"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 30 juillet 2015

Mistrals chiants…



C’est entendu, on n’en parle plus, hein ? Mais c’est quand-même un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock ; en plus chiant...

C’est sûr qu’avec l’audace manifestée verbalisée pour crédibiliser la future mais certaine inversion de la courge ; avec le je suis Charlie ; avec le rôle essentiel joué par l’exécutif dans le dossier Iranien, le dossier grec, le dossier de l’Euro, le dossier pénibilité ; la candidature à l’Euro de foot ; etc. Avec le terrorisme qui vient d’on-ne-sait-ou n’est-ce pas ; avec l’interdiction du Roundup et du Nutella (c’est pareil) ; avec l’augmentation des contrôles (ou le contrôle des augmentations, je ne sais plus…)… Avec toussa, donc, on avait cru pouvoir pousser discrètement ces deux foutus Mistral sous le tapis en espérant qu’on les oublie…

Ben non…Figurez-vous que l’autre soir au dîner de la presse présidentielle, le Pwésident François Hollande himself a dû en parler pour répondre à une question. Bien sûr, les médias fwançais, compréhensifs, ont retenu autres choses de sa soirée, notamment les conditions à remplir pour qu’il soit candidat en 2017. C’est loin…
Donc, il faut aller lire la Rossiïskaïa gazeta d’hier matin pour apprendre qu’il a dit exactement ceci avec le phrasé haché que nous savons :
« La France et la Russie sommes dans des "obligations contractuelles" » Puis, sans entrer dans les détails, il a ajouté: « Nous sommes dans cette discussion qui se prolonge et qui renverra forcément à une décision que j'aurai à prendre et que je prendrai dans les prochaines semaines »

Comme beaucoup, je pensais que cette histoire était torchée depuis au moins début juillet. J’entends par là que la décision était prise : On ne livrait pas, quoi qu’il puisse en coûter ; point barre. Et que si, bien évidemment, des discussions de chiffonniers se poursuivaient en coulisse, c’était, côté français, pour tenter de trouver d’ultimes ficelles afin de gratter trois bricoles sur la facture salée (1,2 milliards €) et  gagner du temps en trésorerie tout en faisant brûler des cierges à Sainte Rita en espérant trouver un repreneur des carcasses en braderie…
Ben non ; il n’en est rien. Comme dirait un quelconque Laurent Fabius, "toutes les options sont encore sur la table"… Des fois que… On ne sait jamais… Surtout avec un pwésident qui ne sait plus trop où il en est et, surtout, qui est incapable de décider quel bras il doit se couper pour ce sortir de ce merdier où il s’est mis (et nous avec) tout seul comme un grand (*)

Faut dire que ça craint. Il s’en est passé des choses depuis les rodomontades du début. Qui croit encore aujourd’hui que l’Ukraine est le symbole de l’avenir de la Démocratie et qu’il nous faut mourir pour Sébastopol ? Et puis, et puis, comment peut-on dire qu’on a sauvé l’Euro - et l’Europe pour faire bon poids – en ayant eu l’audace d’être le conseiller-pédagogue de Tsipras quand on explose soi-même chaque jour un peu plus toutes les lignes rouges fixées par les traités européens ?
Parce que, hein, depuis le retour l’annexion de la Crimée à la Russie, les rallonges budgétaires sorties du chapeau se sont multipliées : dépenses militaires en Afrique, dépenses hôtelières pour les clandestins, explosion de l’AME, opération Sentinelle, envol des prestations de Pôle Emploi, etc.
Et voilà que les agriculteurs poussés au désespoir qui veulent casser la baraque !
On les comprend… Il est vrai que  25 000 sites d'élevage (chiffres du Ministère, bien plus selon les syndicats) sont au bord de la faillite. Comme d’hab’ dans ces cas-là, le gouvernement a donc adopté un "plan d’urgence". Comme toujours, un bricolage pour éteindre le feu à court terme, assorti de moulinets de bras pour inciter la distribution à plus de retenue et les acurabas à acheter fwançais… Rien vraiment de nature à s’attaquer aux causes structurelles de la crise agricole. Et, surtout, pas un mot sur les causes conjoncturelles de la très brutale aggravation de la situation !  
Depuis l’an dernier, les conditions économiques des marché agricoles n’ont pas vraiment bougées et les taux de change Euro/extérieur n’ont pas été bouleversés.  Alors ? Comment se fait-il que nos exportations de produits laitiers et produits à base de viande ont chuté de plus de 70% depuis le début de l’année ? Pourquoi les producteurs allemands de porc bon marché nous inondent si brusquement de bêtes bradées contraignant les nôtres à mettre la clef sous la porte ? Parce qu’ils cherchent à placer leur marchandise dont ils ont perdu le marché ailleurs ! Evidemment… Bien sûr, l’embargo russe sur les produits alimentaires européens en rétorsion des sanctions faisait rigoler Fabius en son temps…

Bref, le plan d’urgence pour l’agriculture va nous coûter un bras. Probablement autant que ce qu’on doit rembourser à la Russie… Encore, quelque part, un coût dérivé de notre soutien éperdu aux sanctions européennes contre l’Ours, aggravé par ce refus de livrer les bateaux…
Un milliard par-ci, un milliard par-là et la maintenance à quai des deux rafiots dont on ne sait que faire coûte de l’ordre du million par jour… C’est pas grave, c’est l’Etat qui paie.

Mon petit doigt me dit donc qu’on va peut-être revenir à de meilleures dispositions vis-à-vis de l’Ours ; si tant est qu’il en veuille encore et il saura saler la note… Un petit effort, SVP, sur votre embargo, aussi, ça nous arrangerait bien vous savez…

Les communicants doivent être à la manœuvre pour inventer une façon de présenter cette inversion ; comme une audace d’indépendance, sans doute. Si on pouvait passer ça première quinzaine d’août quand un max de commentateurs sont en vacances, ça serait bien…  

«… forcément à une décision que j'aurai à prendre et que je prendrai dans les prochaines semaines.»
Une phrase vraiment typique de la procrastination pédalonautique…



4 commentaires:

  1. @ Sémaphore. "Plus ou moins de retenue" ça dépend... pour faire de la marge ou pour essorer en amont ? (votre com' a disparu suite à une fausse manoeuvre irrécupérable...)

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  2. Mourir pour Sébastopol, on a déjà donné. Mac Mahon y trouva son titre de gloire en ayant pris la redoute de Malakoff, ce qui donna un nom à une ville de la banlieue ex-rouge de Paris. La bagatelle de cette guerre de Crimée nous coûta 100.000 hommes pour une guerre qui fut totalement inutile.

    Le Nain

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  3. tu te posais des questions sur les Mistral. le problème est résolu: on rembourse les Russes pour 1,16 milliards d euros ! c'est pas cher, les couillons de contribuables sont là pour payer !

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    1. Laisse-moi le temps de souffler, merde ! J'suis en ouacances ! Ben oui, j'sais ! Mais y a pas que le blog dans la vie ! J'ai vu ça ce matin à 11h30, ma suite est dans le clavier et ma fille m'a applelé à table. Je passe en sortant de table et terminerai ça après le café ! (et le chocolat, le pousse-café, etc. Un peu de patience !)

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