Que dire ? Oui, que
puis-je ajouter en suite de mon billet d’hier, billet en forme de sarcasme pour
tenter de sauver la face en ma qualité de français fier de l’être ? Surtout que, à peine posté, j’ai lu celui
de Corto qui, lui, n’a pas eu mes
scrupules et illustré le sien par une vue de la salle de l’assemblée plénière
des Nations Unies… au trois-quarts vide pour écouter le Président de la France.
Comme Corto, moi aussi j’ai
peur… C’est si dingue que je ne sais plus quoi vous dire. Alors, plutôt que
d’écrire laborieusement n’importe quoi, autant vous copier-coller ci-dessous
les 3/5° du papier de Serge Federbusch publié hier sur Atlantico.fr :
1 – Le pouvoir sens dessus
dessous
Comment, en
160 jours, ont-ils pu en arriver là ? Pour éviter de prendre des coups
politiques, François Hollande, depuis son élection et malgré sa posture récente
à destination des téléspectateurs de TF1, s’abrite derrière le gouvernement. Au
prétexte de normalité constitutionnelle, la répartition des tâches est
simple : à lui les annonces agréables et les généralités, aux autres,
Premier ministre et ministres, les mauvaises nouvelles. Jusque-là, rien que de
très classique …
Sauf
qu’hélas le froid souffle beaucoup plus fortement sur l’actualité que le chaud
ces derniers mois. On se trouve donc dans une situation paradoxale où le
président s’exprime essentiellement sur les mesurettes et gadgets de peu de
portée contenus dans son programme alors que le gouvernement est contraint
d’aborder les sujets lourds, ce qu’il ne fait naturellement qu’avec le plus
d’ellipses et de précaution possible, à la notable exception de Manuel Valls.
Ainsi, ces
derniers jours, a-t-on entendu François Hollande préempter des sujets aussi
considérables que l’inauguration d’un monument au camp des Milles, de nouvelles
salles au Louvre ou une aide d’urgence aux sans-abris alors que son Premier
ministre n’abordait rien moins que la question des tensions autour de l’islam,
du traité européen ou de la hausse de la fiscalité. Sur ce dernier sujet
d’ailleurs, c’est le sauve-qui-peut car personne ne veut prendre la
responsabilité d’annoncer le retour de la TVA sociale ou l’alourdissement
considérable de la CSG. Tout est donc abordé de biais, par des fuites, des
confidences anonymes et autres bruits de couloirs. A ce rythme, les ministres
vont bientôt parler masqués.
Sans aller
jusqu’à l’hyper-présidence, le service minimum du chef de l’Etat, sous la
cinquième République, est de traiter des grands enjeux. Depuis mai dernier,
c’est un Premier ministre-zombie qui doit s’y coller et, naturellement, ni sa
légitimité ni son autorité ne sont respectées, sur ces sujets de première
importance, par les ministres ou qui que ce soit. François Hollande voulait un
Premier ministre qui le protège sans lui faire d’ombre, ce qui est impossible,
surtout en temps de crise. D’où l’étrange sentiment de vacance du pouvoir qui
s’installe chaque jour un peu plus à la tête de l’Etat et accroit son
impopularité. Les Verts n’en font déjà plus qu’à leur tête et le gouvernement
tire à hue et à dia.
Conséquence
directe de cette situation : devant Matignon, la danse du scalp a
commencé, François a ouvert son carnet et Martine ressorti ses ballerines. Le
problème, c’est que François ne veut pas de Martine.
2 – Hollande tiendra-t-il encore 4
ans et demi ?
Ce début de
règne sent déjà la fin et l’effondrement sondagier du pouvoir est plus
inquiétant qu’il n’y paraît. En effet, l’expérience des présidences passées
montre qu’après pareille chute, on ne rebondit jamais sauf en période de
cohabitation.
Dès lors que
la proportion de mécontents franchit la barre des 50 %, la pente est trop rude
à remonter (juin 1983 pour Mitterrand, novembre 1995 pour Chirac et mars 2008
pour Sarkozy). C’est déjà
le cas pour François Hollande dans le « baromètre » du JDD, ce le
sera bientôt dans celui du Figaro. Puisque, malgré nos objurgations, le
président ne se résout pas à provoquer une cohabitation, que peut-il
faire ? Rien, si ce n’est encaisser les coups. Dès lors, il va se trouver
face à une situation inédite sous la 5ème République :
effectuer un entier mandat en première ligne de l’impopularité. Il est peu
probable que la rue, les entreprises et les banlieues le laissent terminer
sereinement.
3 – Les calottes sont cuites.
A ceux qui
rêvent d’une nouvelle Saint Barthélémy, le climat qui s’est installé en France
depuis deux semaines donne quelque espoir. Des vendeurs de mauvaise soupe
journalistique, caricaturistes sans inspiration et démagogues de tout poil font
commerce éditorial et politique d’une tension réelle, montante, en grande
partie liée à l’inculture et au défaut d’assimilation d’une fraction non
négligeable des jeunes musulmans. La vidéo mise en ligne sur le site de Riposte
laïque, où l’on voit d’inquiétants imbéciles se goberger sur les Champs-Elysées
de la bataille victorieuse des fidèles de Mahomet sur les Juifs d’Arabie au 7ème
siècle (!) n’a été que très discrètement reprise par les médias. Mais le
silence et la gêne ne sont pas des solutions. Le plus terrible est d’entendre
Mou-Président, pardon Moi-Président, balbutier que : « Ce qui divise
n’est pas bon ». Quel rappel à l’ordre ! Les extrémistes vont
trembler. Et, pendant ce temps, Marine Le Pen nous apprend qu’une fois le Front
national au pouvoir, on pourra arborer des crucifix mais pas trop gros, des
kippas discrètes et des voiles labellisés non islamiques.
Nous ne
sommes guère enclins au catastrophisme mais cette situation commence à devenir préoccupante.
Elle ne pourra trouver de solution que par des mesures courageuses mais
respectueuses des libertés.
D’abord, les
lois mémorielles et privatives de liberté d’expression ont ouvert la boîte de
Pandore de la censure. Puisqu’on ne peut parler librement de la Shoah, se
moquer des homosexuels ou déblatérer des Noirs, pourquoi ne pas interdire
également la fustigation de l’islam ? Il n’existe plus de rempart intellectuel sérieux
contre le rétablissement du délit de blasphème dès lors que la critique virulente
des religions ne diffère guère de celle des races. De même, empêcher une
manifestation de salafistes ne les fera pas disparaître. Cela accroît leur
prestige auprès de leurs coreligionnaires, puisqu’ils peuvent se targuer de
combattre un interdit à géométrie variable. Le ministère de l’Intérieur
plastronnera un temps mais le cycle paranoïa/répression est engagé et
l’infection va se développer à bas bruit.
Le retour à
la liberté d’expression est donc paradoxalement la première étape de la lutte
contre ces obscurantistes, elle mettra le mal au grand jour. Elle va de pair
avec le fait de considérer que le port d’un voile, d’une calotte ou de tout
autre signe religieux dans la rue est un droit individuel inviolable sauf
nécessité impérieuse d’ordre public. Si le visage n’est pas dissimulé, rien ne
justifie l’interdit. S’il n’y a pas appel au meurtre mais simple expression de
l’imbécillité, nulle raison de censurer.
A contrario,
et c’est essentiel, le rétablissement du droit commun implique qu’on en finisse
avec les ruineuses politiques de la ville et autres subventions clientélistes à
une myriade d’associations parasitaires. Tout comme on devrait cesser de
promouvoir, sous le nom de logement social, des ghettos. Ou de contourner,
comme à Paris, la loi de 1905 en subventionnant la construction de mosquées
sous prétexte de pratiques culturelles.
La question
de l’islam est l’abcès de fixation des tensions sociales en France et toutes
les politiques de discrimination positive entretiennent positivement les discriminations. Les populations issues de
l’immigration ne doivent bénéficier ni de faveurs ni de défaveurs.
(…)
…il
fallait bien cet épisode « hollandais » pour que la France réalise à
quel point les idées socialistes sont obsolètes. On en revient donc à notre
observation liminaire : comment tenir quatre ans et demi dans ce
cul-de-sac ?
Serge
Federbusch