"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 5 août 2016

La nuit fut comme les autres…



Sauf qu’ici peut-être plus qu’ailleurs la pluie a fait déborder mes drains et chenaux. Mais ça n’a rien à voir. Il est vrai, aussi, que le Foll porte-parole du gouvernement (qui avait l’air de s’en foutre comme jamais) avait jugé nécessaire, mercredi dernier, de se faire assister par deux transparentes quoique bronzées de service pour meubler son point de presse. Pour éviter les questions sur les sujets qui fâchent, faire causer la ministre déléguée à la réussite éducative et la secrétaire d’Etat à l’Egalité réelle sur la future loi sur l’égalité réelle dans les territoires d’outre-mer, fallait ça… Mais ça n’a encore rien à voir ; encore que… Le vote en soirée de l’article de loi interdisant dorénavant la vente des cotons tiges en plastoc n’a rien à voir non plus…

Non. Ce qui me tracasse, c’est que nous étions hier le 4 août ! Et cet année encore, j’attendais une manifestation quelconque des plus hautes autorités de l’Etat, ne serait-ce qu’un communiqué dont certains sont peu avares ; voire quelque festivité citoyenne et subventionnaire pour marquer le 227° anniversaire de la "nuit du 4 août" ! Ben non, encore une fois rien, nada…

Pourtant, c’est au cours de cette fameuse nuit d’août 1789 que l’Assemblée constituante décréta l'abolition de tous les droits féodaux et privilèges de classes, de provinces ou de corporations.
En dépit de la commémoratiomania actuelle, plus personne ne se préoccupe de commémorer cette nuit sublime. C’est triste. Même les vieillards chevrotants de la Libre Pensée ne s’en indignent plus. Il y a cinq ans, choqués par l’absence de marketing mémoriel à cette occasion, ils rappelaient encore que cette date avait connu entre autres l’abolition des corvées et que "cette forme de servitude personnelle a failli être appliquée dans le cadre du R S A."… Il est vrai que c’était encore du temps de Sarko… Mais ne me faites pas dire que leur silence d’aujourd’hui n’est dû qu’à la gêne de devoir critiquer un gouvernement de gauche ! C’est braves gens ne sont pas aussi mesquins. La raison du silence de ces vieillards est probablement plus prosaïque : Ils doivent être tous morts…

Mais pourquoidonc avoir poussé le 4 août sous le tapis ? Longtemps survendue aux enfants des écoles comme une exaltation démocratique, celle-ci n’était le fruit que d’une précipitation pétocharde doublée d’une surenchère d’évêques dans un souci fébrile de calmer le jeu à l’annonce de troubles dans le pays, les représentants du peuple craignant (déjà) de se faire jeter dans la Seine…
En définitive, les Républicains et Citoyens un tant soit peu conséquents doivent bien sentir confusément que la nuit du 4 août est un évènement encore plus bidon que la prise de la Bastille…
Cette date ne rappelle guère qu’une de ces déclarations banalement émotionnelles et sans suites que les politiciens d’avant-hier et de demain nous servent quotidiennement.
Nous savons tous que les privilèges n’ont pas été abolis. En revanche, nous sommes généralement persuadés que l’Ancien Régime c’est évaporé ce jour-là. IL N’EN EST RIEN !

Et ce matin du 5 août où rien n’a changé, la flemme estivale aidant, c’est l’occasion de vous ressortir une fois encore la théorie ploukèmienne sur la question ;

Rien ne meurt, tout se transforme… Autant la Nature a horreur du vide, autant les sociétés humaines ne peuvent pas se passer de l’Ordre Trinitaire. Et l’organisation sociale millénaire en trois ordres est toujours là...

Avant-hier, le Clergé avait mission de dire le bien et bénéficiait du for ecclésiastique (n’être jugé que par ses pairs…) Ayant perdu sa fonction protectrice, la Noblesse ne servait plus à rien mais, de par leur naissance, les nobles bénéficiaient de rentes octroyées par le système et de privilèges d’embauche pour divers emplois parfois fictifs. Quant au Tiers Etat, il trimait comme il pouvait et se faisait essorer pour nourrir les autres…

Les trois ordres sont toujours là. Mais tout se transforme et l’inertie cérébrale de nos contemporains les rend incapables de discerner qui est qui aujourd’hui ; au point de confondre la Noblesse et le Tiers Etat !

- Le Clergé est bien là ; il a bien sûr changé et c’est lui qui est aux manettes à la Cour. On peut facilement distinguer le haut et le bas clergé. Le haut clergé, on le connaît bien ; il est reçu tous les soirs à la télé où il est dans son rôle : nous dire le bien. Il a ses papes, ses théologiens, cardinaux, évêques et abbés de cour… Le bas clergé (vérolé ou pas) officie au contact. C’est son rôle : Les Services Publics ont seulement remplacé les paroisses et les Associations les bonnes œuvres… Evidemment, pour maintenir la fiction de l’abolition des trois ordres, le clergé se doit de s’afficher anticlérical….
- Le Tiers Etat, c’est bien sûr vous et moi. Vaste programme ! Bourgeois, gens de robe et petits rentiers comme manouvriers, journaliers et autres tâcherons ; la grande masse des vilains… On les trouve dans nos campagnes, nos petites villes et dans ces immenses étendues pavillonnaires grignotant les champs, premiers partis, derniers rentrés aux gares terminus des RER…
- Et la Noblesse dans tout ça ? Elle existe toujours. Ce n’est plus la même mais les critères qui la définissent sont toujours aussi pertinents : 1° - Tenir son statut de sa naissance (se réclamant toujours d’une lignée d’envahisseurs étrangers ; ex : Francs, Wisigoths, Normands…) ; 2° - N’être pas tenu de travailler ; 3° - Bénéficier de rentes octroyées par le Souverain ; 4° - Bénéficier de toutes sortes de discriminations positives (le mot privilège étant aboli, ne l’oublions pas) ; 5° - Bénéficier de diverses protections juridiques et exonérations d’obligations qui lui sont propres ; 6° - Ne pas déroger (ne pas se mélanger, rester entre eux…) et, 7° - manifester sa morgue… J’oubliais : la noblesse peut porter l’épée

Besoin de vous faire un dessin en plus ?

[lu dans les dépêches : Monseigneur le duc Dominique Sopo a été admis hier au petit lever du Roi ; La vicomtesse Houria a soupé avec l’archevêque Joffrin en l’hôtel Téeffun ; le baron Mamadou et ses gens ont tiré l’épée et le mousquet contre ceux du baron Karim accusés de chasser sur leurs terres du fief de Neuf-Trois ; leurs chevauchées ont abîmé les cultures…]


9 commentaires:

  1. jouissif , bravo !

    noblesse oblige

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  2. très bien vu l'ami ! combien étions nous à nous dire " tiens, le 4 aout " sans doute quelques anciens survivants du temps où l'école disait encore des choses intelligentes

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  3. kobus van cleef06/08/2016 12:18

    ouiche, c'est la réflexion que je fait depuis 20 ans à mon personnel
    au début , ça toussait grave, comme vous pouvez vous le penser
    et puis, d'année en année....
    est ce la force de l'habitude?
    ou ma force de conviction?
    je préfère me le penser, que j'ai une force de conviction incroyable , que j'argumente les yeux dans les yeux , avec trémolos dans la voix et mimiques appuyées....
    bon, je doute un peu comme tout le monde
    mais lorsque je dit à l'une d'entre elle "superbe , votre coupe de cheveux , ma bonne Clémence ! et elle vous a sûrement coûté moins cher que celle d'un scoutairiste élyséen....".....ça commence à réfléchir....

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  4. Piètre analyse.

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    1. kobus van cleef07/08/2016 10:09

      faut pas dire "ha bon' , faut dire "j'en suis bien conscient , livrez nous donc la vôtre"

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    2. Un aristocrate new âge n' aimant guère ce coup de projecteur sur sa condition positivement discriminée...

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  5. Provincialement parlant, j'aimerais assez, si possible, être le bénéficiaire d'un privilège corporatiste de classe. Il ne semblait pas si douloureux d'y être soumis avant l'avènement de l'ordre bourgeois de 1789 et la décapitation taquine y afférant jusqu'à 1793.
    Augustin Caron

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  6. Excellente analyse au contraire!!!

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