"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 5 avril 2018

Du muguet à Byzance…


Je sens chez beaucoup de blogueurs pas-de-gouvernement comme un soupçon de lassitude, un je-ne-sais-quoi de langueur. Je comprends et je partage… Mais, faute d’avoir la force d’âme nécessaire pour commenter toutes les petites choses décourageantes bricolées sur un coin de table que nous vend le "bougisme-communiquant", pour tenir-son-rang, hein, il faut bien arriver à "meubler"…
Et pour ça, rien ne vaut la rubrique "fonds de tiroir et vieux papiers" ! En nous sortant ses relevés d’aphorismes chaque dimanche, il y en a un qui a bien compris le truc, c’est Didier Goux (oui, le misanthrope du Plessis-Hébert qui m’a viré dans les profondeurs anonymes de la blogosphère-plancton) Avec son dico dominical, il a le temps de voir venir la lettre Z. Et je retiens l’idée.
En espérant y piocher quelques perles pour vous distraire ou vous faire méditer épisodiquement, j’ai donc ressorti les chroniques hebdomadaires d’Alexandre Vialatte publiées de 1952 à 1971 par La Montagne, quotidien régional Auvergnat comme on n’en fait plus. Beaucoup sont très "datées" par l’actualité du moment mais beaucoup restent, comment dire… intemporelles ?

En ouvrant le premier des deux tomes au hasard (sans mentir), je suis tombé sur celle du 6 mai 1958, publiée, donc, juste une semaine avant ce fameux "13 mai", acmé de l’agonie de la IV° République. Il y a bientôt soixante ans...

En voici un extrait :
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« Le 1°mai s’est passé à Paris dans la plus franche cordialité. Des tracts imprimés en arabe et en français (ou à peu près) dans des imprimeries protégées par la loi, qui donnent leur nom et leur adresse, exhortaient le "travailleur" à égorger le roumi, par pacifisme et par "sens de l’Histoire". Quarante mille autos, sur les routes, déversaient à l’orée des bois cent soixante mille Parisiens qui déchiraient l’asphalte de leurs ongles pour en extraire les restes de muguet que pouvait y avoir laissé une première horde de quatre-vingt-trois mille Vespas. La France était sans ministère. L’opinion se passionnait pour une dame d’Hollywood.
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Jacques Perret a obtenu le prix de Monaco. C’est un de nos meilleurs écrivains. Mais comme il ne va pas "dans le sens de l’Histoire", la presse en a très peu parlé. Des journalistes sans grammaire, sans style, sans patrie, sans humour, ont eu trois lignes indulgentes en septième page pour encourager ce "débutant" [1]. Car il arrive que le pissenlit parle du chêne comme d’un arbuste qui a de l’avenir.
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Il en va du sens de l’Histoire comme du sens de la montagne. La montagne a un sens très net. Il va du haut en bas. L’eau la descend toute seule ; le caillou, la terre, la crotte de chèvre. Seul l’alpiniste la remonte.
La crotte de chèvre ne l’approuve pas.
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La crotte de chèvre marche en groupe. Elle roule en groupe du haut en bas. En même temps, elle dit : "- Pourvu que ça dure ! " En bas il y a le torrent et ça dure jusqu’à lui.
Après, c’est l’histoire du torrent ; on ne parle plus de la crotte de chèvre. Elle s’est dissoute dans le fleuve de l’Histoire comme un souci mesquin dans un beau jour d’été. »
Ça continue en revenant sur Jacques Perret. Et cette première partie de la chronique s’achève ainsi :
« … et on a honte avec Perret de discuter du sexe des anges au milieu de Byzance envahie. Car on se bat dans les rues de Byzance.
Les Byzantins se sont mis aux fenêtres et parient pour l’envahisseur. »
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[1] NDLR. Il avait alors déjà publié une dizaine de romans et nouvelles (généralement chez Gallimard) Dont le "Caporal épinglé" près de dix ans auparavant…

3 commentaires:

  1. J'ai, moi aussi, fait l'acquisition des "Chroniques de La Montagne". Il faut y piocher au hasard et ne pas hésiter à en laisser de côté. C'est en picorant qu'on déguste. Et c'est ainsi qu'Allah est grand.

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  2. L'histoire (que l'on n'apprend plus) nous apprend que lors de la prise de Constantinople par les mahométans, le dernier empereur byzantin (Constantin XI Dragasès) fut tué en combattant sur les remparts de sa ville assiégée. Je peux me tromper, mais je vois mal macrounette se faire tuer en défendant la France contre l'invasion des mahométans d'aujourd'hui.

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    1. kobus van cleef23/05/2018 21:41

      allons allons!
      êtes vous taquin
      de pareilles idées , à votre âge!
      avec ce que vous savez des hommes politiques français!
      lequel , oui lequel a subit l'épreuve du feu ?
      en dehors du vieux borgne? aucun
      vraiment aucun

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