Je m’interrogeais sur le surprenant désintérêt de
l’acuraba générique face à la situation de Radio-France. Rendez-vous compte :
Le bidule est hors service depuis dix jours. Fond musical permanent entrelardé
d’heure en heure par un "ding-dong –
par suite de….etc." France
Inter, France Bleu, France Cul’, France Musique, le Mouv', Fip, etc. Bon, ça
nous fait des vacances. Et quand je dis "je m’interroge", on se
comprend, hein ?
Il n’en demeure pas moins que la radio d’Etat, celle de
la Fwance, la parole citoyenne, est
muette depuis dix jours et que cela ne suscite chez l’usager (et contribuable) strictement aucune réaction (sinon un haussement d’épaule
indifférent si vous vous en étonnez…)
Bref, que la Radio
de service public existe ou n’existe pas, ça ne fait aucune différence !
Pourquoi ? J’ai trouvé !!
Nous avons les communiqués de l’Elysée ! Grâce au
Pédalonaute, les nouvelles importantes
nous arrivent toutes chaudes en exclusivité (parfois même avant qu’elles soient
vérifiées…)
Le Pwésident de la Rrrééépublique veille personnellement
à nous tenir informé ; la chance qu’on a. C’est ainsi qu’hier soir il a
tenu à nous annoncer lui-même avant quiconque du décès d’un quatrième Fwançais
des suites de ses blessures lors de l’action terroriste islamique l’attentat
perpétré il y a dix jours dans un musée en Tunisie. Il n’a pas manqué à cette
occasion de "faire part de sa profonde tristesse après le décès à
Tunis de Mme Huguette Dupeu qui avait été grièvement blessée"
Perso, j’exprime évidemment ma compassion navrée à ses proches, mais elle a
quand-même de la chance : Si elle s’était fait violer et dépecer par un
récidiviste dans quelque pavillon miteux de Romorantin, je ne pense pas qu’elle
aurait eu droit à un communiqué de la Présidence de la République. Mais je m’égare.
Bref, cette news
tombe à pic pour relancer le "sujet" avant la participation en
personne de notre Président à la "marche contre le terrorisme" d’aujourd’hui
à Tunis, bras-dessus-bras-dessous avec son homologue local, Mahmoud
Abbas, Matteo Renzi, Federica Mogherini, le reste de la sauce et le peuple tunisien… Ça confirme sa place
incontournable sur la scène internationale ; et son courage aussi, neuf complices
des tueurs ayant été flingués en Tunisie ce jour-même. Donc on va pouvoir meubler que je vous dis pas. S’il y
avait un petit incident sans gravité, ça ferait bien dans le tableau. Ajouté au
"- Ouvre cette foutue porte !"
qui sature les écrans ça pourrait peut-être faire oublier les élections
départementales ! Croisons les doigts…
Mais je m’égare encore. Radio-France,
donc. On en fait quoi ?
Hier, de passage à Paris, je suis allé présenter
mon projet de plan de sauvetage aux
autorités compétentes. Sans grand succès et je m’en étonne. Surtout, au
déjeuner, l’ami Corto (toujours indécrottablement abonné au hamburger) s’est esclaffé devant ma
proposition de racheter Radio-France pour un euro symbolique. Je ne comprends
pas pourquoi, d’autant que j’ai l’assurance que le Crédit Lyonnais me ferait l’avance
de trésorerie nécessaire !
C’est pourtant simple : Mon plan prévoit de
licencier 98,7% du personnel (oui, il doit bien y avoir 1,3% d’hôtesses d’accueil
et de femmes de ménage qui n’ont pas démérité) Les indemnités de licenciement seraient
couvertes par la vente au détail du matos et de tous les bâtiments. Le cas
échéant, si ça ne suffit pas, l’Etat-Macron aurait mauvaise grâce de ne pas
faire face compte tenu des colossales économies à en attendre pour lui. Chaque année
pleine, sur la base des prévisions 2015, il économiserait 602 millions d’euros
(+ 20 millions d’euros de déficit à couvrir en fin d’année) sans compter les 90
millions d’euros d’investissements prévus qui n’auraient plus lieu d’être… Et
toussa, sans être obligé de supprimer la redevance. La "contribution à l’audiovisuel
public" deviendrait la "contribution à l’audiovisuel" tout court
pour lutter contre la fracture numérique
ou quelque chose de ce genre…
Il y a longtemps, dans je ne sais plus quelle
multinationale, on suspendait de temps en temps la diffusion d’un listing ou rapport statistique interne
périodique et on observait ce qui se passait. Si personne ne réagissait, tchak ! On
supprimait définitivement l’édition du document en cause (et le coût
de son élaboration)…
Laissons encore quelques jours de grève, histoire
de voir si l’usager se décide à
réagir. Si non, dans la situation pré-grecque que nous vivons, maintenant que
la mission d’information est dévolue
à la Présidence de la République,
jvoipapourkoi on se priverait de ça.
Elle n’est pas belle mon idée ?