"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 23 avril 2015

Convenances et Valls avec les mots…



Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, comme disait l’autre…

Ouais… Ça c’est ce qu’on pouvait lire autrefois sur les pages jaunies de vieux bouquins qui s’empoussièrent sur les plus hautes étagères des bibliothèques.
Aujourd’hui, nul besoin de s’y reporter pour être présumé journaliste. D’ailleurs, seuls les auteurs de crimes et délits (et encore pas tous) ont droit à ce préfixe qualificatif. Nul besoin non plus de manuel de savoir-vivre ou de leçon de maintien pour savoir qu’il y a des mots qui ne se disent ni ne s’écrivent. Il sont de deux sortes :
- Ceux que l’on ne saurait prononcer sans trembler tant il faut être attentif à la manière de les introduire dans sa phrase. Quelle que soit la bonne volonté du locuteur, en effet, le sens qu’il n’aura pas forcément voulu leur donner risque à tout moment d’être interprété de manière insuffisamment positive par le premier quidam venu, fut-il seul à s’en offusquer dans une assemblée de mille guignols. Ce serait un scandale planétaire dont le malheureux locuteur ne se remettra jamais, définitivement exclu de la bonne société…
- Et puis il y a ceux dont l’usage demeure encore possible à la marge, faute de mieux. Ils n’en sont pas moins inconvenants, sources de gêne provoquant un ange qui passe dans les dîners en ville, plus sûrement qu’un dérapage sur les péchés de la chair dans le salon de thé des vieilles filles fripées…

Un seul mot domine dans le premier groupe : "Islam". Pour éviter les risques évoqués plus haut, le principe de précaution et l’horizon indépassable du risque zéro invitent évidemment à s’abstenir de l’utiliser ainsi que tous ses dérivés, y compris en …isme. Faute de pouvoir faire autrement, on noiera le poisson en écrivant "les religions"… Padamalgam y retrouvera ses petits, n’en doutez pas.
Dans le second groupe, "Chrétien" et tous ses dérivés sont sur la première marche du podium. On évitera donc autant que faire se peut d’avoir à les utiliser. S’agissant des individus, on trouvera toujours un autre qualifiant à mettre à la place ("un retraité", "un égyptien", "un blond", "un unijambiste",…) S’agissant d’institutions, on préfèrera "une église" (au sens d’immeuble)

Pour sacrifier à une de mes petites manies, j’ai passé en revue les Unes du jour des 30 principaux quotidiens généralistes de France :

La découverte fortuite d’une programmation d’attentats contre toute une liste d’églises catholiques ("en choisissant les plus fréquentées pour tuer le plus de monde"…) par un tueur islamiste avéré a fait la Une de 17 journaux plus deux encarts de bas de page (L’Huma et Libé) soit 19 (non compté La Croix : sujet seulement évoqué dans le corps de l’édito titré "Ne pas céder à la peur")
       
Fréquence des mots utilisés dans les gros titres sur ces 19 Unes :
Attentat : 9 - Terrorisme : 6 - Massacre [projet de] : 1 – Programmé pour tuer : 1
Eglises : 7- Chrétiens : 1
Jihadiste [au singulier] : 2 - Islam : Ø…


Ceci-dit, vue la panique à bord en haut lieu et la montée des flots, Manu la Mâchoire s’est précipité - une fois n’est pas coutume - dans deux des églises visées par le tueur musulman islamiste jihadiste présumé et indéfinissable pour pérorer. Un de ses sous-fifres a peut-être même dû l’empêcher de prendre la kippa ou d’enlever ses pompes par routine. Bref, sans jamais, bien évidemment, évoquer qui "s’en prend à", il nous a sorti la dernière cartouche qui tue :
« Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute voulu viser » On croirait du Tillinac !
Presque, il disait qu’il fallait aller à la messe pour défendre la République !

Apportez-lui des sels ! Ou un peigne, j’sais pas…

C’est évidemment un écolo vert sur tranche, ci-devant ministre d’Ayrault, et du Développement de surcroit, qui l’a rappelé à l’ordre : « Quand on est premier ministre de la République laïque, attention à ne pas dire que d’un côté, il y aurait des cultes liés à l’essence de la France et d’autres qui seraient en quelque sorte importés(…) et que c’est l’Histoire. Non, il y a une République laïque qui reconnaît à égalité tous les cultes et qui doit absolument garder cette neutralité de façon à ne surtout pas laisser penser qu’il y aurait une seule religion plus naturelle »

Ils sont Charlie et ils le resteront…

4 commentaires:

  1. Bravo. C'est tout ce qui me vient sous le clavier, mais je le pense sincèrement : voilà qui est fort bien exprimé, vous n'auriez pu concevoir plus clairement la situation.

    Amitiés, cher Plouc èm'.

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  2. Vos propos, monsieur, me semblent sensés; néanmoins, au delà de la critique, vous semblez vous accommoder de cette République un peu... comment dire, étrange.
    Je ne comprends plus. Qu'est devenue ma Patrie?

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    1. Euh... Je m'en accommode ? Me reprocheriez-vous de vouloir survivre encore un peu ?
      Le cul sur la commode peut-être... Mais bon.

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  3. Vous y croyez vous à ces menaces d'attentatSSSSS pile au moment ou la loi sur la sécurité est en discussion
    les amerloques tous les six mois nous ressortent un risque d'attentat potentiellement dangereux voire mortel déjoué
    quand au mot Essence c' est Manu qui a pris encore une trop forte dose de stupéfiant non fortifiant :«tragediente ,Comediente » dixit Napoléon

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