"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 29 novembre 2015

Ils participent à la beauté du monde…



Regardez comme ils sont beaux ! A l’appel d’Attac comme de juste et d’Alternatiba (sans doute une Katiba alternative et subventionnaire qui vient de sortir), ils étaient au moins 4.500 (10.000 selon les organisateurs) à se donner la main aujourd’hui, sagement alignés sur le trottoir, le long du boulevard Voltaire où les cortèges d’officiels de la COP21 ne passeront pas…

En cette période doublement d’état d’urgence (oui, la guerre + le climat), on le sait, toutes les manifestations ont été interdites. Mais cette chaîne humaine, hein, n’est "ni autorisée, ni interdite, c'est une zone grise. On interprète ça comme une tolérance ", n’est-pas. Vu que cépapareil. C’est "un contre-pouvoir citoyen" et l’adjectif qualificatif accolé en suffixe suffit pour autoriser que la tolérance sorte des maisons dédiées…
Mais n’ergotons pas.

Ils c’est donc trouvé plusieurs milliers de guignols, sans doute un doux mélange de boboïdes et d’instits écolos-en-chambre – merveille du vivrensemble™, pour renoncer à leur conso en terrasse chauffée ou à leur promenade au parc et venir par conviction se geler les burnes Bd Voltaire. Pour offrir un peu de spectacle à quelques poignées de CRS emmitouflés dans leurs bahuts venus par principe jeter un œil las sur leurs simagrées.   

Regardez-les, disais-je. Ce n’est ni Halloween ni Carnaval mais ils ont fait un effort méritoire. Tronche de zèbre en carton bouilli et truffe en plastoc, Tigre en peluche, Lion débonnaire et Panthère pensive se mêlent fraternellement, bras dessus, bras dessous, aux bipèdes humanoïdes. Nostalgie d’Arche de Noé, dégoulinement de rêve métissé d’une fusion dans le même et l’éternel futur !   
Non. Pas bras-dessus, bras-dessous. Ils sont plantés côte à côte, non pas ensemble mais seulement en même temps ; un peu comme une file d’attente devant Pôle Emploi, un piquet de grève devant la Sécu on la queue devant l’épicerie à Pyongyang…
S’écarteront-ils pour laisser la vieille retraitée accéder au distributeur du Crédit Lyonnais ? Probablement, sûrement même. Ce ne sont pas des black-blocs ! Ils n’ont rien cassé et, de toutes les façons, ils ne cassent rien…

De la brochette de cette photo piquée à Ouest-France, je crois, je retiens surtout le guignol à lunettes noires au fond : lui a fait l’effort de faire sa propre pancarte. Pas une affichette ! il a pris le temps de découper l’emballage de son sèche-linge ou de son home-cinéma livré la veille par Darty ou Amazon, sans oublier la ficelle pour se la porter comme le chômeur de Chicago pendant la grande dépression…. Surtout, il a rédigé sa revendication en deux temps. Et pas dans la langue locale pour faire chic. "Nous avons besoin"… Oui mais de quoi au juste ? Il a besoin de tant de choses… Ah oui ! "Nous avons besoin d’oiseaux de proie" ! Fallait y penser. Ça dépend lesquels… Le con.
Il est vrai que, perso, j’entretiens des relations de bon voisinage, quoique distantes, avec le couple d’aigles royale qui passe la crête à 13h chaque jour en été pour venir marauder au-dessus du champ. Ce sont mes potes mais tant que chacun chez soi, chacun pour soi… Ce pourrait être la même chose avec les loups, mais comme disait Hortefeux, un ça va… L’éternelle question des migrations invasives et de la démographie… On se comprend. Mais je m’égare…

Revenons à cette chaîne humaine. Elle n’a rien cassé. Toute mignonne, elle était encensée en début d’après-midi par tous les sites d’infos en ligne.
Et, comme de bien entendu, elle s’est dispersée comme une volée de moineaux apeurés pour laisser la place sur le pavé et dans les médias à la petite centaine d’encapuchonnés masqués adeptes du bronx habituel.    
Tous ces écolos de papier et bobos durables, en bons résistants à la mode Café de Flore, ont posé un geste de témoignage sans lendemain. Et puis c’est tout. Que déboulent les gros bras, ils n’en feront pas plus que de braves cathos sans défense au sanctuaire brutalement occupé par Act-up… Qu’éclate un pétard comme l’autre jour, ils se piétineront en débandade parmi les fleurs et les bougies qu’ils avaient apportées…

La COP21 est rassurée.
Et quand le jour viendra, on fera avec…

Réacospherus persistant…



Aujourd’hui, premier Dimanche de l’Avent.

« Sur la terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. … redressez-vous et relevez la tête … Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans l’ivresse, le Bataclan et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous comme un filet; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants… Restez éveillés … ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui va arriver, et de vous tenir debout … »

(Luc 21, 25-28. 34-36) [version laïcisée pour ne gêner personne…]

Aujourd’hui, donc, selon la coutume céans, j’installe le sapin de saison dans ma colonne de droite (forcément de droite) Et que son bilan carbone emmerde la COP 21 !

samedi 28 novembre 2015

Quand on n’a que… quoi déjà ?



Hier, donc, dans la cour de l’Hôtel des Invalides, le Ludion pédalonautique qui fait office de Président a prononcé le discours convenu d’hommage national aux victimes que, n’en doutons pas, nous attendions tous. Oui, que nous attendions ; enfin, dont nous pouvions naïvement espérer quelques hauteurs de vue dans les circonstances présentes. Le genre de circonstances qui, comme en janvier dernier, permettent en effet au ludion de remonter mécaniquement à la surface… Des circonstances qui, aussi dramatiques soient-elles, sont de nature à lui donner fugacement l’occasion de s’élever au-dessus du rôle où il s’est lui-même embourbé au fil des années : Celui d’un simple Monsieur Loyal annonçant et commentant l’entrée en scène et le tour de piste de clowns surgissant de derrière le rideau de façon imprévue au gré d’une programmation qu’il ne maîtrise pas, si tant est qu’elle existe…   

Ben non. Bien que sûrement très "travaillée" par les professionnels, la cinéscénie diurne proposée faisait très téléphonée et pour ce qui est du rassemblement et de la communion dans des valeurs communes, on fait mieux au Puy du Fou…
Et, surtout, en décalage avec le tragique du réel, le discours est resté au niveau du robinet d’eau tiède habituel. Vous me direz que dans un sens ça rassure…

Je ne vais pas revenir dessus. L’amiral blanc a fait l’effort méritoire d’en faire une explication de texte exhaustive à laquelle je vous renvoie. De cet enfilage de perles, je n’en retiendrai que trois :
- Notre seul ennemi "c’est la haine" Il faut donc faire la guerre  à… la haine ; et pour ça, il est inutile de savoir d’où elle vient ni pourquoi…
- "(un) dieu trahi "… Vous noterez que la laïcité a quand-même mis une minuscule. Mais en quoi le chef d’un Etat laïc s’arroge-t-il le droit de juger que des fidèles d’un culte quel qu’il soit ont trahi leur foi ?  
- Et la totale : [nous sommes] "un peuple libre, qui chérit sa culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures."…

Tous les poncifs y étaient ("- Je n’ai rien oublié ? J’ai bon ?") et ce n’est pas ça que j’en retiens. Non. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la construction de la mise en scène et ses arrangements sonores. Comme un malaise…
Ce n’est pas nouveau. C’est presque chaque fois pareil quand le monstre froid qui a effacé toutes les transcendances du domaine public s’ingénie à singer à son profit les cultes, rituels et cérémonies qui permettaient autrefois à un peuple, à une Nation, de faire communauté. C’était presque aussi grotesque que les cercueils lestés de sable qu’on entra au Panthéon avec queues de chevaux et sabres au clair…

Cette fois-ci, le symbole le plus parlant, celui qui incarnait le mieux le vide de sens de la chose, tout à la fois l’inculture absolue, le renoncement au faire, la perplexité devant l’agir et la soumission émotionnelle à l’instant sous un ciel où rien ne luit, c’est la programmation de la musique et des chants !   
De toussa, les médias qui reflètent bien l’air du temps n’ont pas retenu la Marseillaise allant-de-soi, mais le choix de faire chanter par quelques professionnelles :
"Quand on n’a que l’Amour" de Brel et "Perlimpinpin" de Barbara…

- A l’angoisse des siens d’être agressés et massacrés par la haine (générique), l’Etat régalien n’a rien d’autre à répondre : - Nous avons l’Amour de l’autre…
- A la question des siens de savoir pourquoi on leur fait ça, l’Etat régalien n’a rien d’autre à répondre que : - Tiens c’est vrai, pourquoi ?


Voilà qui complète bien la Marseillaise…

jeudi 26 novembre 2015

Pavoiseries…



"Pavoiser", verbe transitif du premier groupe :
- "Garnir de drapeaux les édifices publics et les maisons à l’occasion d’une fête ou d’une cérémonie"
"Pavoiser", verbe intransitif :
- "Manifester une fierté ostentatoire ou de la joie à l’occasion d’une réussite"… 

François II Pédalonaute, le chef quoi ! (oui, le chef qu’il faut suivre puisque nous sommes en guerre), nous a demandé de pavoiser demain "en l’honneur des victimes du 13 novembre". Bon.
Bien entendu, personnellement je ne pavoiserai pas.

- De toute façon, étant dans mon douar d’élection, je n’ai pas ici ce qu’il faut. Je pourrais tout au plus sortir de la naphtaline le drapeau du Tibet ou (j’allais l’oublier) le bleu-blanc-vert de la Patagonie chère à Raspail. Il n’y a qu’à mon douar de cantonnement que j’ai un drapeau français. Mais comme je le tiens de la "Manif Pour Tous", l’idée de le ressortir à la demande de Hollande aurait été un truc à me faire péter un anévrisme ! 

- Surtout, je ne pavoiserai pas parce que je ne comprends pas cette appel solennel, cette démarche présidentielle qui vise à faire croire à une union nationale républicaine, à une unité de façade derrière des institutions qui n’ont plus de régaliennes que le nom, que nombre de nos concitoyens de papier récusent et dont nombreux aussi sont ceux d’entre nous qui n’en ont plus rien à foutre. Ou plutôt, je comprends trop bien qu’il ne s’agit que d’un de ses petits actes désespérés posés eu urgence, histoire de brasser de l’air,  d’avoir l’air d’exister et de faire quelque chose… Petits actes puérils posés au fil des semaines sous la pression des émotions suscitées au gré des évènements par ceux-là mêmes qui, au pire, conchiaient ouvertement le dit drapeau ou; au mieux, l’avaient remisé au grenier avec une condescendance amusée…
- D’ailleurs, ils sont tous gênés quelque part. Il suffisait d’entendre ce matin les chroniqueurs canal habituel de France Cul’ traiter le sujet du drapeau :
- "délaissé par la gauche"
- "usé par la droite"
- "sali par l’extrême droite"… Que c’était beau !
Et la péroraison de l’incontournable Duhamel glosant sur le patriotisme "ouvert" à ne pas confondre avec le nationalisme "fermé"…
Ecouter leurs contorsions au petit-déjeuner a été une friandise qui augurait bien de la journée…

- Et puis, je m’interroge sur l’adéquation de la chose aux circonstances. Certes, en payant pour écouter chanter "let's kiss the devil's ass !", les victimes du Bataclan étaient sans doute à leur manière, sinon des combattants, du moins des résistants en lutte contre l’obscurantisme de Daech. Euh… si on veut. Mais dans ces cas-là, au champ d’honneur ou au Mont-Valérien, on pousse la sonnerie aux morts et on met les drapeaux en berne  
Il est vrai que les guignols qui nous gouvernent et le premier d’entre eux, incultes qu’ils sont, ne peuvent faire que n’importe quoi. Et ils ne peuvent plus faire moins dès lors qu’ils en viennent à déplacer les plus hautes autorités de l’Etat avec tout le tremblement qui va avec pour aller honorer les victimes, réconforter les familles et assurer que toute la lumière sera faite lors d’un simple accident de la route…

- Et je m’interroge enfin (pas vraiment) : Le Pédalopractor nous demande de pavoiser. De manifester notre fierté ? OK. Notre joie et notre fierté de… quoi ? Non pas d’un succès, d’une réussite. Notre fierté d’être. D’être quoi ? Français me direz-vous. Z’êtes sûr ? Non, ce serait discriminer les autres… Il nous demande d’exprimer la fierté de notre mode de vie : Fierté de l’acuraba, de base, de l’Administré, du Consommateur, de l’Usager, du Résident, de l’Assujetti, du Bénéficiaire, de l’Ayant droit… Fierté du Vivrensemble™, du Mariage-pour-tous, de l’euthanasie prénatale et pré-tombale, du Je-suis-Charlie, du heavy-metal et du parce-que-je-le-vaux-bien… Toussa faussement cosmétiqué sous la douceur de vivre fantasmée du ballon de rouge à la terrasse du café… Et quand on se tord les mains de perplexité à ne plus savoir quoi faire devant le tragique du réel, après tout pourquoi ne pas ressortir de la naphtaline le drap de lit tricolore pour lequel tant de nos anciens sont morts et s’en servir pour représenter tout ça.

Je ne pavoiserai pas.