"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 29 juin 2017

Le Roi-solaire…



Regardez-bien. Tout y est. Depuis Giscard, chaque photo officielle nous dit quelque chose qui synthétise le personnage (cf. ici) D’abord, bien sûr, il va falloir comme sous Giscard, changer le format des cadres dans 36.528 communes de France et d’Outre-mer. Mais c’est un investissement à amortir sur cinq ans qui n’est rien à côté des 600.000 € du coût d’une réunion du Congrès à Versailles juste pour écouter un discours. Et c’est mesquin de ma part d’évoquer ce détail. Choisi par l’intéressé, n’en doutons, pas, ce portrait travaillé et retravaillé, millimétré, nous dit tout. En fait, non ; sûrement pas. Mais ce qu’il ne nous dit pas n’en est que plus angoissant…

Symétrie parfaite ; esprit de géométrie sans esprit de finesse... Tous les vieux schnocks étaient sur fond de bibliothèque, l’homme à talonnettes aussi pour se rassurer... Giscard était sur fond tricolore, donc sur rien, déjà hors sol… Chirac avait choisi d’être au grand air, maître en son jardin Hollande semblait aller pisser au fond du jardin, sans qu’on sache s’il partait chercher une salade au potager ou faire ses courses chez Auchan… Le cyborg, lui est à la fois dedans et dehors : Symbole d’ouverture mais-pas-trop, la porte-fenêtre est largement ouverte sur des arbres touffus et un ciel qui pense printemps mais-sans-forcer. Ouverte donc, mais-pas-trop, sur la nature à laquelle il tourne résolument le dos ; on sent que ce n’est pas son problème.
Dedans maintenant : Les deux drapeaux de rigueur sont bien là, plantés comme des hallebardiers d’opéra recrutés chez pôle-emploi, intermittents nécessaires du spectacle. En parfaite symétrie, à égalité, côté cour et côté jardin… L’accessoiriste a scrupuleusement posé les bricoles meublantes comme on le lui a indiqué ("- Un cm plus à gauche, oui c’est ça…") : Gadget résiduel de temps anciens, le coq gaulois surmontant le bouchon de ce qui semble être un encrier vide ressort judicieusement sur le rouge du drapeau fanion national, celle de nos trois couleurs faisant croit-on encore pour un temps mémoire du sang du peuple à la mode 1848 et de l’obsolescence ouvrière… En revanche, le gros œil blanc et froid de la pendule, celle du "maître des horloges", ressort beaucoup mieux sur le bleu-sérieux de la bannière européenne…        
Et, bien sûr, des bouquins… Et, surtout, un livre ouvert ; c’est important ça, le livre ouvert. Il est en train de consulter

Mais venons-en à l’homme. Il est de face, totalement de face, artificiellement de face. Et là aussi, totalement symétrique. Seul le boutonnage de la veste et le canapé de la Légion d’Honneur nous confirment qu’on n’a pas inversé la photo au tirage. Qui sait si le cœur est à droite ou à gauche ? Ou ce qui en tient lieu ; on n’a pas la radiographie… Même l’alliance a son symétrique à la main droite. Il nous regarde droit dans les yeux Seule la couleur glaçante de ceux-ci atténue cette impression de cruauté qu’on trouve dans l’œil des rapaces planeurs diurnes… Quant aux sourcils et au rictus des lèvres, l’ambiguïté prévaut : nul ne peut y distinguer la part de volonté et de ténacité attendues du personnage de tout le reste qu’on peut soupçonner dans la rigidité de sa mimique : Condescendance amusée, voire mépris pour les intelligences forcément inférieures qui le contemplent ? Certitude de monarque absolu ? Tentative de masquer la boursouflure de l’ego ? Je ne sais mais je m’interroge…
Quoi qu’il en soit, les mains crispées sur le rebord de la table nous disent quelque chose… Quoi ? Je crois qu’on va le savoir très vite…   

PS : Le dévoilement (dans les médias de ce soir, on croirait l’annonce d’une ostension du Saint Suaire de Turin…) de la nouvelle icône à baiser m’a coupé la chique et enterré mon projet de billet sur les riches heures de l’Assemblée Nationale. Merdalors !

mardi 27 juin 2017

Il y aura toujours un Raffarin…



Ah ! Qu’il est doux sur ma terrasse de mes montagnes de me températurer à 22° alors qu’on m’annonce que, en même temps, les Gônes lyonnais transpirent à 32° ! Surtout lorsque (limite à enfiler un sweet’) les dits 22° sont confortabilisés par un coulis de brise fraîche filtré à travers mes épicéas dont les extrémités des branches, quoi qu’encore vert tendre, me disent qu’il n’est déjà plus temps de "penser printemps"…
Si j’insiste là-dessus, c’est juste pour faire envie aux guignols du boboland urbanisé ; kss, kss… Que voulez-vous, c’est le côté "sale affameur de la classe ouvrière" qui sommeille en moi. Ne le réveillez pas, j’y suffit…
Mais je m’égare.

Or donc, Sa Suffisance Raffarin du Poitou et autres lieux vient d’annoncer qu’il "quittait la vie politique élective". Tout arrive et son intérêt bien compris lui a fait judicieusement penser que la saison était propice pour s’éclipser en coulisse côté jardin avec une dignité de sénateur, plutôt que de tenter un dernier tour de piste, voué à se viander comme Bayrou dans la fosse d’orchestre. Car Raffarin, lui, n’a jamais rêvé du panache d’Henri IV ou des moulins de l’autre hidalgo cher à Cervantes. Raffarin, lui, s’en est toujours tenu à son rang de noblesse d’épiciers. Giscardo-compatible, UDF-compatible, UMP-compatible, LR-compatible, Juppé-compatible, Fillon-compatible, Macron-compatible, poly-compatible, c’est un "multi-pass" comme répétait bêtement Milla Jovovich dans "Le cinquième élément" de Luc Besson… Ça ne lui pas mal réussi et il a tout été : Elu et patron local, départemental, régional, député européen, sénateur, trois ans Premier ministre… "Il y aura toujours un Raffarin pour faire l’appoint"… Il va me manquer… Mais pas forcément :

Car vous aurez noté qu’il a dit quitter la vie politique élective. Il quitte donc le Sénat où se sédimente la lassitude des ambitions d’arrondissement et ne postulera plus aux ors de la République. Bon.
Mais l’ajout de l’adjectif "élective" est une petite restriction qui n’est pas dénué de sens. Cette rétention a comme un parfum de coïtus interuptus, fréquent chez le centriste restant toujours au milieu du gué…
En arrière-plan de cette déclaration courageuse, on sent bien que l’animal espère bien continuer à être consulté et reçu dans les débats tels les vieux sages et vieux bonzes récurrents toujours-pas-morts…  

Rassurez-vous. Ça n’aura qu’un temps ; et par les temps qui courent, ça risque d’être assez court…
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PS : Avant qu’on l’oublie, rappelons quelques-unes de ses déclarations ayant permis à certains de tirer à la ligne au cours de ces quinze dernières années :
 « Il est curieux de constater en France que les veuves vivent plus longtemps que leurs maris. »
 « Je ne suis pas énarque, je parle directement comme je suis. »
« L'avenir est une suite de quotidiens. »
 « Les jeunes sont destinés à devenir des adultes. »
 « Le tour de taille n’est pas un handicap au Sénat. »

lundi 26 juin 2017

Demandez le programme !



Oui, leurs mémés ont aussi voté pour ça :



Maintenant qu’on a voté, le programme commence enfin à sortir…