"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mardi 14 juillet 2015

Du rendement des sommets…



A priori, le "rendement" des sommets internationaux n’est plus ce qu’il était… Je dis a priori parce que faut p’têtre pas trop regarder en arrière tant il est vrai que les grands raouts d’autrefois à Paris, Versailles, Vienne, Yalta ou Genève ont souvent laissé derrière eux bien des cadavres dans les placards…
Mais quand-même, ça avait au moins un peu plus de gueule !  

- D’abord il est vrai qu’il s’agissait alors le plus souvent de réunions au plus haut niveau entre gens qui, à des titres divers, étaient tous du côté du manche et se réunissaient pour régler leur compte à des perdants rendus à résipiscence qui n’avaient guère leur mot à dire… Aujourd’hui cépapareil.   
- Ensuite, en ces temps révolus, il n’y avait d’abord que des diligences, puis des bateaux et chemins de fer à vapeur puis des avions à hélices ; ni télé ni chaînes d’info en ligne, ni téléphones portables ni touïttère… Du coup, ces gens-là étaient loin, très loin, trop haut… Bien sûr, on allait voir ensuite leurs tronches sagement alignées sur un perron, tous des mâles en costards sombres de chefs de rang de chez Roblot, le lendemain en noir et blanc sur le papier journal qui tache les mains puis en couleur sur Paris-Match en fin de semaine… Enfin "de mon temps" ; le Camp du Drap d’Or et le Congrès de Vienne je ne me souviens pas…^^
- Surtout, même quand il y avait un peu le feu au lac, on prenait le temps qu’il faut pour traiter le dossier pendant que les courriers sillonnaient la ville en berline entre les ambassades. On n’envoyait pas de scoops discrets par SMS durant les séances, les petits cons des cabinets ne se faisaient pas des selfies dans la salle… Et quand les "huiles essentielles" sortaient à la pause – ne serait-ce que pour aller pisser -  elles n’étaient pas assaillies par des guignols à cartes de presse voulant tout savoir, espèce à laquelle l’huile doit désormais absolument trouver de chic quelque chose à dire qui fera parler d’elle, sauf à risquer de passer pour un con. Chose qui défilera à peine trois minute après avec plein de fautes d’orthographe et de traduction en bas des écrans de télé avant d’être analysée, commentée, interprétée le soir-même dans les "débats d’experts" que nous connaissons…  

Désormais, tout ce qui se passe dans ces sommets est un feuilleton "en live" à suivre dans votre salle à manger. Du moins pour les sommets auxquels on veut bien s’intéresser ; enfin vous intéresser… Parce que ce qu’y s’est décidé et a été acté la semaine dernière à Oufa, hein, vous en avez entendu parler ? Bon, OK, ce n’est jamais qu’une pacoule d’à peine plus d’un million d’habitants au fin-fond de la Bachkirie, a-t-on idée….  Mais je m’égare…

Aujourd’hui, donc, tous les décideurs réunis en "sommets" doivent impérativement communiquer au moins deux fois par jour à destination du grand public. Quitte à proférer des conneries grandioses comme Junker annonçant urbi et orbi que "le Grexit a disparu"… Quant à ceux qui ne sont pas "aux affaires" mais souhaitent y revenir, ils ne ratent évidemment pas l’occasion de se prendre les pieds dans le tapis. On l’a vu avec Sarkozy demandant à Hollande de se ressaisir sur le dossier grec. Il a parfaitement raison sur le principe : Devenue une sorte de pachyderme à pattes de poule, à queue de paon et à tête d’œuf sans yeux, nez, dents et oreilles, l‘UE en général et l’Euro-zone en particulier ne peut survivre encore un peu qu’en s’appuyant sur un axe France-Allemagne solide… Mais les intérêts des deux pays sont désormais tellement divergents qu’inviter le Pédalonaute à "reconstituer une unité avec Angela Merkel" revient à dire aux Français que la future "alternance" proposée par "Les Républicains" se résume à se mettre encore plus à la remorque de Berlin…
Pourquoi Sarko a-t-il fait cette sortie ? Parce qu’il fallait qu’il dise quelque chose. N’importe quoi mais quelque chose. Et si possible en pas plus de 140 signes et espaces, loi du genre oblige…

C’était juste un exemple parmi d’autres des effets délétères du temps réel… Pour ce qui est des sommets européens, le feuilleton continue. C’est un bon sujet qui complète bien la grille des programmes avec le Tour de France et le défilé du 14 juillet. Et l’interview du Pwésident, paraît-il….

Finissez bien la journée. 


2 commentaires:

  1. Nemo auditur propriam turpitudinem allegans disaient déjà les Romains. Depuis quarante ans, nous avons fait le choix de céder à la démagogie, à l'hédonisme et à la procrastination pour nous étonner de notre perte d'influence, de notre abaissement vis à vis d'un partenaire qui a su faire des sacrifices pour se maintenir au niveau mondial. Il est de bon ton de faire de l'anti-germanisme à l'heure actuelle sans mettre en cause nos responsabilités. Ce ne sont pas les Allemands qui ont été bons, c'est nous qui avons été calamiteux.

    Vous avez aimé le feuilleton grec, vous adorerez le feuilleton français, il sera plus sanglant.

    Le Nain

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    1. kobus van cleef16/07/2015 13:56

      pour ne rien dire des feuilletons turcs , serbes et albanais à venir

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