est bas de plafond.

C’est vrai que le calme plat médiatique actuel (municipales, esplartchement du PS, remaniement, nouveaux chiffres du chômage, traité transatlantique, pacte de responsabilité, Ukraine, PSG contre Chelsea mercredi, toussa) laisse de la place pour remplir avec des plaidoyers pro domo. Surtout depuis qu’on n’a plus rien à dire, que les actionnaires trouvent la rédaction ringarde et que le lectorat se résume de plus en plus aux seuls passagers d’Air France-KLM feuilletant distraitement l’exemplaire aimablement fourni pour passer le temps en attendant d’arriver ou de se viander comme le MH370.   

Libé n’est donc pas un torchon pour les vieux. Pas question d’ajouter les EHEPAD aux compagnies aériennes pour maintenir le tirage vis-à-vis des annonceurs. Les piles livrées à Sciences-Po et aux écoles de journalisme suffisent. C’est un journal qui intéresse les jeunes et Libé le prouve !

Cépatout, il le prouve comment ? Ben, évidemment en allant interviewer trois lecteurs assidus encore à l’embouche pour l’avenir de l’espèce ! En voici deux :

- D’abord, Octave, 17 ans, en première année à Sciences-Po Paris :
"- Je suis un ovni pour mon âge : je lis Libé, en papier. Je me souviens être allé à un Forum organisé par Libé, il n’y avait que des vieux autour de moi. (…) J’ai commencé à le lire pendant la primaire socialiste pour la présidentielle, en 2011. Je me suis abonné. Je me souviens du premier numéro que j’ai reçu chez moi, c’était pour la mort de Steve Jobs. Les unes nécros, c’est vraiment bien ! Pour moi, Libé, c’est plus qu’un journal, c’est un esprit, presque une philosophie."
Et… "- En fait, peut-être que j’aime Libé par nostalgie d’un temps passé que je n’ai pas connu." (sic)
- Ensuite, Audrey, 24 ans, étudiante en… journalisme.
"- Je lis Libé depuis 2010, mon année de prépa pour les concours aux écoles de journalisme. Avant, je lisais plutôt le Monde. Maintenant je préfère Libé. J’adore les reportages, les analyses sur l’international, la grande place donnée aux photos, les unes hyper travaillées (…) Je ne trouve pas que ce soit un journal de vieux. C’est peut-être même le plus "djeuns" des quotidiens français…"
- Je ne suis pas allé chercher le troisième…

Quoi qu’il en soit, dans les textes complets que je n’ai pas repris, l’un comme l’autre de ces deux "jeunes" lecteurs semblent bien regretter que Libé ne soit plus "comme avant"… ?? Lui n’avait que onze ans quand Sarko a entrepris de plonger la France dans le malheur, à peine sorti le ventre plein du Fouquet’s. Et elle n’avait que douze ans le "dimanche brun" du 21 avril… Alors, d’où tiennent-ils leurs références ? Leurs fondamentaux ?

Je reprendrais bien la question que le Rouge et le Noir se posait à leur sujet mercredi dernier :
" - Ces gens-là sont-ils réellement jeunes ? "
On peut se poser la question quand on voit à quel point leurs raisonnements sont datés et ancrés dans l'idéologie blette de Mai-68...

Libé ne nous a pas trompés sur la marchandise (ça arrive) C’est en toute bonne conscience qu’il a plongé la main dans la sociologie bourgeoise superficielle qui est son milieu naturel pour pêcher des spécimens morphologiquement jeunes de son lectorat de petits vieux nostalgiques s’acheminant vers la tombe.
On comprend les actionnaires de vouloir recycler ça en espace de divertissements culturels et produits dérivés monétisables pour sauver leurs billes. Si rien n’est fait, tout doucement, létalement, le torchon va s’amincir en feuille paroissiale d’amicale d’anciens combattants disparus. Feuille attendue chaque matin sur le perron de leurs EHEPAD par leurs abonnés : des petits vieux en chaise roulante n’ayant plus dans leur mémoire embrumée d’autres titres de gloire personnelle que le souvenir des révoltes de leurs grands-parents. Parce que, en ce qui les concerne, avoir fait barrage au fascisme rue Saint Guillaume, c’est pas l’aventure du siècle…
   

vendredi 28 mars 2014

Dernières nouvelles avant glouglou…



Oui, avant le 0 heure où c’est qu’après on ne peut plus causer propagande (un zéro, forcément…), avant le samedi sinistre, avant le dimanche soir où c’est qu’on va les entendre de nouveau (mais pas à frais nouveau et qu’après, si Dieu nous a bien en Sa sainte garde, peut-être qu’on les entendra plus moins…), avant le lundi où des cons, haletants, attendront sur le perron de l’Elysée une déclaration qui sera vide d’avenir… ou ne viendra pas…
Bref ; avant le glouglou que fait un pédalo dont les flotteurs percés font des bulles - rien que des bulles – pendant que l’engin s’enfonce, désormais inexorablement, dans les flots sombres où un thon digère un reste de naufragé de Lampedusa.
Et le bruit de ce glouglou couvrira peut-être (mais j’en doute) celui du piétinement désordonné des guignols surdimensionnés courant dans tous les sens sur le pont surchargé du pédalo méduséen à la recherche désespérée, chacun pour soi, d’une prébende bouée de secours encore républicaine et citoyenne
Mais je m’égare…

Tout a (presque) déjà été dit en Une de Libé lundi dernier :
Je voudrais quand même attirer votre attention sur un signe particulièrement parlant du niveau de panique qui règne à bord :

Quand on joue sa peau place, il arrive que la gravité de la situation soit telle qu’on oublie complètement tous ses grands principes ou, du moins, d’accorder la moindre importance au fait d’en donner l’apparence.
Regardez-moi ces guignols qui nous ont saoulé avec la parité alternée sur les listes ; au point d’inventer les paires pour les conseillers territoriaux. Regardez la brochette de l’estrade :  
C’était le "Grand rassemblement" de fin de campagne de Patrick Mennucci hier soir à Marseille. Annoncé au métro Noailles, il a finalement eu lieu place des Mobiles devant le kiosque à Musique. Une assistance clairsemée de maxi trois cents personnes réunies avec l’appui du parti de Mélenchon et, surtout, du bar à merguez gratuit… Où est Samia ? Où est Marie-Arlette ? Dès que tout fout le camp, on se fout du kitch de la parité et des moulins à prière de la gauche morale. Ne reste que ce qui compte vraiment : les vieux caciques clientélistes et les gros bras…

"Chassez le naturel, il revient au galop"  Le réel aussi…

jeudi 27 mars 2014

C'est l’hôpital qui se fout de la dignité !



- Vous connaissiez L’Hôpital ? L’Hôpital, commune de Moselle, arrondissement de Forbach, canton de Saint-Avold, communauté de communes du Pays naborien, toussa… Dans cette charmante bourgade de 5.400 habitants du ci-devant bassin minier lorrain, on pratique semble-t-il encore la fête patronale de sainte Jeanne d’Arc le deuxième dimanche de mai et la visite de saint Nicolas aux enfants des écoles le 6 décembre. Autant dire que ça craint…
- Et Villeneuve-Saint-Georges ? Ça vous connaissez mieux. D’abord, c’est une ville de l’intérieur ; et même du Val de Marne. Avec ses 32.700 habitants, sa gare de triage, sa diversité et ses enfants célèbres, du colonel Fabien à Cécile Duflot, c’est déjà plus sérieux.

Dimanche prochain, dans la douceur du soir, les guignols habituels vont se succéder dans les lucarnes plates pour bavasser sur les résultats et expliquer doctement au doigt mouillé les reports de voix à Paris, Marseille, Bézier, Avignon etc. Et aussi, oracle de la vox auctorizi, nous dire ce qu’on sait déjà et remanier l’avenir… Mais ils ne vont sûrement pas s’étendre sur les cas marginaux de L’Hôpital et de Villeneuve-Saint-Georges…  

Dimanche dernier, les résultats du premier tour et ses suites ont été les suivants :
- A l’Hôpital, derrière la liste PS du maire sortant (36%), le FN (24%) vient en second devant deux listes "divers droite" (22 et 18%), les quatre pouvant se maintenir. Qu’advint-il ? Ben la liste FN a fusionné avec celle arrivée 4° pour virer la gauche, le leader FN restant tête de liste fusionnée pour le poste de maire. Avec un potentiel théorique de 42% et le maintien en piste de l’autre liste DVD, ça pourrait le faire…
- A Villeneuve-Saint-Georges, derrière la liste PS+ du maire sortant, la liste "divers droite" officiellement soutenue par UMP, UDI, MoDem, DLR, etc. (32%) a fusionné avec… celle du FN (13%). En affichant 11 fachos (sur 39), la nouvelle liste aligne un potentiel théorique de 45% pour affronter le maire sortant. La gauche unie n’’étant qu’à 39% en n’ayant comme réserves que 3% d’extrême-gauche et les abstentionnistes, ça devrait le faire… Bien sûr, tous les UMP, etc. présents sur la liste ont été immédiatement exclus de leurs partis…

Or, aussi différentes soient-elles, nous avons là deux localités représentatives des deux grandes zones "marche à l’ombre!" de cette nouvelle géographie du territoire repensée par Christophe Guilluy :
- L’Hôpital, petite bourgade de la France périphérique où se joue le destin de la grande majorité des catégories populaires, oubliées, invisibles pour les media et indicibles pour Terra Nova indifférent à la question sociale
- Villeneuve-Saint-Georges, "ville moyenne" du périurbain subi, pas mieux lotie que la précédente, sinon pour l‘assistance subventionnaire ciblée dont bénéficie sa zone urbaine sensible, résurgence des privilèges intuitu personae d’Ancien Régime…

Ces deux communes ont donc en commun d’être toutes deux de cette "France périphérique" (ruraux, rurbains et périurbain subi) qui regroupe, que ça plaise ou non aux énarques, près de 60% de la population du pays (employés, ouvriers, petits commerçants, artisans, agriculteurs, retraités de ces catégories et leurs familles). 60% d’invisibles dans un Etat qui se dit "démocratique" sur la base du principe un homme une voix

Elles ont aussi en commun d’avoir un maire sortant respectivement socialiste et communiste. Et aussi d’avoir des personnalités et notables d’opposition (qu’ils soient de droite, "modérés" ou de la "société civile") qui se foutent éperdument des ukases et cris d’orfraie éructés par "les organes" métropolitains et boboïsés…

Dimanche soir, j’attendrai avec impatience de savoir quels auront été les reports de voix dans ces deux bleds. Ce sont peut-être là des laboratoires où se prépare, mine de rien, l’Espérance post-pédalonautique…  

L'Hôpital