"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 14 juillet 2017

Pédopsyquelquechose…



Il me revient une anecdote d’un moment pas très cool de mon adolescence, cet âge ingrat comme on dit… Je devais alors avoir seize ans. Stressée de me voir dans un état dont je n’avais pas conscience que ça se voyait à ce point, ma mère s’en était ouverte à quelque amie qui lui avait vivement conseillé de consulter une psychiatre ayant pignon sur rue… Bon type, j’y consentis.
Je ne m’étendrai pas sur les détails, notamment sur ce que cette praticienne a essayé de me faire prendre conscience, dire et avouer quant aux souffrances que l’originalité de ma situation familiale m’infligeait inévitablement. Je me souviens avoir choisi de lui mentir en abondant dans son sens pour avoir la paix. C’était ça ou je lui aurais foutu ma main à travers sa gueule d’officier de santé bolchévique (elle l’était aussi mais je ne l’ai su qu’après…)
Au demeurant, sorti de là troublé, j’avais pris à midi le traitement qu’elle m’avait prescrit. C’était du Valium très faiblement dosé pour me calmer... Et, moi qui ne sait pas ce que c’est de faire la sieste, je me souviens avoir dormi plus d’une heure, allongé sur le tapis du salon…
Du coup, je suis allé voir un prêtre que je tenais en haute estime (un type âgé qui avait sacrément bourlingué). Il a levé les bras au ciel et je ne suis pas retourné voir une deuxième fois cette connasse. La consultation chez le curé était gratos et je me suis senti très bien…

Pourquoi vous causer de ça ? Parce que je viens de lire le dernier billet de Sixte et je prends la liberté de vous le retranscrire ci-après in-extenso :
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« Dans un magazine people, on demande à un pédopsychiatre de se prononcer sur le fait qu’une star de football ait payé une mère porteuse 200 000 € pour avoir un enfant. "- Est-ce que cela pourra nuire à l’épanouissement de l’enfant lorsqu’il sera en âge de comprendre qu’il est le fruit d’une tractation financière ? "

Telle est sa réponse :

"- Il est toujours possible d’expliquer à l’enfant que la mère a fait cela par amour, préférant donner du bonheur à son père ; qu’elle voulait donner la vie sans forcément élever un enfant, prenant de l’argent pour récompenser cet effort, cet engagement, et qu’elle avait besoin d’être soulagée. Ces paroles peuvent atténuer ce vécu, qui pourrait être éventuellement pénible ensuite pour l’enfant ".

C’est sûr, il est toujours possible d’expliquer, de trouver à dire – dire c’est guérir, n’est-ce pas. Mais ce serait encore mieux si cette chose qu’on trouve à dire n’était pas une ânerie complète lâchée avec désinvolture.

Les psy de magazine ou de télévision sont toujours plus ou moins de ce bois. Ce dont ils semblent soucieux avant tout, c’est de ne pas paraître « moraux ». Ils ne doivent jamais questionner le dogme de la modernité, jamais manifester une once de prudence ou de réserve par rapport à elle, mais s’en faire la caution et apprendre aux individus à s’y acclimater.

Comme un avocat n’est pas là pour soutenir la vérité mais pour faire gagner le mensonge de son client, le psy de magazine travaille à ce que celui qui le paie parvienne à vivre à l’aise avec ce qu’il est, ce qu’il fait, et dorme sur ses deux oreilles. Notre professionnel de l’enfance n’est en réalité pas là pour protéger l’enfant mais pour déculpabiliser le footballeur millionnaire ouvert aux joyeusetés de l’époque. Et c’est pour cela que le magazine l’appelle à la rescousse.

Ainsi, il arrive de lire, face à des réalités dont la nocivité psychologique semble évidente au premier venu, des professionnels de la psyché qui ne trouvent rien à redire. Eux qui pourtant ont expliqué des années qu’une anecdote bénigne de l’enfance pouvait avoir de graves répercussions et provoquer une vie de névrose, eux qui écouteraient avec compréhension Françoise Hardy leur expliquer qu’elle s’est longtemps sentie moche malgré son extrême beauté parce que sa grand-mère le lui avait dit petite… voilà qu’à présent ils ne semblent pas penser qu’être vendu par sa mère à une célébrité mondiale puisse avoir de conséquence notable sur l’organisme.

2 commentaires:

  1. Il y a de tout parmi les psy. Des foutus charlatans et des miracles. J'ai eu l'immense chance de croiser un des ces psy extraordinaires: il n'avait pas fréquenté l'école française et jouait du piano. Je ne sais s'il était si bon pour l'une ou l'autre raison, mais le fait est qu'il a sauvé la vie d'un des membres de ma famille. Ceux-là sont rares, mais ils existent. Les autres, pour peu qu'on ne soit pas trop mal en point, il faut les fuir. Ceux qui, comme tu le décris, cautionnent cette horreur qu'est la location des ventres à des fins de caprices sont purement et simplement des criminels. Ils sont du même bois que les kapos en blouse blanche qui officiaient des les hôpitaux psychiatriques soviétiques, même si les manières des premiers sont plus onctueuses.

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    1. Je suis aussi convaincu que toi, chère Lau, que chez les psychotrucs il y a comme ailleurs des perles rares parmi les glands à cochons.

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