Je
reviens sur cet évènement planétaire de la semaine dernière. Evènement qui fut
relayé et commenté jusqu’à plus soif par l’AFP, les médias mainstream et les touïtteurs bien-pensants, en invitant
les acurabas à s’esbaudir de la performance…
Je
veux parler de la rituellement inévitable visite du Président de la République
au Salon de l’Agriculture. Et qu’est-ce que la publicité rédactionnelle
les journalistes d’information en ont retenu ?
-
Ben que le Cyborg-président Macron avait battu tous les records en y passant…
Quatorze
heures et quarante minutes ! (z’ont
pas oublié les 40’…)
J’ai
attendu quelques jours pour voir… Eh
bien non : Personne n’a relevé le ridicule et la puérilité de la
chose !
-
Faut dire que vu la façon dont les autorités
nous ont habitué à calculer les nombres
(Manif-pour-tous,
Gilets-jaunes, etc. ; je pose 2 et je retiens 5…), on
ne s’étonne plus de rien. Donc, le Cyborg-président a passé "14
heures" à tâter le cul des vaches, goûter la terrine, siffler le petit
blanc et accorder des selfies (qui,
pour la com’, ont avantageusement
remplacé les autographes…) Qu’en conclure ? Sachant que le salon
ouvrait à 9 h du mat’ et fermait ses portes à 19 h, soit les heures du cyborg
ne durent que 41 minutes tant ceux qui
l’écoutent ne voient pas le temps passer, soit le Président a bénéficié
jusqu’à 23h30’ du privilège indu d’une prolongation en soirée privée retenant les exposants fourbus comme le personnel
itou mais aux 35h, sans compter les bestiaux de foire pressés de passer à la
soupe mais qui, eux, ne sont pas syndiqués au grand dam des végans…
Mais
n’ergotons pas sur cette prosaïque question d’arithmétique tant on sait depuis
longtemps qu’un plus un ne font pas forcément deux. Au demeurant, on peut faire
de cet "évènement" des lectures
moins peoplement anecdotiques mais
bien plus inquiétantes :
Compte
tenu des piles de dossiers en attente sur son bureau (désindustrialisation, immigration,
Algérie, terrorisme, dette, décrochages tous azimuts et j’en passe comme vous
savez…),
consacrer une journée pleine non-stop au Salon a plusieurs explications
possibles (lesquelles peuvent se cumuler) Explications tout
aussi inquiétantes les unes que les autres :
-
Tout d’abord, on sent là le caprice infantile du sale môme mal mouché habitué à
ce qu’on lui passe toutes ses bêtises : Ici "- c’est con de passer
tout ce temps avec ces bouseux-qui-ne-sont-rien, mais je veux leur en mettre
plein la vue, je veux leur montrer que Moi je bats tous les autres, que Chirac
c’était rien à côté de Moi, que personne ne pourra jamais plus faire mieux que
Moi sauf à y passer deux jours…" Est-ce le rôle d’un Chef d’Etat ?
-
Ensuite, y passer toute la journée sent le besoin de meubler le vide. Le passage obligé par le Salon de l’Agriculture
est un rituel comme ranimer la flamme à l’Etoile ou le discours annuel au
Mont-Valérien. Ce peut être l’occasion de marquer
son passage par une ou deux déclarations informelles qui feront le buzz, mais diluer sa visite bien au-delà de six ou huit heures permet d’éviter
tout ce qui fâche, les incidents
éventuels pouvant alors être aisément noyés par l’annonce de la performance… Bref, ça ne sert qu’à rester "à la surface des choses" tout en
les laissant avantageusement "environnées
de ténèbres" comme aimait dire Monsieur de Sartine, lieutenant général
de police de Louis XV à Paris (une autre pointure que Castaner…) Mais
est-ce comme ça qu’on fait avancer le
schmilblick ?
-
Enfin, n’oublions pas que cette performance marathonienne faisait suite à des
semaines de one man shows
pluriquotidiens où, chaque fois, il "mouillait la chemise" x heures
durant dans la peau d’un maître d’école s’évertuant à enseigner la pensée complexe à des amphithéâtres
d’élèves obtus quoique dociles… Et toussa
en restant frais comme un gardon !
On
savait notre Président plutôt sportif. OK. Mais, euh… vu de pas trop loin sinon
de près, on ne peut pas vraiment dire que c’est un athlète, hein ? Pas vraiment la carrure de Tarzan, ni même
celle de Poutine chevauchant un ours sibérien… Y-a qu’à voir le soupçon d’envie
dans ses yeux quand il tâte le noir biceps luisant d’un rappeur ou repris de
justice bien caréné…
Or,
il fait preuve – semble-t-il – d’une endurance autant physique que dans la
maîtrise du crachoir qui laisse penser que – au moins dans ces circonstances -
il est shooté à autre chose qu’à la caféine
et au Red-bull… Bon, je sais qu’ils le sont tous, au moins en campagne électorale.
Mais lui, il est de fait en campagne électorale, sans interruption, au moins depuis
plus de deux mois et… c’est loin d’être fini !
Que
notre Président carbure aux amphétamines n’aurait rien de surprenant ;
faut bien que la bête tienne le coup. Certes, ces molécules diminuent la
fatigue et l’envie de dormir et donnent l’impression (l’impression seulement…) d’une
meilleure acuité cognitive et sûreté de jugement, mais, outre le risque d’accoutumance
et d’addiction, elles favorisent l’euphorie
et, surtout, provoquent une plus grande
confiance en soi…
Compte
tenu de ce que l’on sait maintenant d’expérience du caractère, du Moi et du surmoi
du personnage, il ne paraît pas utile d’en rajouter… Est-ce donc vraiment
raisonnable de continuer à lui confier les clefs de la bagnole et du bouton
rouge s’il se shoote en plus pour
enchaîner les performances ?
D’autant
que ces performances ne visent qu’à
enfumer l’acuraba sans aucun effet sur les dossiers qui encombrent son bureau…