"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 29 septembre 2017

Préjudice d’angoisse…



Ah ! Le préjudice d’angoisse !
Guerre et "faute à pas de chance",
Résilience et Assurances…

J’avais déjà évoqué ce foutu préjudice ici il y a plus de sept ans. Et il revient aujourd’hui au galop, tant il est vrai qu’on en fait jamais assez dans l’accompagnement

Figurez-vous que le conseil d'administration du FGTI (Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres [sic] infractions) s’est réuni "pour décider des modalités de mise en œuvre et d'éligibilité de deux nouveaux préjudices spécifiques aux victimes du terrorisme" reconnus en mars par le Fonds. Il s’agit :
- Du "préjudice d'angoisse de mort imminente" nécessitant de "prendre en compte l'angoisse intense des victimes qui ont vu venir la mort"… Présumé d’office pour les victimes décédées, ce préjudice sera évalué par expert médical indépendant pour les blessés, physiquement ou psychologiquement. Il serait plafonné à 30.000 €… 
- De "l'attente et l'inquiétude que les proches des personnes décédées ont ressenties" qu’il convient aussi d’indemniser jusqu’à un plafond de 5.000 €…
Quant à l’actuelle indemnisation du "préjudice exceptionnel spécifique aux victimes du terrorisme" (PESVT), elle continuera d’être versée, mais aux seules victimes directes des attentats avec la volonté louable "d'approfondir l'indemnisation des victimes les plus gravement touchées et de leurs proches, plutôt que d'élargir le périmètre des personnes indemnisées"…
* On notera que 2.800 personnes ont été reconnues victimes dans les attaques de Paris et de Saint-Denis en novembre 2015 et que plus de 2.100 demandes d'indemnisation ont été adressées au FGTI pour l'attentat de Nice de juillet 2016.

Entendons-nous bien : Je compatis sincèrement à la douleur comme aux inextricables soucis matériels auxquels sont confrontées les victimes survivant à ces drames. Non seulement confrontés à la perte sèche et brutale d’un être cher, enfant, parents pour un enfant mineur…  mais aussi à la perte du soutien de famille et, surtout, par exemple, à la vie définitivement brisée d’un grabataire paraplégique et de ses proches…  

Mais, dans la perspective de ce qui nous attend, je m’interroge quand même sur ce que cela nous dit de notre société d’assistanat généralisé.

Il est vrai que nous vivons une situation étrange et inédite : Nous sommes en guerre et, tout à la fois, nous ne nous connaissons pas d’ennemis ! Il y a là une contradiction inextricable. Car faute de désigner l’ennemi (qui, lui, nous a bien désigné) dire que nous sommes en guerre n’est que parole virtuelle, effet de manche sans consistance ni conséquence juridique. Si nous étions en guerre, on ferait feu de tout bois et bouts de ficelles pour vaincre en reportant à plus tard le versement de dommages de guerre aux civils, en général après avoir pu présenter la facture aux vaincus… Je repense à Churchill et à Londres sous le blitz

Mais comme il n’y a pas d’ennemi identifié, il n’y a pas état de guerre ! Nous sommes dont en Paix (avec tout le monde, hein ?) Et pas plus une énième loi antiterroriste qu’un état d’urgence de-mes-deux ne change quoi que ce soit aux procédures de temps de paix civile. La preuve en est que le combattant adverse fait prisonnier sur le champ de bataille n’est pas directement encabané mais passe par les cases garde à vue, avocat, mise en examen, chambre d’accusation, instruction, expertises, jugement, appel, cassation, recours à la CEDH, et toutes la sauce. Et que s’il a été tué au combat par un flic ou un soldat, ce dernier doit faire rapport à sa hiérarchie et se justifier auprès d’un juge au lieu de recevoir une médaille et de retourner illico au front…
Mais je m’égare et le combattant de l’ennemi-qui-n’existe-pas n’est pas ici le sujet.

Le sujet, ce sont les victimes civiles tombées par la faute à pas de chance sous les balles (folles ou camions fous) d’un non-ennemi. Et c’est plus précisément le souci prioritaire de la société, alors qu’il y a le feu à la maison, d’indemniser monétairement et sans délai leur "préjudice d'angoisse de mort imminente" ; quitte à rogner d’autant pour cela sur les moyens de la défense collective…  

     

vendredi 22 septembre 2017

Psychédélisation…



Je n’en veux pas aux guignols de l’agence de com’ qui ont pondu cette affiche. Ils n’ont fait que répondre à la demande du client qui n’est généralement pas trop regardant sur les juteuses factures de ce genre de fournisseurs. D’autant moins regardant, je suppose, puisque c’est le Parisien qui paie*. Mais là n’est pas le sujet.

Je ne sais qui a validé le choix de l’affiche proposée par ces frétillants jeunes gens. Que ce soit Charlotte Laubard, "responsable du département des arts visuels à la Haute école d’art et de design de Genève" choisie cette année pour manager le truc, Bruno Julliard ou Mère Idalgo soi-même, je ne suis pas surpris. Nous savons depuis longtemps que tout ce petit monde a renoncé à carburer au LSD passé de mode, mais qu’on ne se refait pas et que ça fume plus que la moquette, au propre et/ou au figuré.

Quoi qu’il en soit, que c’est beau ! Pour le graphisme, on ne s’est pas foulé. Je suis sûr que ça t’interpelle au niveau du vécu, tu vois : C’est la nuit, hein. La ligne rose du soleil qui va se lever à l’est, hein, quelle trouvaille ! On retrouve le néon de la brasserie ou de la boîte de nuit que tu distingues vaguement dans la brume alcoolisée de ta dernière conso… Et à part ça, un grand aplat dégradé bleu de nuit, un grand vide, donc, exprime à merveille, n’en doutons pas, le thème retenu cette année : "Faire œuvre commune".
En précisant, des fois qu’on ait pas compris, qu’il s’agit de :
"célébrer le collectif en ces temps de repli sur soi et de crispation identitaire".

Le présumé grand effort intellectuel et cérébral fourni au terme d’un épuisant brainstorming pour frapper les esprits, retenir le chaland, appâter le prospect, enchanter le commanditaire, toussa, c’est évidemment le texte de l’annonce. Là non plus aucune surprise. Dyslexie et Psychédélisme sont des valeurs citoyennes et culturelles communes aux célébrations votives si nécessaires an divertissement de l’homofestivus boboïde. Et il n’y a que lui qui compte, n’est-ce pas ?

* (budget prévisionnel de la Nuit Blanche : 1,6 M€ de la Ville + 1 M€ attendu des sponsors)

mardi 19 septembre 2017

Dites bonjour au futur...



« Y aura-t-il assez d’iPhone X pour Noël ? ». C’est la question que se posent très doctement de nombreux médias depuis la divulgation de retards dans la commercialisation du dernier avatar d’un jouet qui fête cette année son dixième anniversaire.
Pis, au rythme où la marque à la pomme fabrique l’iPhone X, de nombreux consommateurs pourraient passer les fêtes sans pouvoir pianoter sur le smartphone dont ils se languiront à la manière de Vladimir et d’Estragon attendant Godot – avec le pseudonyme de Godot, Samuel Becket se référait sans doute à Dieu (God-ot), donnant à sa pièce une dimension métaphysique.
Il y a moins d’une génération, nos parents regardaient, tantôt attendris, tantôt amusés, des Bochimans s’entre-déchirer à propos d’une bouteille de Coca-Cola tombée du ciel – un cadeau de Dieu sans doute – dans Les dieux sont tombés sur la tête. Nous en sommes arrivés là aujourd’hui.
Notre époque, qui a tué son Dieu, n’a eu de cesse d’enlacer les religions et figures religieuses d’ailleurs (islam, dalaï-lama…), et de se créer, parallèlement, un nouveau polythéisme, au sein duquel Steve Jobs trône tel Zeus, entouré de Neymar, Michaël Jackson (l’homme ni blanc, ni noir), ou Obama… »
Gregory Vanden Bruel*
* son billet chez Boulevard Voltaire