Laissons un
peu de côté le top 10 des médias ; les
lycées fermés ; François Pédalonaute ; Patrick Henry qui-reste-en-prison ;
Bruxelles ; Abdeslam ; Reda Kriket, son CV, sa vie, son œuvre…
Jetons un œil
au reste :
Durant
toute la quinzaine qui commence, la cours d’assise de Paris va se pencher avec
toute l’attention voulue sur le cas de sept pirates Somaliens. Âgés de 25 à 32
ans et se disant pêcheurs, portefaix ou chauffeur de taxi, voire flic, ces
braves gens ont eu la malchance de se faire arraisonner par la marine française
le dix novembre 2011 au large du Yémen. Faut dire que, lourdement armés,
disposant d’un lance-roquette et de cinq fusils d’assaut, ils avaient attaqué l’avant-veille
le voilier d’un couple de Français faisant le tour du monde. Après avoir tué le
mari, jeté son corps à la mer, et consciencieusement vidé le navire de tout se
pouvait présenter quelque valeur, ils avaient emmené la femme en otage.
Bien
évidemment, les sept gus rejettent la responsabilité du meurtre sur leurs deux
collègues tués durant l’assaut par nos marsouins. Ce qui semble bien être le
cas d’après l’enquête.
En
ce mois d’avril, notre Justice remet donc le couvert comme précédemment,
notamment dans l’affaire du Ponant,
et s’apprête à juger pour "détournement de navire ayant entraîné la mort" (incrimination passible de la réclusion
criminelle à perpète mais ne rêvons pas)
ces sept guignols qui viennent de passer quatre ans et demi de préventive en
nos hôtels de l’administration pénitentiaire…
Bien
évidemment, "pour qu'ils soient bien jugés, il faudra que la cour
comprenne de quel enfer ils viennent."
Il n’est d’ailleurs pas sûr que tous puissent comparaître : "L'un d'eux, comme
d'autres pirates jugés précédemment, a développé en prison une pathologie
psychiatrique qui pourrait compromettre son procès. Des détentions mal vécues
par des détenus isolés et, avant ça, une vie de misère."…
Ne rêvons
pas, disais-je. Pour nombre d’entre eux, les peines prononcées ne devraient pas
excéder le temps déjà consommé en détention préventive… Ensuite, des
associations subventionnées les prendront en charge pour les accompagner dans leurs démarches de
demandeurs d’asile et dans leur intégration…
On parie ?
Je vous invite (non, c’est
un ordre) à relire successivement mes
billets d’avril 2013 et de décembre 2014 sur l’affaire du Ponant…
Ce sera tout
pour aujourd’hui.