"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 10 février 2016

Cadavres exquis…



Le principe de précaution, le risque zéro et la priorité donnée aux cas particuliers primant sur les besoins légitimes du vulgum en général et du pecus en particulier – donc, notamment, sur le chômage, le droit d’être soi et la lutte contre l’ennemi-qu’il-ne-faut-pas-nommer – l’équipe de branquignols qui nous a-gouverne n’arrête pas de faire voter par des hémicycles quasi vides des articles de loi n’ayant pas d’autre effet concret que de nous emmerder la vie.

Je reviens tardivement sur un détail très prosaïque d’une loi dont les débats ont été en leur temps largement occultés par la survenance inattendue des attentats du 13 novembre. Je veux parler de la loi santé portée par Marisol Touraine, membre du Siècle, fille de son père et toutes ces sortes de choses…
- Vous ignorez sans doute mais je vous l’apprends que, depuis 1998, il était interdit de pratiquer des soins de conservation funéraire sur le de cujus infecté par le VIH en raison du risque infectieux. Il est vrai qu’au-delà d’une simple toilette funéraire, les soins de thanatopraxie impliquent, avec les risques de contamination associés, des actes invasifs d’injection de produits chimiques dans le système vasculaire dans le but de conserver au défunt – aussi froid et gris soit-il – une tronche de bel endormi parfumé au-delà de trois jours…  
- Bien évidemment, les associations anti-sida militent depuis lors pour la levée de cette interdiction jugée discriminatoire. Soucieuse de satisfaire leur revendication mais veillant comme tout animal politique à se doter de tous les parapluies possibles, Marisol a sollicité les avis du Haut conseil de la santé publique et de l’Inspection Générale des Affaires Sociales. Compte tenu de la très faible probabilité du risque et de la  faible part concernée d’une population décédée dont seulement 37% font l’objet de soins de cette nature, les deux organismes se sont prononcés pour la levée de l’interdiction (comme d’ailleurs le Sénat en octobre). Mais, soucieux de satisfaire leur ministre de tutelle, les fonctionnaires de l’IGAS ont ajouté en contrepartie une recommandation : Que "pour une meilleure gestion du risque", les actes en cause ne soient pratiqués que "dans des lieux dédiés"…  Aussi sec, le la ministre qui est là pour trancher en dernier ressort a inclus cette obligation dans son texte de loi…

- Au milieu du fatras de cette loi dont bien d’autres dispositions plus graves pour l’avenir ont été (ou non) médiatisées, l’adoption du texte conduira à l’interdiction de pratiquer ces "soins" au domicile. Et donc, par effet induit, à rendre impossible d’y maintenir les corps plus de 48h. Et, dans une société où les familles se trouvent de plus en plus géographiquement dispersées, de rendre aussi impossible les veillées mortuaires familiales ; parfois le dernier lien des fratries.
Certains avancent l’idée géniale du transfert des corps en lieu dédié pour la manip’ avec la possibilité de ramener ensuite le défunt à la maison. Vous voyez d’ici le surcoût, les PFG se frottent les mains. Je passe sur le vécu des familles devant ce trimballage ; ça s’en va et ça revient…   
- Bien sûr, dans un vivrensemble où la mort a remplacé le sexe dans l’ordre de l’obscène, où la fin de vie du vieux est largement sous-traitée à l’EHPAD ou à l’hosto, il n’y a plus globalement que 23% des thanatopraxies qui s’effectuent à domicile comme pour ma mère et Mme Ploukèm. Mais c’est une moyenne incluant notamment le trou noir du bassin parisien ; Dans le sud-ouest, par exemple, c’est encore plus de 40%.
- Bien sûr aussi, le syndicat des thanatopracteurs est contre la levée de l’interdiction pour les porteurs de VIH pour la sécurité de leurs petites personnes ; mais il est favorable au monopole des lieux dédiés vu que, hein, travailler dans certains domiciles c’est pas la joie… L’histoire du beurre et de l’argent du beurre.
- Bien sûr, encore, Marisol n’a pas là les soucis de ses collègues, ânes crevant petit à petit de déshydratation et d’inanition entre l’eau et le picotin les Taxi et les VTC. Il lui suffit d’essorer les défunts qui ne cassent pas les abribus et leurs familles qui ne brûlent pas les voitures.
- Bien sûr enfin, et mine de rien, en perturbant les visites mortuaires des proches, en perturbant ou rendant impossible les veillées mortuaires en famille, on va dans le sens souhaité qui est de tordre un peu plus le cou à la famille, le seul pilier qui tient encore à peu près la route face au Leviathan.                 

6 commentaires:

  1. Voilà un billet qui fait froid dans le dos. Par les temps qui courent, brr, faudrait pas que la grande faucheuse me rattrape ! Je file me mettre au chaud.

    Amitiés, cher Ploukèm.

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    1. Elle viendra... N'oubliez pas que, ic et nunc, votre "pronostic vital" est plus engagé sous Hollande que sous Sarkozy...

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  2. Bergé doit être tanathopaxifié depuis longtemps c'est très visible

    Je voulais dire tanathopraxifié bien sur

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    1. on a dû outrepasser les doses de produits momifiant...

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  3. La famille n'est pas une valeur de gauche alors elle doit être éradiquée, petit a petit, tranquilou, sans faire de bruit. Sont tout de même forts ces socialos: Qui a entendu parler de tout ça ? quasi personne si ce n est ceux qui passent ces temps ci par la case funérailles familiales et qui découvrent ça...

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    1. Aucune réalité ontologique ne peut être une "valeur" pour la gauche; ce serait la négation même de la "gauche" dont l'horizon indépassable est d'éradiquer "l'homme" au profit du "citoyen".

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