"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 8 décembre 2016

« Peillon ven ! »



Dans mon douar d’origine, il y a maintenant plus d’un siècle, on n’avait pas encore endigué les rives et, bien sûr, pas encore imaginé de "couvrir" la rivière. On n’avait pas de "machine à laver", mais nul n’ignorait les effets occasionnels des vigoureux orages méditerranéens. C’est pourquoi un guetteur était stipendié pour glander quelque part du côté de la Trinité Saint Victor en amont de la ville. En cas de brusque crue, le gars sautait à cheval et descendait la rive à bride abattue en agitant les bras et en criant : "Pailloun ven ! Pailloun ven ! "… Et les cohortes de lavandières se dépêchaient de ramasser le lourd linge mouillé et leurs paniers pour quitter en catastrophe le lit du Paillon…

Pourquoi vous causer de ça ? – Juste une réminiscence hors sujet en ces jours où Peillon vient !

Et c’est vain… Pourtant, c’est important : Disparu des radars depuis près de trois ans, l’ultime prophète de la Révolution redescend du mont Bruxelles pour sauver son peuple élu. Car n’oubliez pas :

« La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. »
[ Vincent Peillon - "La Révolution française n’est pas terminée" (Seuil, 2008) ]

Voici donc l’homme qui vient accomplir la plénitude des temps, la parousie de la Révolution française™ jusqu’alors inachevée !
La Révolution française™, big-bang germinal avant laquelle il n’y avait rien, genèse du post-néant. Résumons : "- Au commencement les ténèbres couvraient l’abîme et le souffle de la Révolution française planait sur les eaux" (Gn1) "Il y eut des hommes envoyés par la Révolution française. Leurs noms étaient Mirabeau, Marat, Robespierre, Fouquier-Tinville, etc. Ils vinrent pour rendre témoignage à la Révolution française mais ils n’étaient pas la Révolution française…" (Jn1) "Et la Révolution française s’est faite chair en son Messie Vincent Peillon. Et nous avons contemplé sa gloire, plein de grâce et de vérité." (Jn1, euh… más o menos…)

Bref… Martine Aubry et beaucoup d’autres avec elle pensent avoir trouvé en Vincent la solution pour sauver leur boutique à défaut de la France (et même de la Fwance) Car sauver se résume désormais à tacher moyen de faire en sorte qu’il existe encore quelque chose qui s’appelle le PS à la veille des législatives…
Attention ! Leur raisonnement n’est pas con : Avant même d’aller se faire étriller par les Mélenchon et autre Macron, il leur faut faire la synthèse à la primaire entre leurs ailiers gauche et leur ailier droit ; mission impossible ! Donc la primaire de la Belle alliance populaire va se résumer à… un congrès du PS tournant au foutoir et s’achevant par la désignation du moins minoritaire contesté par les autres. Aubry a raison de tenter de pousser un avant-centre susceptible d’être accepté (ou du moins toléré) et soutenu par tous après le 2° tour, ne serait-ce que pour sauver quelques sièges…
L’acuraba ayant la mémoire courte, Peillon a bénéficié d’un blanchiment en allant se faire oublier au Parlement de Strasbourg et en donnant quelques cours en Suisse. Depuis mars 2014 il n’est plus "aux affaires" et s’est bien gardé de l’ouvrir au fil des désastres collectionnés sous le règne Valls. Bon ça, coco ! Etant dogmatiquement compatible avec tous les degauche, il suffira à cet idéologue laïciste cathophobe stalino-philosophe hystérique de faire risette à tous. Tout en étant présentable pour l’aile droite du bouzin…

A voir marcher…

Au demeurant, que les aubrystes et les apparatchiks du Parti n’aient trouvé que ce dingue pour tenir le rôle en dit long sur la déliquescence de la maison Solferino.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire