
Putain ! Voilà que je me surprends à parler du foot ! Ceux qui connaissent intimement le Plouc-émissaire vont en rester sur le cul…
Bavassant sur la défaite des Bleus,
Le Monde daté de demain samedi y voit un
instantané de la France 2010.
Eclair de lucidité ?
"
Cette absence de patron, de stratégie, d'esprit d'équipe (...)ces ressources ignorées (...) résonnent comme une métaphore cruelle: celle d'un pays qui peine trop souvent à se rassembler, à dépasser ses morosités et ses divisions, à mobiliser ses énergies", gnagna, gnagna, etc. Ben oui, l’équipe des Bleus et ses problèmes internes reflètent assez bien la France d’aujourd’hui.
Et la synthèse la plus elliptique est donnée ailleurs par Daniel Cohn-Bendit : "
c’est bizarre, ces joueurs savent jouer au foot, mais quand ils jouent ensemble, ils jouent mal, ils ne jouent pas" et il conclut : "
ils ne s'aiment pas"…
Pourquoi ?
Grave question…
L’Equipe peut s’emporter contre l’imposture, l’arrogance, l’inefficacité laborieuse et poussive de ces tas de muscles empâtés de grosses bagnoles et de bimbos gloussantes,
le Figaro peut traiter Domenech de fossoyeur… Et après ? Ne vous inquiétez pas, ni
Le Monde ni Cohn-Bendit n’ont l’intention d’inventer l’eau chaude, les causes profondes de cette Bérézina resteront sagement sous le tapis…
Quand j’entends un député UMP dire à ce propos : "
il est urgent que les Français aient envie de bouffer le monde", je me dis qu’il devait avoir 20 ans en 1914 et qu’il sort juste d’au moins cinquante ans de coma…
Quand j’entends un député PS se désoler : "
c’est terrible d’avoir l’impression qu’il n’y a plus d’équipe de France", alors là, je rigole grave…
Bien sûr, quand Dupont-Aignant dit "Il faut les virer" il a raison mais il devrait faire gaffe côté CRAN et SOS ouasisme (de toute façon, son compte est déjà bon - nauséabond ?-) Je préfère l’humour d’un commentaire lu ce matin sur un blog : "
cette défaite est d’autant plus regrettable qu’ils jouaient à domicile"…
Bon, revenons-en à certaines de ces "causes profondes" qui resteront sous le tapis :
Depuis le mondial d’il y a 12 ans, on nous saoule avec "black-blanc-beur, la France qui gagne" et il n’y plus eu que Zidane à offrir comme modèle aux écoliers des banlieues (c’est vrai, figurez-vous, il n’y avait que lui comme relève "présentable" aux Lyautey, Abbé Pierre, Cousteau, Tabarly, etc.…)
Puis le black a supplanté le beur (peut être que c’est meilleur aussi pour le contraste à la télé couleur et fait mieux ressortir les pubs en banc de touche…) Puis l’Islam s’en est mêlé dans les vestiaires. Bien sûr, c’est moi qui rêve ; mais la cohésion et l’esprit d’équipe a un prix, n’est-ce pas. Alors le bas de plafond (pardon, Frank Ribery) s’est vite converti pour rester dans la cour des grands…
Pour maintenir le "collectif", des critères extérieurs au foot ont dû être pris en compte : incompatibilités d’humeur, complicité ethnique, religieuse, etc. Et devant le résultat, le sélectionneur "ne comprend pas" Il est trisomique ou quoi ?
Non. Il est normal mais il ne peut pas comprendre puisque sa façon de manager n’est que le copié-collé de la façon qu’ont nos dirigeants de manager la société.
Bref, pourquoi voudriez-vous qu’il y ait une équipe de "France" ? Il y a un bidule qu’on appelle désormais "les Bleus" qui essaie de fonctionner avec les mêmes principes et la même efficacité dans les résultats que "ce pays" ou "ce territoire" pour parler comme Jospin…
Ouais, et en plus, ce qui n’arrange rien, il y a tout le bling-bling et les dérives du trop de fric. D’où, comme le dit justement la devise de l’O.M. : "Droit aux Putes" (euh, non, ça doit pas être ça…)
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Après cette dernière vanne facile et sur le thème du fric, j’en profite pour ajouter un bout d’un commentaire que j’avais posté au mois d’avril chez un autre bloggeur :
Le foot professionnel n’est pas du sport. C’est une entreprise de spectacle. Idem pour le cyclisme pro, etc. Comme le « Dakar » et les autres cirques du même type (Tour de France, Rolland-Garros, 24h du Mans, Holiday on Ice, …)
Il n’est pas choquant que les individus ayant atteint un haut niveau de performances et d’expertises dans certaines disciplines « spectaculaires » (ce ne sera jamais le cas des nageurs) cherchent à valoriser financièrement leurs talents dès lors qu’il y a une demande. En revanche, ce qui pollue tout, c’est que la commercialisation de ces activités relève de fédérations sportives et d’un département ministériel dédié "à la jeunesse et au sport" en bénéficiant d’aides publiques. Ça relève du commerce et des services !