"Pavoiser", verbe transitif
du premier groupe :
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"Garnir de drapeaux les édifices publics et les maisons à l’occasion d’une
fête ou d’une cérémonie"
"Pavoiser", verbe intransitif
:
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"Manifester une fierté ostentatoire
ou de la joie à l’occasion d’une réussite"…
François
II Pédalonaute, le chef quoi ! (oui, le chef qu’il faut suivre puisque nous
sommes en guerre), nous a demandé de pavoiser demain "en l’honneur des
victimes du 13 novembre". Bon.
Bien
entendu, personnellement je ne pavoiserai
pas.
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De toute façon, étant dans mon douar d’élection, je n’ai pas ici ce qu’il faut.
Je pourrais tout au plus sortir de la naphtaline le drapeau du Tibet ou (j’allais l’oublier) le bleu-blanc-vert de la Patagonie
chère à Raspail. Il n’y a qu’à mon douar de cantonnement que j’ai un drapeau
français. Mais comme je le tiens de la "Manif Pour Tous", l’idée de
le ressortir à la demande de Hollande aurait été un truc à me faire péter un
anévrisme !
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Surtout, je ne pavoiserai pas parce
que je ne comprends pas cette appel
solennel, cette démarche présidentielle qui vise à faire croire à une union nationale
républicaine, à une unité de façade derrière des institutions qui n’ont plus de
régaliennes que le nom, que nombre de nos concitoyens de papier récusent et dont
nombreux aussi sont ceux d’entre nous qui n’en ont plus rien à foutre. Ou
plutôt, je comprends trop bien qu’il ne s’agit que d’un de ses petits actes
désespérés posés eu urgence, histoire de brasser de l’air, d’avoir l’air d’exister et de faire quelque
chose… Petits actes puérils posés au fil des semaines sous la pression des
émotions suscitées au gré des évènements par ceux-là mêmes qui, au pire,
conchiaient ouvertement le dit drapeau ou; au mieux, l’avaient remisé au
grenier avec une condescendance amusée…
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D’ailleurs, ils sont tous gênés quelque
part. Il suffisait d’entendre ce matin les chroniqueurs canal habituel de France Cul’ traiter le sujet du
drapeau :
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"délaissé par la gauche"
-
"usé par la droite"
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"sali par l’extrême droite"…
Que c’était beau !
Et
la péroraison de l’incontournable Duhamel glosant sur le patriotisme "ouvert" à ne pas confondre avec le nationalisme "fermé"…
Ecouter
leurs contorsions au petit-déjeuner a été une friandise qui augurait bien de la
journée…
-
Et puis, je m’interroge sur l’adéquation de la chose aux circonstances. Certes,
en payant pour écouter chanter "let's
kiss the devil's ass !", les victimes du Bataclan étaient sans
doute à leur manière, sinon des combattants, du moins des résistants en lutte contre l’obscurantisme de Daech. Euh… si on veut.
Mais dans ces cas-là, au champ d’honneur ou au Mont-Valérien, on pousse la
sonnerie aux morts et on met les drapeaux en
berne…
Il
est vrai que les guignols qui nous gouvernent et le premier d’entre eux,
incultes qu’ils sont, ne peuvent faire que n’importe quoi. Et ils ne peuvent
plus faire moins dès lors qu’ils en viennent à déplacer les plus hautes
autorités de l’Etat avec tout le tremblement qui va avec pour aller honorer les victimes, réconforter les familles et assurer que toute la lumière sera faite lors
d’un simple accident de la route…
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Et je m’interroge enfin (pas
vraiment) : Le
Pédalopractor nous demande de pavoiser.
De manifester notre fierté ? OK.
Notre joie et notre fierté de… quoi ? Non pas d’un
succès, d’une réussite. Notre fierté d’être.
D’être quoi ? Français me direz-vous. Z’êtes sûr ? Non, ce serait discriminer les autres… Il nous demande d’exprimer la fierté de notre mode de vie :
Fierté de l’acuraba, de base, de l’Administré, du Consommateur, de l’Usager, du
Résident, de l’Assujetti, du Bénéficiaire, de l’Ayant droit… Fierté du
Vivrensemble™, du Mariage-pour-tous, de l’euthanasie prénatale et pré-tombale,
du Je-suis-Charlie, du heavy-metal et du parce-que-je-le-vaux-bien… Toussa faussement cosmétiqué sous la
douceur de vivre fantasmée du ballon de rouge à la terrasse du café… Et quand
on se tord les mains de perplexité à ne plus savoir quoi faire devant le
tragique du réel, après tout pourquoi ne pas ressortir de la naphtaline le drap
de lit tricolore pour lequel tant de nos anciens sont morts et s’en servir pour représenter tout ça.
Je
ne pavoiserai pas.
vous ne voulez pas pavoiser ?
RépondreSupprimerho que c'est petit, que c'est vilain, en un mot que c'est anti-vronzais !
mauvais citoyen, va !
et ça vote !
ne saviez vous pas que le chang'ment c'est maint'nant ?
n'avez vous pas pigé que les conspueurs d'hier ( qui puent du con, si j'ai bien pigé ?) sont les laudateurs de demain?
que la blicpurée a besoin de vous, de nous ?
comme sur les affiches de recrutement de l'oncle sam?
et vous resteriez sourd à cet élan, cette générosité qui sourd de la plèbe , comme les rivières de lait et de miel de la bible ? (mais il manque le prophète qui va nous y mener , en ce pays de canaan ....ha , on nous y conduit pas ? on y est déjà ? ben mon vieux....tu parles d'une contrée biblique ....)
je vais poser innocemment la question à mon voisin , anar de gauche et zosialiste invétéré ....dis donc,t'as pas pavoisé ton clapier ? étonnant ....je suis sûr qu'il va me pondre une justification alambiquée qui va me ravir
Bonsoir le Plouc,
RépondreSupprimerManque à la 1ère définition les bateaux (je ne suis pas sûr que mon canot puisse être considéré comme un bâtiment). Mais j'aurais plus tendance si j'étais en mer ou au port à mettre le pavillon en deuil qu'à sortir le grand pavois !
Deux explications possibles :
a) les communicants sont nuls
b) ils ne savent pas ouvrir un dictionnaire (ni une grammaire quand on voit leur twitts avec confusion de participes passés et infinitifs)
Dans leur cas le "ou" est inclusif et la réponse positive aux 2 termes de l'alternative.
Je pense qu'ils testent une nouvelle méthode de psychothérapie post-traumatique de groupe : nous faire passer très rapidement de la peine à la honte (de leur récupération).
Droopyx
P.S. @Kobus : tu peux pavoiser en blanc (couleur de la Reine pour le deuil ) et expliquer à ton voisin :-)
Oui, je sais pour les bateaux. Le grand pavois de la marine est même sans doute le sens originel. J'ai failli l'ajouter. Et même été tenté de faire monter Hollande sur le pavois... Mais je m'égare trop souvent dans la tentation des digressions à rallonge... Faut raison garder et avoir pitié du lecteur^^.
SupprimerAh le temps ne fut pas très pavoisant ce jour !
RépondreSupprimeralors , vous avez vu beaucoup de drapeaux aux fenêtres?
RépondreSupprimerpas grand monde parmi la populace a obéi à notre pédalopractor .....
pour les bobos , je dit pas...mais dans les kartchés immigris, pas un seul drapeau vronzais....la clientèle ne donne rien en échange , sont têtus , les bougres !