Accompagné du ministre de l'Intérieur et du secrétaire
d'État à la Réforme territoriale, histoire de faire sérieux, Manu-la-Mâchoire, chef
de gouvernement, bras armé de l’exécutif, s’est donc déplacé l’autre jour à
Moirans pour rassurer la population
après la mise à sac de leur aimable petite cité, la ruine de leur petite gare
et de commerces dont le chiffrage des dégâts est discrètement occulté. Mise à
sac réalisée sans vergogne par une bande d’origine communautaire de voisins
exigeant qu’un des leurs, condamné récidiviste en prison pour vols, violences
aggravées et, je crois, pour meurtre, puisse bénéficier d’une permission de sortie afin d’assister aux
obsèques de son frère qui, encagoulé et armé dans une voiture volée, est mort
en s’emplafonnant le décor après un braquage…
Le grand chef, il a causé très bien. Faut dire que ses
spécialistes en éléments de langage avaient
eu le temps d’affuter leurs plumes. Ce n’était jamais qu’un cas parmi d’autres
où l’autorité de l’Etat de Droit et
la sécurité des populations dont il a la charge étaient ouvertement bafouées. Ça
pouvait attendre quinze jours. Ça ne présente pas la même urgence que d’aller compassionner dans une chapelle ardente d’accidentés
de la route où le rôle de l’Etat se limite à broder sur le thème du "toute
la lumière sera faite" en attendant qu’on passe à autre chose…
A Moirans, donc, il a causé très bien. C’était vraiment "Pelle
à Tarte sur le pont d’Arcole" (Métro Hôtel-de-Ville) :
"- Les
troubles ayant eu lieu ici sont, par leur gravité, leur violence, inexcusables !
Ceux qui veulent tordre le bras à la justice, tordre le bras aux forces de
l'ordre, tordre le bras à la République s'exposent à une réponse d'une extrême
fermeté: ils doivent s'attendre à être implacablement recherchés et poursuivis
en justice. Il n'y aura aucune
impunité et ceux qui se sont livrés à ces actes seront interpellés, poursuivis
et sanctionnés."…
- Mouais. Le jour des faits, le préfet aux ordres du gouvernement n'avait pas
autorisé la police à intervenir pour interpeller
sur le fait les auteurs. Les enquêteurs doivent donc maintenant tenter de
confondre des coupables gantés et cagoulés à partir d'images vidéo... Autant
dire que les avocats des manouches éventuellement suspectés sauront démonter les
accusations…
D’ailleurs, le Préfet est très raisonnable : "-
On ne peut pas faire n'importe quoi,
arrêter n'importe qui. Nous avons emmagasiné des preuves, l'enquête va se
poursuivre."
Bref, quinze jours après, aucune interpellation n'a encore
eu lieu. Néanmoins, "certaines personnes
pourraient être identifiées dans les semaines
à venir" et "plusieurs
interpellations pourraient avoir lieu
dans les jours à venir"… Attendons que ça se calme et qu’on passe à autre
chose…
- Dans le même ordre d’idée, pour ce qui est de la poursuite
implacable des malfaisants, j’ai
cherché à me rencarder sur la mode des "faits d’incendie volontaires de
véhicules" dont il est malaisé de déterminer le nombre. Il n’existe évidemment
aucune statistique vraiment fiable mais quatre indicateurs permettent de s’approcher
de la chose. Voici donc ci-après leurs données 2013 (avec la variation par
rapport à 2012) :
- Faits
d’incendies volontaires enregistrés par la police et la gendarmerie :
34.441 (-7,9%)
- Interventions par Police-Secours pour incendies de véhicules :
37.221 (-6,6%)
- Interventions des Sapeurs-Pompiers pour feux de véhicules : 54.543 (-6,1%)
- Remboursements de tels sinistres par les compagnies d’assurance :
44.600 (+1,6%)
En miroir, je mettrai les dernières
statistiques de condamnations inscrites en 2013 au casier judiciaire pour
"Destruction d'un bien d'autrui par explosion ou incendie" (donc pas seulement les bagnoles). On arrive au chiffre de… 2.432 condamnations. Bien
sûr, ça n’a rien à voir, mais je ne peux pas m’empêcher de comparer ce chiffre
à celui des "faits constatés" par la police et la gendarmerie en 2012 :
6,5% !
On notera que les procédures pour arriver à ces condamnations ont duré en
moyenne… plus de 15 mois.
On notera aussi que, pour celles prononcées avec peines de prison (le plus souvent inférieures ou
égales à 2 ans, donc jamais exécutées), 75% étaient
assorties de sursis total ou partiel…
- Passons à autre
chose. Dimanche dernier, en civil et n’étant pas en service, un policier
adjoint de sécurité de l’unité de métro de Toulouse a été reconnu à la sortie d’un
bar, sans doute par quelque resquilleur du métro qu’il avait dû déranger. Il a alors été pris à parti et
violemment agressé par cinq individus armés de ceintures et de tessons de
bouteilles. Transporté aux urgences, il a écopé d’un nez cassé, de nombreuses
plaies à la tête, et d’un arrêt de travail de dix jours…
Deux des agresseurs présumés ont pu être interpellés sur
place par la BAC.
Le juge de service leur
a gentiment demandé de revenir au tribunal le… 8 décembre et… les a invités à rentrer
chez eux…
- Ah oui ! Faudrait pas croire ! Le parquet a
requis aujourd'hui une peine de 10.000 euros d'amende contre Eric Zemmour, poursuivi pour provocation
à la haine envers les musulmans, pour des propos tenus lors d'une interview au
journal italien Corriere della Sera.
C’est vrai qu’il avait osé dire que les musulmans "ont leur code civil, c'est le Coran"
et que là où "ils vivent entre eux, les
Français ont été obligés de s'en aller."
Dans son réquisitoire, la procureure
a estimé que ces propos ont "pour objet principal d’opposer les musulmans et les Français" (sic).
Longue vie au bras de justice !
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