"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 11 avril 2018

De la ZAD aux ZEX…


   Hier (faut bien qu’on s’occupe), je visionnais par lassitude une vidéo tournée à NDDL (pas besoin de développer le sigle) Une vue quasi fixe prise de derrière une barricade avec les gendarmes à environ cent mètres devant, l’arme au pied comme on dit (quand je dis arme, je cause de choses non létales, hein !) L’enregistrement durait près de deux heures (bien sûr, je ne me suis pas privé d’avancer souvent) et, durant ces deux heures, les cognes ont peut-être dû avancer insensiblement de trente mètres mais je n’en suis pas sûr.
Un spectacle, donc, qui pourrait faire penser à un de ces films dits d’art et d’essai ayant fait une fugace carrière dans les MJC de province des années soixante du précédent siècle et que ARTE nous inflige parfois encore entre vingt-trois heures quarante-cinq et minuit moins le quart. Je veux dire un de ces films où il ne se passe rien et auprès desquels L’année dernière à Marienbad d’Alain Resnais passerait pour un film d’action avec Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger. Mais je m’égare.

   En fait non. On y "voyait" beaucoup de choses… D’abord, les "zadistes", terme déjà entré dans le dico. Presque toujours de dos, voire de profil et rarement de face, ces guignols étaient pour la plupart harnachés pour aller à la guerre : casques, masques, lunettes, gants, parkas, sac à dos, avec de très nombreux spécimens équipés de masques à gaz sophistiqués comme les pompiers n’en ont pas toujours. Et que faisaient-ils ? – Ils bullaient… Bien sûr, il y en avait toujours une demi-douzaine "au front", aussi bien devant que derrière la barricade. Ceux-là se mouvaient par moment avec la lenteur syndicale du smicard mal payé pour déplacer des éléments de la barricade, histoire, semble-t-il de l’élargir en gagnant du terrain vers les gendarmes toujours placides et immobiles. Parfois, un brusque engouement activait une sorte de catapulte sur châssis de ferraille qui envoyait vers ceux d’en face une série de cailloux gros comme des pavés. On ne distinguait pas les points de chute, mais quand ça devait être "bon", ça suscitait les applaudissements du public. Puis l’artilleur se lassait sans doute car on passait à autre chose, c’est-à-dire rien…
Heureusement, toussa était méthodiquement entrelardée toutes les cinq minutes de séquences où la maréchaussée saturait la scène de lacrymogènes sans aucun effet sur ces braves gens fort bien équipés. On y voyait alors très vite plus rien, ce qui faisait de petits entractes bienvenus… Au bout de deux heures, le décor et les acteurs se trouvaient peu ou prou à la même place et dans les mêmes postures que sur la première image du film.

   J’ai repensé à cet après-midi enrichissant (je devais avoir 17 ans, on est encore naïf à cet âge) où j’étais allé voir L’année dernière à Marienbad. Sur un scénario d’Alain Robbe-Grillet, fallait pas rater ça… Il n’y avait pas grand monde et je m’en souviens très bien : Au bout de 5 mn., bon type, je me suis dit : "- C’est le générique, l’action va commencer…" Puis, plus tard : "- P’tain ! C’est encore le générique, l’action va commencer…" Et… est venu le mot Fin, l’éclairage est revenu et j’étais tout seul dans la salle… Mais je m’égare encore.

Revenons à NDDL. De cette espèce d’opéra chinois, j’ai quand même retenu deux choses :

- La première, c’est la manière d’être des guignols derrière la barricade. Non pas que ça parlait de tout et de rien à portée de son de la caméra, assez souvent en anglais, d’ailleurs, mais du comportement des bipèdes en question. Ça allait et venait, faisait demi-tour sans raison apparente, revenait… Bien sûr, ils attendaient que quelque chose se passe mais, d’un côté comme de l’autre, personne ne faisait rien ; rien pour que "ça vienne"… Et rien, sinon le désœuvrement, n’expliquait le mouvement brownien qui les faisaient se mouvoir. Dans un hall de gare en grève, les déplacements auraient été plus cohérents.

- La seconde, c’est bien leurs attitudes de gens qui ne risquent rien… Ils sont là car c’est leur droit, c’est leur choix et ils le valent bien. Ils balancent des objets "armes par destination" pouvant être létales mais cépagrave car ceux d’en face qui-l’ont-bien-cherché sont bridés par un contrôle judiciaire bien plus prégnant que les bracelets électroniques...
D’ailleurs, pendant de longs quarts-d’heure, on a pu voir au moins un de ces guignols déambuler tranquillement cinq mètres devant la barricade, à cinquante mètres des gendarmes, en balançant négligemment au bout de son bras un cocktail Molotov et sa mèche de chiffon. C’est son droit, n’est-ce pas ?
Perso, sommation faite^^, vu le principe du monopole de la violence légitime, l’obstruction à l’ordre public, l’intention manifeste, l’impératif de sécuriser la vie des fonctionnaire, le constitutionnel principe de précaution, toussa (j’ai rien oublié ? J’ai bon ?), je te me l’aurais assommé d’un tir adapté et chargé pour aller le récupérer et l’expédier quelque temps en taule, zadiste avec des jihadistes, histoire de lui apprendre la vie. Et si le coup lui est fatal par faute-à-pas-de-chance, c’est navrant mais cépagrave

Heureusement pour lui, il n’en est rien, il n’en sera jamais rien. Il ne faut pas qu’il y ait d’autres Sirvens pour que Macron puisse continuer à saturer les news avec ses discours, ses interviews et ses réformes-bonzaï sans indigner Plenel et faire pleurer Margot.

Ah oui ! Les ZEX ? Z’aviez pas su que les Zones A Défendre se sont recyclées en Zones Expérimentales. Il y en a beaucoup en gestation de par la France rurale mais pas seulement. Même à Tolbiac et autres lieux.  Déjà, la puissance publique refuse formellement de répondre à l’appel au secours d’un Président d’Université. Ça vient de sortir mais ce n’est pas nouveau : les quartiers ont montré la voie…           

8 commentaires:

  1. Cavaignac, où es-tu ?

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    1. Cavaignac ?? Louis-Eugène? Trop mou! En 48 (le"grand" 48, hein, celui où j'étais pas né. Pas le dernier où c'est la SFIO qui faisait tirer sur les grévistes)En 48, donc, Louis-Eugène a certes fini par nettoyer le bordel, mais contraint et forcé, nécessité faisant loi. Mais c'est oublier qu'après avoir appelé de ses voeux et activement participé au déclenchement de cette révolution de bourgeois et de boutiquiers, il ne voulait pas s'en occuper, prenait avec la bouche le soutien de la populace et a refusé des semaines durant de faire donner la troupe. Parti comme un Borloo ou un Collomb, pour les livres d'Histoire il a été sauvé par le gong...

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  2. C'est un Galliffet qu'il nous faudrait. :D
    Excellente biographie d'André Gillois sur //Le fusilleur de la Commune//

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    1. ah bon? Vous ne trouvez pas que Florence Parly et Gégé Collomb font l'affaire? Comme c'est curieux...

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  3. kobus van cleef20/05/2018 16:17

    Zadistes
    Oui
    Zadistes
    Et pourquoi pas zadiens ?
    Zadistes ça ramene à populistes, féministe , zadiens, ça ramène à zoroastrien
    Ce qui a plus de gueule , pas vrai ?

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    1. Vous pensez que vos Zadiens sont des disciples du Zoroastrisme professé par Zarathoustra ? des adeptes de la dualité des deux fils jumeaux de leur dieu : L'Esprit-Saint et l'Esprit du Mal ?
      Je m'en tiens à "Zadistes"...

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    2. kobus van cleef21/05/2018 17:08

      Je ne pense rien
      Et vous le savez
      Je trouve simplement que la terminaison en iste est mal venue
      Ne serait ce que d'un strict point de vue phonétique

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  4. kobus van cleef21/05/2018 17:10

    Ou alors zadiques
    Ça fait penser à sadique
    Confusion rigolote

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