"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 5 novembre 2017

Que faire des prisonniers de guerre ?



Donc, Abdelkader Merah est revenu en 5° semaine pour entendre le verdict de la Cour d’Assises spécialement réunie pour lui. Il aura fallu plus qu’un quinquennat pour qu’il soit enfin fixé sur son sort ; délai assez scandaleux au regard de ses droits pour sans doute faire froncer les sourcils de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Mis bon.
Reconnu coupable de complicité d’association de malfaiteurs (dans un but terroriste, que cépabien) mais acquitté de l’inculpation de complicité d’assassinat (faute de… preuve), il a écopé de vingt ans de réclusion criminelle. Bon. Compte-tenu d’une peine dite "de sûreté" des deux tiers, il ne bénéficiera pas (semble-t-il, ne nous avançons pas trop) de la panoplie habituelle de remises de peine dont certaines quasi automatiques. Il devrait donc "sortir" libre comme l’air au bout de treize ans et quatre mois. Et comme il a très probablement déjà dû passer en détention préventive les cinq ans et demi qu’ont duré l’enquête et l’instruction de son cas, il devrait concrètement être libéré dans huit ans… Huit années qu’il passera à faire du prosélytisme auprès de ses codétenus en étant nourri, logé et soigné à nos frais, sans payer ni pension ni taxe d’habitation… Huit années au terme desquels il n’aura alors que… 43 ans…

Sans attendre que son avocat fasse appel pour replaider un acquittement général de son client, le ministère public a illico fait appel à minima. Maipoukoidonc ?  D’ici un nouveau procès (disons… dans trois ans si tout va bien), je doute qu’on puisse trouver un élément nouveau prouvant la complicité d’assassinat après avoir brassé les minutes de cinq années d’enquêtes… Tout au plus, l’évolution d’ici trois ans des circonstances de l’actualité, de l’ambiance médiatique et… de la composition du tribunal peuvent, le cas échéant, aggraver le verdict… Faire appel ne mange pas de pain (sinon un surcroît de frais de justice) et laisse un peu de marge pour… voir venir…

En effet, derrière cet appel du Procureur, il n’y a qu’une seule raison, un seul souci qui taraude les tripes des autorités, même si elles ne peuvent pas le dire : Personne ne sait quoi faire de ce genre d’individus !

Car il ne s’agit pas d’un civil auteur de crimes ; il s’agit d’un soldat. Un soldat de l’ennemi qui ne faisait que son boulot de soldat et qui a été fait prisonnier par faute-à-pas-de-chance suite à une embuscade…

Car guerre il y a. L’autre Catalan l’avait bien dit, l’œil noir bonapartioïde fixant on-ne-sait-quoi au loin et la mâchoire serrée à s’en effriter les molaires… Mais cette guerre est un incommensurable merdier sans issu puisque l’on s’échine à dire qu’il n’y a pas d’ennemi !

Et la guerre, mon con, c’est une situation existentielle où l’autre veut me faire disparaître en ce que je suis. Ou je me laisse faire et je n’existe plus, ou c’est la guerre. C’est comme ça et il me faut faire avec, c’est-à-dire la faire. C’est lui ou moi…
Bon. Jusqu’à avant-hier soir, toussa finissait par aboutir le plus souvent à la victoire d’un camp sur l’autre. On arrêtait de s’étriper et, que ce soit par peur, par lassitude, par intérêt ou juste pour sauver les meubles, on trouvait des arrangements qui réglaient, notamment, le sort des prisonniers que chacun stockait de son côté (de façon évidemment extrajudiciaire) faute d’avoir voulu ou pu les liquider… Seulement voilà : Chacun connaissait, ou reconnaissait, qui était son ennemi. Il était formellement identifié et, le cas échéant, on pouvait lui parler. Voire se mettre d’accord avec lui sur des principes ou même sur le recours à un arbitre commun…

Aujourd’hui, on se refuse à voir qui que ce soit dans le rôle d’ennemi. La guerre est bien réelle et, dans de fugaces instants de lucidité, "on" admet du bout des lèvres son existence. Mais sans ennemi ! Donc a fortiori sans soldat ennemi ! Alors, quéksé que ces sortes de Martiens dont il faut bien qu’on s’en dépatouille ?

Seule solution d’attente, en reculant pour peut-être un jour mieux sauter : comme de méchantes personnes ayant fauté, on les traite par la voie judiciaire dun Etat de Droit.    
Alors quoi ? Alors le soldat de l’ennemi terroriste pris après avoir mené sur ordre de sa hiérarchie de sa propre initiative une offensive nous ayant occasionné de lourdes pertes notamment civiles doit être appréhendé autant que faire se peut vivant. On lui lira ses droits. On lui fera passer une visite médicale préalablement à une garde à vue, assisté par son avocat, en veillant scrupuleusement à éviter les vices de forme pouvant justifier une annulation de la procédure et une remise d’office en liberté. Puis on le déférera au parquet qui quémandera sa mise en détention provisoire au JLD (juge des libertés et de la détention) en attendant la nomination d’un juge d’instruction qui se plongera dans le dossier…
On veillera alors à sa sécurité, à son maintien en bonne santé et à son équilibre alimentaire en l’hôtel de Fleury-Mérogis en attendant un procès dans x années peut-être, puis l’appel, puis le recours à la Cours Européenne des Droits de l’Homme...

Ça paraît ridicule et, effectivement, nous sommes ridicules.

Mais c’est l’occasion pour certains de se faire des droits d’auteur. Pourvu que ça dure…

1 commentaire:

  1. Non, mais attendez, on n'est tout de même pas aux Etat-Unis, où un président loufoque peut se permettre de souhaiter la peine de mort pour un présumé innocent ... En France, on est civilisés, et tout le monde sait qu'on (enfin, pas tous, mais au moins ceux qui décident pour les autres) préférera canner plutôt que de ne pas respecter les Droidlom et du terroriste !

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