Hier,
donc, dans la cour de l’Hôtel des Invalides, le Ludion pédalonautique qui fait
office de Président a prononcé le discours convenu d’hommage national aux victimes que, n’en doutons pas, nous
attendions tous. Oui, que nous attendions ; enfin, dont nous pouvions
naïvement espérer quelques hauteurs de vue dans les circonstances présentes. Le
genre de circonstances qui, comme en janvier dernier, permettent en effet au
ludion de remonter mécaniquement à la
surface… Des circonstances qui, aussi dramatiques soient-elles, sont de nature
à lui donner fugacement l’occasion de s’élever au-dessus du rôle où il s’est
lui-même embourbé au fil des années : Celui d’un simple Monsieur Loyal
annonçant et commentant l’entrée en scène et le tour de piste de clowns
surgissant de derrière le rideau de façon imprévue au gré d’une programmation
qu’il ne maîtrise pas, si tant est qu’elle existe…
Ben
non. Bien que sûrement très "travaillée" par les professionnels, la cinéscénie diurne proposée faisait très téléphonée et pour ce qui est du
rassemblement et de la communion dans des valeurs communes, on fait mieux au
Puy du Fou…
Et,
surtout, en décalage avec le tragique du réel, le discours est resté au niveau
du robinet d’eau tiède habituel. Vous me direz que dans un sens ça rassure…
Je
ne vais pas revenir dessus. L’amiral blanc a fait l’effort méritoire d’en faire
une explication de texte exhaustive à laquelle je vous renvoie. De cet
enfilage de perles, je n’en retiendrai que trois :
-
Notre seul ennemi "c’est la haine"
Il faut donc faire la guerre à… la haine ;
et pour ça, il est inutile de savoir d’où elle vient ni pourquoi…
-
"(un)
dieu trahi "… Vous noterez que la laïcité a quand-même mis une
minuscule. Mais en quoi le chef d’un Etat laïc s’arroge-t-il le droit de juger
que des fidèles d’un culte quel qu’il soit ont trahi leur foi ?
-
Et la totale : [nous
sommes] "un peuple libre, qui chérit sa culture, la
sienne, c’est-à-dire toutes les cultures."…
Tous
les poncifs y étaient ("-
Je n’ai rien oublié ? J’ai bon ?") et ce n’est pas ça que j’en retiens. Non. Ce qui m’a le
plus frappé, c’est la construction de la mise en scène et ses arrangements
sonores. Comme un malaise…
Ce
n’est pas nouveau. C’est presque chaque fois pareil quand le monstre froid qui
a effacé toutes les transcendances du domaine public s’ingénie à singer à son
profit les cultes, rituels et cérémonies qui permettaient autrefois à un
peuple, à une Nation, de faire communauté.
C’était presque aussi grotesque que les cercueils lestés de sable qu’on entra
au Panthéon avec queues de chevaux et sabres au clair…
Cette
fois-ci, le symbole le plus parlant, celui qui incarnait le mieux le vide de sens de la chose, tout à la fois l’inculture
absolue, le renoncement au faire, la
perplexité devant l’agir et la
soumission émotionnelle à l’instant sous
un ciel où rien ne luit, c’est la programmation de la musique et des chants !
De
toussa, les médias qui reflètent bien
l’air du temps n’ont pas retenu la
Marseillaise allant-de-soi, mais le choix de faire chanter par quelques
professionnelles :
"Quand on n’a que l’Amour" de Brel et "Perlimpinpin" de Barbara…
-
A l’angoisse des siens d’être agressés et massacrés par la haine (générique), l’Etat régalien n’a rien d’autre à répondre :
- Nous avons l’Amour de l’autre…
-
A la question des siens de savoir pourquoi on leur fait ça, l’Etat régalien n’a
rien d’autre à répondre que : - Tiens c’est vrai, pourquoi ?
Voilà qui complète bien la Marseillaise…
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