"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 28 novembre 2015

Quand on n’a que… quoi déjà ?



Hier, donc, dans la cour de l’Hôtel des Invalides, le Ludion pédalonautique qui fait office de Président a prononcé le discours convenu d’hommage national aux victimes que, n’en doutons pas, nous attendions tous. Oui, que nous attendions ; enfin, dont nous pouvions naïvement espérer quelques hauteurs de vue dans les circonstances présentes. Le genre de circonstances qui, comme en janvier dernier, permettent en effet au ludion de remonter mécaniquement à la surface… Des circonstances qui, aussi dramatiques soient-elles, sont de nature à lui donner fugacement l’occasion de s’élever au-dessus du rôle où il s’est lui-même embourbé au fil des années : Celui d’un simple Monsieur Loyal annonçant et commentant l’entrée en scène et le tour de piste de clowns surgissant de derrière le rideau de façon imprévue au gré d’une programmation qu’il ne maîtrise pas, si tant est qu’elle existe…   

Ben non. Bien que sûrement très "travaillée" par les professionnels, la cinéscénie diurne proposée faisait très téléphonée et pour ce qui est du rassemblement et de la communion dans des valeurs communes, on fait mieux au Puy du Fou…
Et, surtout, en décalage avec le tragique du réel, le discours est resté au niveau du robinet d’eau tiède habituel. Vous me direz que dans un sens ça rassure…

Je ne vais pas revenir dessus. L’amiral blanc a fait l’effort méritoire d’en faire une explication de texte exhaustive à laquelle je vous renvoie. De cet enfilage de perles, je n’en retiendrai que trois :
- Notre seul ennemi "c’est la haine" Il faut donc faire la guerre  à… la haine ; et pour ça, il est inutile de savoir d’où elle vient ni pourquoi…
- "(un) dieu trahi "… Vous noterez que la laïcité a quand-même mis une minuscule. Mais en quoi le chef d’un Etat laïc s’arroge-t-il le droit de juger que des fidèles d’un culte quel qu’il soit ont trahi leur foi ?  
- Et la totale : [nous sommes] "un peuple libre, qui chérit sa culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures."…

Tous les poncifs y étaient ("- Je n’ai rien oublié ? J’ai bon ?") et ce n’est pas ça que j’en retiens. Non. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la construction de la mise en scène et ses arrangements sonores. Comme un malaise…
Ce n’est pas nouveau. C’est presque chaque fois pareil quand le monstre froid qui a effacé toutes les transcendances du domaine public s’ingénie à singer à son profit les cultes, rituels et cérémonies qui permettaient autrefois à un peuple, à une Nation, de faire communauté. C’était presque aussi grotesque que les cercueils lestés de sable qu’on entra au Panthéon avec queues de chevaux et sabres au clair…

Cette fois-ci, le symbole le plus parlant, celui qui incarnait le mieux le vide de sens de la chose, tout à la fois l’inculture absolue, le renoncement au faire, la perplexité devant l’agir et la soumission émotionnelle à l’instant sous un ciel où rien ne luit, c’est la programmation de la musique et des chants !   
De toussa, les médias qui reflètent bien l’air du temps n’ont pas retenu la Marseillaise allant-de-soi, mais le choix de faire chanter par quelques professionnelles :
"Quand on n’a que l’Amour" de Brel et "Perlimpinpin" de Barbara…

- A l’angoisse des siens d’être agressés et massacrés par la haine (générique), l’Etat régalien n’a rien d’autre à répondre : - Nous avons l’Amour de l’autre…
- A la question des siens de savoir pourquoi on leur fait ça, l’Etat régalien n’a rien d’autre à répondre que : - Tiens c’est vrai, pourquoi ?


Voilà qui complète bien la Marseillaise…

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