"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 26 septembre 2018

Avec Barnier, ouf ils sont sauvés !



Ah ! Michel Barnier ! Je ne l’attendais pas, celle-là !

Saluons la performance de Laurent Wauquiez ! En demandant à Michel Barnier de prendre la tête de la liste patronnée par "Les Républicains" (je crois que c’est comme ça qu’ils s’appellent), l’homme à la parka rouge est farpaîtement resté dans les clous. Il a fait preuve du grand sens politique que l’on attend d’un chef quand ledit chef a pour mission première d’arriver à maintenir artificiellement ensemble un conglomérat de chapelles que tout oppose et d’écuries d’égos concurrents. En choisissant Barnier, il a choisi de ne pas choisir ; ou plutôt choisi de faire en sorte que demain soit comme aujourd’hui

Ouf ! Ils sont sauvés !  Enfin, quand je dis "ils", je parle des pachydermes de l’appareil LR ou de ce qui en reste. Ceux-là sont assurés de garder leurs places, leurs prébendes encore quelques temps tant il est vrai que Barnier ne gênera personne. Bien sûr, une partie de la base rechignera sans doute mais on s’en fout ; tout ce qu’on lui demande, c’est de coller les affiches, de distribuer sur les marchés et d’aller voter…

Demander à Barnier déchire le rideau du Temple (mais on se doutait déjà un peu de ce qu’il y avait derrière) On ne peut vraiment pas dire que ça déchire...  Pour préserver son avenir (incertain), Wauquiez ne pouvait pas risquer que l’on puisse dire un jour qu’il aura été le fossoyeur de son Parti (enfin, d’avoir dispersé les beaux restes d’un appareil électoral que beaucoup rêvent d’utiliser un jour à leur profit…)
Il ne pouvait donc, en dernier ressort, que rentrer dans le "Cercle de Raison". Bien sûr, il ne pouvait pas aller jusqu’à proposer la place à Juppé, c’eut été trop vu qu’il faut éviter de perdre une partie de la chair à canon. Mais, à moi, Barnier ça m’a presque fait le même effet…

Très pote avec Raffarin (déjà tout un programme) ; déjà député il y a 40 ans ; quatre fois ministre (pour la première fois il y a 25 ans où il instaure l’ébauche du Principe de Précaution…) ; deux fois Commissaire européen ; représentant de la Commission dans le groupe de travail de Giscard d’Estaing ayant élaboré la fameuse Constitution Européenne rejetée par referendum et rentrée par la fenêtre à Lisbonne ; un temps conseiller spécial de José Manuel Barroso, Michel Barnier est depuis deux ans le négociateur en chef désigné par Jean-Claude Junker pour diriger les négociations avec la Royaume-Uni pour concrétiser le Brexit… Tâche à laquelle il s’emploie avec toute l’ardeur nécessaire dans un seul but avéré : que ce soit un tel merdier "perdant-perdant" que ça retire à quiconque toute velléité de "X…xit"… L’incarnation du renouvellement, quoi !

Bref, Barnier est la tête de liste parfaite ! LR reste LR : Pas de programme trop précis, pas d’idées trop clivantes, pas de fondamentaux trop solides et con tutti compatibile ! L’Europe L’U.E. est notre avenir ; point barre ! Et, qui plus est, avec un chouïa plus de charisme que Fillon (épaisseur du trait ?) et pas d’ambition présidentielle.

Ceci-dit, le Gus n’a pas encore dit oui ; il va réfléchir… Ne riez pas. Officiellement, il pourrait n’être plus rien l’an prochain… Or, tête de liste LR, c’est au moins l’assurance certaine de décrocher à 68 ans un CDD de 5 ans avec fins de mois de député européen… Je m’esclaffe.
Ne riez surtout pas. Jean-Claude Junker, entre deux whiskys, voit en Barnier son successeur à la Présidence de la Commission. Or, que ce passe-t-il ?
- C’est le Parlement Européen qui désigne comme Président de la Commission le leader du plus gros groupe parlementaire (ce qui nous a valu Junker…) C’est actuellement de loin le PPE… Mais est-ce que ce sera encore le PPE en 2019 ? On cause beaucoup à Bruxelles de revenir à l’ancien système : la désignation par le Conseil européen (les chefs de gouvernements) Comme c’est curieux…
- Il faut donc que Barnier soit candidat en position éligible certaine aux prochaines élections.
- Macron veut absolument que ce soit un Français qui préside la Commission.
- Nul ne sait où siègeront les futurs élus LREM mais ni à gauche ni au PPE ("centre droit") donc sûrement pas dans le groupe majoritaire…
- Barnier, on ne peut plus Macron-compatible, est encarté LR et les LR siègent dans les rangs du PPE.
Macron est content, Wauquiez est content, Barnier est content. Je vous laisse écrire la suite…

En politique intérieure, après quelques mois de campagne, l’acuraba ne saura pas faire la différence entre LREM et LR. La drouâte genre NDA et le RN vont s’y croire sans impact significatif… Et le système restera le système pour que demain soit comme aujourd’hui…

Pour LR, le mal est fait de toute façon. Ils vont se viander… Car l’annonce du choix de Barnier comme tête de liste a définitivement placé le curseur : Entre la France et Bruxelles, le conglomérat LR tombera toujours du côté du Système. 


lundi 3 septembre 2018

Pour les mous du genou.


Accessoirement pour le Pape François, mais surtout pour tous les "modérés-raisonnables" qui, Dieu sait, sont légions comme le Prince de ce monde :
« Ce besoin, sous prétexte de charité, de ne pas contredire et de n’être pas contredit, de ne pas faire souffrir et de ne pas souffrir, de ne rien brusquer et de n’être pas brusqué, est un poison lent qui dévirilise les cœurs goutte à goutte. Ils y perdent le sens de l’affirmation, la nudité du regard, et ce goût du dépaysement qui aguerrit à l’imprévu de la vie. »
« Même les lâchetés intellectuelles se ramènent souvent à la peur des coups : Les idées faibles se servent des salons, les idées passionnées aiment à se servir des poings. »

Emmanuel Mounier – L’Affrontement chrétien (1944)