"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 8 octobre 2017

Que l’armée ne nous alarme pas !



Vendredi soir, le Haut Conseil d’Evaluation de la Condition Militaire a rendu public son 11° rapport.

Ce HCECM (encore un sigle !) est composé de personnalités indépendantes nommées pour quatre ans par décret présidentiel. Il s’agit de conseillers d'État, de généraux et de dirigeants d'entreprise.  

Intitulé "La fonction militaire dans la société française", ce rapport n’a évidemment pas soulevé les passions des media ni eu les honneurs du "20 heures" en dépit du contexte géopolitique actuel…

Jetons-y un œil tout de même :

1°- "La fidélisation constitue un défi de première importance" à l'heure où l'armée, mobilisée sur tous les fronts, a de gros besoins en ressources humaines.

- "Difficulté à concilier vie militaire et vie personnelle, manque de moyens, crainte d'une perte de compétences techniques et tactiques, lassitude face aux difficultés rencontrées en matière de soutien et d'environnement (infrastructure et hébergement)"
Seuls 65% des militaires du rang rempilent ainsi dans l'armée de Terre et 58% dans l'armée de l'Air après un premier contrat (trois ou cinq ans)
- "Le caractère aride, fatigant et répétitif de leurs missions conduit à de faibles taux de renouvellement de contrat (50% pour les fusiliers marins et 30% pour les fusiliers commandos de l'air) alors que le risque terroriste renforce le besoin en protection-défense et donc en effectif de fusiliers". 
Il s’agit des fusiliers marins et fusiliers commandos de l'air, chargés d'assurer la protection des bases, alors même que les risques d’attentats contre ces structures sont élevés (terrorisme islamiste ou… écolo-pacifisme…)
- La concurrence des salaires et conditions de vie du secteur privé est "forte pour des spécialités de haute technicité" (maintenance aéronautique, systèmes d'information, cybersécurité, chirurgiens du Corps de santé…)
- La dégradation de l’immobilier et des conditions d'hébergement. Près du quart des centres de restauration devront fermer pour non-conformité sanitaire s'ils ne sont pas rapidement modernisés. 
"Les militaires souffrent de ces "délabrements" qui pèsent sur leur vie quotidienne, au quartier comme à l'entraînement". 

2°- Les militaires s'estiment insuffisamment entraînés faute d'équipements disponibles en métropole du fait des multiples OPérations EXtérieures.

- Le HCECM a rencontré des équipages de blindés qui "n'avaient ni tiré, ni manœuvré avec leur matériel de dotation depuis près de deux ans". 
- 20% des pilotes de l’ALAT (qui regroupe la plupart des hélicoptères de l'armée) ne sont pas aptes à une "mission de guerre" faute d'heures de vol et moins de 60% des équipages d'avions de transport tactique sont qualifiés pour l'atterrissage en terrain sommaire (ce qui est le plus courant en opération). 
Or l'entraînement est fondamental pour le soldat ; c’est un peu son assurance-vie sur le terrain…

Pour conclure, le HCECM suggère deux pistes qui mériteraient d’être approfondies, sérieusement et… sans délai.

- Créer plus de passerelles entre armée et fonction publique "dont les missions et les responsabilités gagneraient à être en partie exercées par d'anciens militaires" et
- Les futurs cadres et dirigeants de l'État gagneraient à mieux connaître l'institution militaire en ayant une "obligation militaire d'une durée significative", avec expérience dans une unité, durant leur scolarité… notamment à l'École Nationale d'Administration.

On ne leur fait pas dire…

Mais toussa est sans importance, n’est-ce pas ?


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