D’abord, les infos du jour ;
je veux dire certaines, arbitrairement picorées çà et là, qui n’ont pas eu les
honneurs des gros titres des médias tant elles semblent subalternes, non signifiantes et moins porteuses de sens
que l’éclosion d’un furoncle sur la carrosserie de Nabila :
- Dans la série "De quoi l’Europe est-elle le nom ?", l’Islande a annoncé qu'elle n'était plus
candidate à une entrée dans l'Union européenne. La décision a été transmise hier
soir à la Lettonie (qui assure
ces mois-ci la tournante
présidentielle du bidule si vous ne l’aviez pas remarqué) et à la Commission. Le processus d’adhésion suivait
pourtant son cours depuis près de six ans. On ferme ! Il avait été lancé
dès 2009, c’est-à-dire quand l’Islande se débattait dans une colossale crise
financière et bancaire. Comme c’est curieux…
Faut dire que les efforts déployés depuis par ces gens, sans le secours des
directives de Bruxelles et sans l’Euro, permettent aujourd’hui à leur ministre
des affaires étrangères d’avoir le front de déclarer : "- Les intérêts de l'Islande sont mieux servis
en dehors de l'Union européenne." Surtout avec ses quotas de pêche…
On ne s’en vante pas. Mais tous les espoirs sont encore permis avec la
Turquie, San-Marin et peut-être le Kosovo pour élargir ce bidule qui n’est même
plus une association d’intérêts de boutiquiers mais un club d’intérêt commun d’idéologues
hors sol. Les boutiquiers, eux, ont en général les pieds sur terre…
- Dans la série "De quoi notre souveraineté est-elle le nom ?",
on notera que les chantiers navals STX France
viennent de recevoir une commande américaine pour un paquebot de croisière géant
dont le coût dépasse celui du contrat pour les deux "Mistral"
destinés à la Russie…
Ça ne changera rien aux milliards à payer à la
Russie (remboursement du déjà versé et pénalités) mais permettra des accommodements quand STX se retournera contre l’Etat français et de
maintenir l’emploi à St Nazaire. Que peut-on refuser aux amerloques si compréhensifs ?
Ensuite, les vrais news du jour qui vont changer
la face de l’hexagone :
- De quoi le Service
au Public est-il le nom ?
La panique aidant, Manu la Mâchoire semble s’être
souvenu que les gus qui vont voter n’habitent pas tous rue Saint-Séverin, Paris
V°. C’est contrariant. Il a donc décidé de dédier aujourd’hui une réunion interministérielle
à la ruralité. Attention ! Pas à
la nouvelle ruralité, ce truc pour
bobos, non ; à la ruralité brute de décoffrage. Aux bouseux, quoi !
Et une réunion délocalisée chez eux en plus ! Il a donc déplacé à Laon
onze ministres et sous-ministres (Education, Affaires sociales,
Agriculture, Égalité des territoires, Culture, Ville, Réforme de l’État, Famille,
Droits des femmes, Numérique et Politique de la ville) avec leurs porte-serviettes, la flicaille en
proportion, le kérosène et la logistique. Madame passera payer. Là, au cours d’une
réunion d’une heure et demie, en bons élèves, ils se sont imprégnés de la
nouvelle formule qu’ils vont devoir appliquer en cherchant à s’entendre entre
eux à qui tirera à lui le plus gros ou le moins coûteux morceau de la
couverture : Les "maisons du service au public". Il était temps… Bien sûr, cébien. "- Nous
passerons à 800 maisons de santé dès cette année" qu’il a dit le chef
(On ne sait
pas s’il y en a déjà 50 ou 790 mais ce n’est pas grave). Et puis, on va faire une loi imposant aux
opérateurs d’offrir la 3G partout d’ici… 2018.
Mais ce n’est pas ça la nouvelle. La nouvelle c’est que les communicants de Manu ont trouvé la
martingale qui permet, sans se mettre à dos les syndicats, de réformer le Service Public comme le
réclame Bruxelles avec tant d’insistance. Réforme verbale, certes, mais n’est-ce pas le plus important ?
Que le Service Public devienne le
Service au Public, n’est-ce
pas là une réforme structurelle
majeure ?
Bon, on me dit dans l’oreillette que c’était déjà le cas. Mais ça va déjà
mieux en le disant. Mieux ? On verra…
- De quoi "Les républicains"
est-elle le nom ?
Le Sarko a lancé l’idée d’une UMP rénovée qu’il appellerait "Les républicains"… On pourra gloser
pendant des heures sur cette proposition mais, tout bien réfléchi, c’est
tactiquement la moins pire puisqu’elle ne veut rien dire. A ce titre, elle est quelque part un blaze non frauduleux,
peut-être moins, en tout cas que celui des socialistes. On peut tout mettre
dedans, donc éventuellement rien, ou
n’importe quoi. En s’appropriant le pacte
républicain, c’est-à-dire du vent indéfini donc infini, il reflète le
contenu : l’absence d’identité.
Et ça, mon bon monsieur, c’est aujourd’hui un avantage. Paraît-il.
Dans l’immense espoir qui se lève naturellement à la fin d’une guerre atroce,
le RPF de De Gaulle avait un signifiant,
le "Rassemblement du Peuple Français". Avec le RPR "Rassemblement
Pour la République", on mesurait déjà le chemin parcouru… Aujourd’hui, de
quoi la République est-elle le nom ? N’est-ce pas encore réducteur ?
Il y a un nom qui pourrait faire l’unanimité : Le Tout-Venant, ou Tout-Un-Chacun.
TUC ou T1C, ça ferait bien, non ?
Je me souviens qu’après-guerre il y avait eu en Italie une tentative
politique qui s’appelait le Fronte dell’uomo qualunque (le Font de l’homme ordinaire) qui a eu 30 députés à la
Constituante et de beaux succès aux élections locales. Farouchement
anticommuniste, le qualunquisme était
flingué conjointement par le PCI, la gauche, les conservateurs de la Démocratie
Chrétienne et le patronat. Qualifié de poujadiste (on ne disait pas
populiste à l’époque) il
était accusé d’être post-fasciste. Or l’Uomo qualunque ne concevait pas l’Etat comme une entité politique, mais simplement
administrative, sans aucune base idéologique. Et quand il s’est effrité puis a
disparu, la plupart de ses membres ont échoué chez les libéraux et très peu au
MSI néo-fasciste…
Si j’éprouve l’envie d’en parler dans ce billet, c’est
pour avoir l’occasion de placer ces propos d’il y a plus de 65 ans, à la fois
iconoclastes et prémonitoires, de Giannini,
le fondateur d’Uomo qualunque :
« L’Etat doit être un "état technique" qui s'occupe de l'organisation
d'une "foule" plutôt que celle d'une "nation" »
et
« L'État doit
être présent le moins possible dans la société, l'économie laissée aux
entrepreneurs privés dans un système totalement libéral. Dans le cas contraire,
l'Etat deviendrait éthique et il s'en suivrait une oppression de la libre
pensée de l'individu, jusqu’à atteindre une vision impérialiste de
l'organisation centrale. »
De quoi le fascisme est-il aujourd’hui le nom ?
On va faire litière de tout ça, mon bon plouk
RépondreSupprimer"Service au publik" ? Mais qui a vu le moindre service AU publik, dans ce pays ? Qui ? On ne sert pas le public, on l'envoie chier ! Après lui avoir soutiré les différents impôts, taxes et contributions usuelles.... dernier avatar de ce racket méprisant, les retraités du chnord privés de retraites complémentaires depuis plusieurs mois
"Les républicains" ? Qu'on m'explique ce qu'est la blic purée, et quelles sont ses valeurs ( mises à toutes les sauces, surtout les plus indigestes) avant de se targuer d'en être
Le plus rigolo avec "Les Républicains", c'est que ça suggère que les autres ne le sont pas. A moins qu'ils ne soient "Démocrates" comme aux USA. Ce qui laisserait supposer que ces Républicains à la sauce Sarko ne seraient pas démocrates. Ou que tout ces gens ne soient en réalité ni démocrates ni républicains.
RépondreSupprimer" l’Islande a annoncé qu'elle n'était plus candidate à une entrée dans l'Union européenne. La décision a été transmise hier soir à la Lettonie (qui assure ces mois-ci la tournante présidentielle du bidule si vous ne l’aviez pas remarqué) et à la Commission."
RépondreSupprimerMais ça fait un moment que c'est annoncé déjà !
http://www.medias-presse.info/lislande-nest-plus-candidate-a-lunion-europeenne/6907
J'en avais parlé sur mon blog.
https://lamouettejoviale.wordpress.com/2014/02/26/images-saisissantes/
Ils ont pris un temps supplémentaire de réflexion ?
Reprenons l'historique : Aux dernières élections générales là-bas (2013?), il y a eu un changement de majorité avec victoire des "eurosceptiques". C'était à leur programme. Suivirent des études et un rapport rendu public début 2014. Ton billet d'alors (février l'an dernier) : l'Islande "compte" retirer sa candidature... Tu penses bien qu'ont suivi des négos où Bruxelles a cherché à récupérer le coup... Cette semaine, c'est fait, officiel et définitif.
SupprimerEt c'est tant mieux pour l'Islande !
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