"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 22 octobre 2017

Dites soixante-huit !



Comme on ne change pas une méthode qui gagne, le mémoriel reste une des valeurs sures du fond de la boîte à outils présidentielle. C’est un peu comme le lait pour les agriculteurs ; même payé moins que rien avec des élastiques, ça tombe et c’est toujours ça. Les occasions de faire mémoire du passé, on en trouve facilement sous le pied d’un cheval pneu d’une voiture quand on a un creux à meubler dans l’actualité, besoin de ranimer la flamme ou de faire oublier ce qui fâche à la ménagère de cinquante ans…

Tenez, par exemple, en 2018 que-c’est-demain, si on en a besoin, on pourra en décembre célébrer le centième anniversaire de la naissance d’Alexandre Soljenitsyne ; ou bien le dixième anniversaire de sa mort au mois d’août. Je dis ça pour donner des idées mais ce n’est sans doute pas porteur. On risque moins d’oublier en juin le dixième anniversaire de la mort d’Yves Saint-Laurent. Mais je m’égare…

En 1989, le Mythe-Errant avait hérité du bicentenaire de la Révolution (n’oubliez pas la majuscule), excusez du peu. Hollande, lui, a dû se contenter de broder jusqu’à plus soif sur le 70° anniversaire des débarquements. Mais bon.

Notre Jupiter-cyborg à la pensée complexe, lui, est là où il faut au moment où il faut pour nous monter en sauce une célébration sûrement de haute tenue pour commémorer le cinquantenaire de "Mai 68". Il s’agira, nous dit-on, de "sortir des discours “maussades” sur les événements qui ont participé à moderniser la société française".

Et nous savons d’ores et déjà que ce mois de mai que l’on va commémorer comportera moins de 30 jours et aura sans doute débuté en mars… Car évidemment, l’incontournable, inoxydable, insubmersible et si nécessaire Daniel Cohn-Bendit sera "associé à la réflexion sur les manifestations proposées". Et, n’en doutons pas, il sera présent pour nous saouler sur tous les plateaux télé durant un mois. Peut-être même apprendrons-nous ce que nous devons à Dany et à ses copains dans l’obtention… des accords de Grenelle.

Bref, du temps de Mitouille, on avait au moins eu l’occasion de profiter du spectacle de Jean-Paul Goude sur les Champs, lequel a certes dû coûter un bras, mais au moins ça évitait de trop s’étendre sur la Terreur robespierriste. Cette fois-ci, sous la houlette du Cyborg-Jupiter, ce sera sûrement différent, dans un style plus "Louvre" en mai dernier.

Mais, en définitive, que va-t-on célébrer ?

Je m’interroge. Et le rôle que tiendront à la régie Dany et la tripotée de ses semblables de l’époque, aujourd’hui encore confortablement recyclés dans l’appareil d’Etat, laisse peu de doutes sur ce que l’on va célébrer…
Tout est dit dans le questionnement que j’emprunte au billet publié avant-hier par Maxime Tendonnet :

« - Célébrer ceux qui proclamèrent, "il est interdit d’interdire" à l’heure où les professeurs, insultés, giflés, dans l’enfer d’un grand nombre de lycées et de collèges ne parviennent plus à faire leur métier de transmettre le savoir et l’intelligence ?
- Célébrer ceux qui scandaient « CRS=SS » et « sous les pavés, la plage » alors que, dans certains départements parisiens, un policier sur 10 est blessé chaque année par les violences urbaines, sans compter les insultes et les crachats, évidemment ?
- Célébrer les petits malins qui scandèrent "élections piège à cons", alors que le taux d’abstentions aux élections législatives dépasse désormais 50%, un record absolu dans l’histoire de la république française, révélateur d’une démocratie française à l’agonie ?
- Célébrer ceux qui chantaient "jouissons sans entraves" à l’heure ou une multitude de scandales à caractère sexuel sortent de partout ?
- Célébrer les pionniers de la politique moderne, qui exigeaient "soyons réalistes, demandons l’impossible", en un temps où la vie politique, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ne cesse de fuir dans la démagogie et la manipulation ?
- Célébrer ceux qui traitaient de "vieillard obèse", l’un des héros de l’histoire de France, auteur de l’appel du 18 juin 1940, chef de la résistance française face au nazisme pendant les quatre années les plus sombres de l’histoire de notre pays ?
- Célébrer les mêmes qui vénéraient, idolâtraient l’un des plus grands criminels de tous les temps, Mao et ses 80 millions de morts lors du "grand bond en avant" ? »

1 commentaire:

  1. Quel beau souvenir ce 30 mai 1968! A fêter absolument.

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