La grande pignolade de la semaine est
donc la démission d’Emmanuel Macron ;
faut croire puisque tous la cour des médias en est pleine… Macron par-ci,
Macron par-là… Ducon commente et Duchnock s’interroge… Et ça tire à la ligne…
Ce matin : "Premier conseil des ministres sans Macron", "Hollande
préside le premier conseil des ministres de l’après-Macron", rendez-vous compte !
Alors que ça se reniflait plié de chez
plié ! C’est une "surprise" aussi inattendue que l’annonce par
Sarko de sa candidature à la candidature. Le seul suspense résiduel tenait à la date, l’heure et la manière…
La manière reflète d’ailleurs l’égo
surdimensionné du type et son total mépris pour le bon peuple : Il annonce
sa démission un soir par communiqué sans en donner la raison (puisque "elle va
de soi"…) alors qu’il
donnait le matin-même en sa qualité de ministre une conférence de presse très…
professionnelle dans le registre tout-va-bien…
C’est du mauvais théâtre. Il y a même un
pisse-copie qui a titré : "Hollande pleure, Valls rit"… Peut-on
être aussi con !
L’enfant gâté prend donc la mer en
laissant 500.000 chômeurs de plus qu’à son entrée en fonction. Il va nous faire
une jolie campagne présidentielle numérique
financée par la City où il traitera de tout sauf de ce qui intéresse et
angoisse les Français. On va lui trouver ses 500 parrainages…
Car toussa
table sur un sondage sérieux et récent sur ses qualités, compétences et
aptitudes à gouverner : Il y obtient ses meilleurs scores chez les sympathisants…
UDI et, dans une moindre mesure… LR !
Le but du jeu est clair : Si
Hollande réussit à se faire désigner ras-les-cheveux à la primaire socialo, pour
le hisser à la 2° place au premier tour (loin)
derrière la Madelon d’Hénin-Beaumont, le pion Macron doit essayer de faire passer Sarko (ou Juppé) en troisième position.
Et on s’en reprendrait alors pour cinq ans…
Mais ce n’est pas de Macron dont je
voulais vous entretenir. Car sa démission ne reflète rien du réel ; C’est seulement
un de ces épisodes généralement sans suite du bricolage à la va-comme-ça-vient
sans vision d’avenir et des combines politiciennes puériles qui résument l’agir d’un Exécutif réduit à commenter
les faits divers.
Non ! L’évènement que je veux
retenir, c’est la démission de George
Pau-Langevin !
George quitte le navire "pour
raison personnelle" ! Rendez-vous compte ! Si l’on écarte les incontournables
comme Sapin, Le Foll, Touraine, etc. et la divine Najat, George est l’exemple parfait
de la continuité de l’action gouvernementale dans l’inaction. Un symbole, un
totem. Je commençais même à me demander si on n’allait pas l’embaumer comme
Lénine (ou
l’empailler) pour la placer
dans une vitrine dans le hall d’entrée de son ministère ! Je me demandais
même si ce n’était pas déjà fait… Ben non puisqu’elle vient de causer !
Car George Pau-Langevin soi-même faisait
partie du gouvernement sans discontinuité depuis juin 2012 ! Même Taubira n’a pas eu la même longévité !
Et, malgré tout, il n’y a pas que ceux qui ne lisent que l’Equipe ou ne regardent que Fort
Boyard qui n’en ont jamais entendu parler !
Femme, afro-antillaise, trois ans
présidente du MRAP, recasée dans la foulée pendant onze ans à la direction d’une
agence nationale et légiond’honneurisée
on ne sait trop pourquoi (allez lire son CV sur Wiki-sa-race !), c’était à n’en pas douter l’incarnation
parfaite du changement c’est… maintenant !
Ils ne pouvaient donc pas s’en passer ! Il l’a leur fallait ! Ils ont
même inventé pour elle une sinécure aussi grotesque que vide, celle d’un
secrétariat d’Etat à la "réussite
éducative" ! Quand Valls a remplacé Ayrault, le ridicule de l’intitulé
comme l’inexistence de son bilan l’ont propulsée au rang de ministre "des outre-mer". Là, hormis avoir
grogné sans suites contre le statut de Saint-Pierre-et-Miquelon, elle a eu pour
seul mérite d’apposer sa signature avec sa copine de "l’égalité réelle" (autre pignolade) sur un projet de loi sûrement coûteux dont on ne verra
pas la sortie…
Bref, George nous était indispensable !
Et on ne s’en est même pas rendu compte ! Personne ne sait qui c’était !
Personne dans aucune rédaction, pas même au Monde, n’a distrait cinq minutes de son temps
pour rédiger une notice nécrologique rappelant tous les services qu’elle a
rendu à la Nation République !
Par son inaction gouvernementale comme
par ses idées, George personnifiait dans son être, en une synthèse lumineuse,
toute la transparente vacuité du Hollandisme. L’absence de rond dans l’eau, l’absence
de la moindre ride à la surface des flots à l’annonce de son départ en est la
preuve irréfutable !