"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 16 février 2015

Il a dit sursaut…



Sachez-le. "Rien ne sera toléré !" Rien. Et la "communauté nationale" est appelée à un "sursaut"…
C’est le Pwésident qui l’a dit après l’attentat de Copenhague et les tombes juives d’Alsace.

Toussa, parce que d’aucuns ont profané la dignité des morts en plus de dessouder des vivants. Guère plus qu’hier, sûrement moins que demain et en tout cas nettement moins qu’ailleurs ; mais cépapareil.

- Sursaut : "Mouvement brusque occasionné par quelque sensation subite et violente"
Le Wiktionnaire (qui copie-colle bestialement le Littré) ne donne pas de synonyme.
La plume du pédalonaute et ses communicants doivent déjà réfléchir à trouver de nouveaux éléments de langage pour les prochaines fois. Parce qu’appeler au sursaut, hein… On sursaute quand on est surpris ; une fois, deux fois… Puis on s’habitue. Vous allez me dire que c’est une figure de style : Comme le sursaut des poilus épuisés, à demi-morts, qui sortent de la tranchée et montent à l’assaut ; debout les morts !  Ouais. A deux détails près : Il y avait en face un ennemi bien palpable et… la gendarmerie derrière. Ici et maintenant, il n’y a pas d’ennemi, rien que des loups-solitaires-en-réseaux ; et plus de gendarmes derrière…
Donc, c’est bien ça, si on nous invite au sursaut, c’est uniquement au sens de sursauter ; dans l’instant, sans suites, sinon celle de se gratter là où le moustique nous a piqué ; le moustique ou la vipère, ou la seringue du thanatopracteur qui prend de l’avance… 

- La "communauté nationale" est donc appelée à sursauter. Bon. Plus de deux siècles durant, disons de Danton à De Gaulle, on lançait un appel à la Nation. Maintenant, on invite la communauté nationale à sursauter… Tout est dans la nuance. Quand l’établissement utilise l’expression "communauté nationale" - l’adjectif nationale dit du bout des lèvres, comme à regret faute de trouver quoi dire d’autre – c’est pour mettre tout le monde dedans, sans en avoir l’air mais quand même, pour ne vexer personne mais sans trop y croire… Si le substantif Nation est évidemment trop connoté, au point que ça peut gêner qu’il apparaisse encore dans la Constitution (on aurait dû y penser quand on s’est occupé du mot race mais on ne peut penser à tout), ça peut encore passer sous forme d’adjectif comme citoyen. Tiens ! "Communauté citoyenne", on aurait dû y penser, ça sonne bien ; mieux que "communauté territoriale" qui aurait été la formule la plus appropriée. Mais elle est hélas déjà prise pour désigner les baronnies de nozélites et les Clochemerles des bouseux. Et c’est encore prématuré car ça ferait hurler au-delà du cercle des étriqués rassis qui votent Heffhaine… Mais je m’égare.

- Et puis "Rien ne sera toléré !" Qu’on se le dise. Serait-ce un progrès ? L’autre jour, évoquant des faits précis, l’exécutif affirmait "c’est inacceptable". Du coup, le gus qui a agressé au couteau trois militaires en service a été laissé libre et invité à consulter un médecin. Les types qui détenaient à Marseille à la fois le stock d’armes de guerre nécessaire à une demi-section et le stock de stupéfiants d’un grossiste répartiteur ont été renvoyés chez eux au terme de leur garde à vue dans l’attente d’une convocation ultérieure…
Désormais, ce n’est plus inacceptable, c’est intolérable. Chic ! Sur les ondes de Radio France, on va pouvoir écouter la différence.   


1 commentaire:

  1. Il faut que vous sachiez monsieur le président, qu'après s'être réveillé en sursaut, il est difficile de se rendormir.

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