"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 21 juillet 2019

PMA – Pregnancy Mixing Aid…*


* Dans la série : "Rêve métissé d’un éternel futur"

Je suis tombé par hasard sur un articulet du site de RTLinfo (Belgique), dans sa rubrique euh… disons "faits divers pittoresques". Et j’avoue que je ne sais pas trop ce qui domine chez moi : De la surprise ? Non ! La chose devait arriver. Je dirais presque que je l’attendais… De l’infinie compassion pour les familles qui se trouvent atrocement impliquées dans l’affaire ? Absolument ! Mais aussi, je l’avoue, une certaine schadenfreude, ricanant à l’idée des immenses perspectives indéfinies, donc infinies, que nous ouvre la science pour l’avenir de l’espèce et sa fusion dans l’Autre comme dans le Même ! Mais je m’égare. Revenons à la nouvelle de RTLinfo.be, laquelle ne semble pas avoir été reprise par Elle, Libé ou BFMTV :

De quoi s’agit-il ? D’une banale histoire de "fivette" (fécondation in vitro), le plus ancien et le moins sophistiqué des multiples procédés regroupés sous l’appellation PMA : Aider un couple hypofertile (hétéro !) à engendrer. On booste la production de gamètes (ovules ou spermatos) des deux intéressés, on prélève, accouple toussa dans un tube à essai, on injecte dans l’utérus de la dame et on voit ce que ça donne… (je résume…)      

- Or donc, un couple Californien lambda fait appel à la clinique X de Los Angeles pour bénéficier de cette prestation. Aucun des "articles" produits in vitro et implantés dans la dame ne s’est hélas développé et il a fallu en rester là…

- Par ailleurs, un autre couple lambda avait suivi le même traitement dans la même clinique et, pour eux, avec succès. Désormais domicilié à New-York, c’est donc avec joie qu’ils attendaient la naissance de leurs deux filles puisque la grossesse était gémellaire et que la clinique leur avait affirmé que le seul embryon masculin sur les huit créés grâce à leurs dons de sperme et d'ovule n'avait pas été implanté… Ce fut la première surprise : la femme accoucha de… deux garçons. Accessoirement, les traits franchement caucasiens des deux mômes avaient de quoi surprendre, les deux conjoints et leurs deux familles étant vraiment typés asiatiques… Cela ajouté au fait que la clinique disait avoir fourni des œufs féminins amena à faire des tests génétiques.
Les tests ADN confirmèrent que les deux garçons n'étaient pas leurs enfants. Et qu’ils n’étaient même pas frères !

- Revenons en Californie. La queue entre les jambes (sic), le clinique X rechercha "les fournisseurs de matière première propriétaires des produits finis mal orientés au stade de la distribution"…
C’est ainsi que, tombant des nues, notre premier couple californien demeuré sans enfant reçut un appel de la clinique leur demandant de passer un test génétique afin de vérifier, euh… "si des fois ils n’auraient pas un fils tout récemment né à New-York"…
- L’un des deux bébés se révéla être bien à eux…
Au terme d’une bataille juridique somme-toute assez courte, ils ont finalement réussi à obtenir la garde de leur fils en mai dernier. Être privé de neuf mois de gestation, du travail de parturiente, de l’allaitement et ne faire la connaissance de son fils qu’en le rencontrant pour la première fois, âgé de six mois, dans un hall d’hôtel, certaines trouveraient peut-être ça cool… D’autres non ; surtout après avoir suivi tout le protocole d’injection d’hormones et s’être fait implanter sans succès un embryon qui n’était sûrement pas le sien…

- Quant au couple new-yorkais qui a dû rendre le marmot, on évite de nous en dire plus. Après tout, malgré son "projet parental", la femme n’a été dans l’histoire que la "mère porteuse", la GPA étant légale aux USA… Qu’elle se débrouille pour se faire indemniser par la clinique…

- Quant au second petit garçon, il est le fruit d'un troisième couple ayant eu recours aux services de la même clinique, mais ce couple-là n’a pas pu être identifié. Que va-t-il devenir ? La dépêche ne se pose pas la question. Soit il sera expédié dans un orphelinat comme "article sans traçabilité", soit les new-yorkais le garderont peut-être en dépit de ses yeux non bridés, mais avec la crainte de devoir à tout moment le rendre…

- Le journaliste a aussi interviewé avec gourmandise l’avocat du couple californien. Et que nous dit le baveux ? Certes, qu’il n’avait encore jamais vu un cas pareil ; mais aussi que son cabinet a déjà représenté en justice… des centaines de victimes de centres de fertilités…

Bref, ce "fait divers pittoresque" ouvre des perspectives insoupçonnées pour la croissance du Produit Intérieur Brut. Pensez donc :
- L’extension à tou(s-tes- ?s…) de "techniques d’aide à la reproduction" de plus en plus variées, sophistiquées et en progrès continu,
- La dispersion jurisprudentielle du droit dans les domaines de la parentalité comme des clauses des contrats privés de GPA ; la zone grise entre obligation de moyen et obligation de résultat en matière de procréation ; oups ! sans oublier, bien sûr, la responsabilité pénal et civile en cas… d’erreurs…
- Et, ne les oublions pas, les contentieux divers et variés générés par les droits des multiples intervenants : La mère biologique, la mère "porteuse", les parents 1 et 2 "officiels" (biologique ou non), le tiers donneur de sperme, la tiers-donneuse d’ovules, les professionnels, l’inséminateur et autres intermédiaires sans qui rien n’eut été possible, j’allais oublier la concubine de la marâtre…  

Imaginez le colossal gisement d’emplois d’avenir et d’honoraires juteux qui s’ouvre pour la profession d’avocat !

Ah oui ! J’oubliais. Le môme produit en bout de chaîne ? - Ce n’est pas le sujet…