"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 30 janvier 2016

Tableaux d’une exposition…



Histoire de meubler le désœuvrement d’un ouiquende sinistrement ordinaire pas même troublé par les slogans qu’ânonnent trois pelés manifestant contre l’état d’urgence sur la place d’à côté, l’envie m’a prise de ressortir des réserves de mon musée perso et de raccrocher aux cimaises de céans deux "tableaux" d’artistes inconnus. Il est vrai qu’ils ont déjà figurés, il y a à peine plus d’un an, dans une de ces expositions temporaires que j’organise parfois ici. Celle-là était intitulée "Tableaux d’une exposition" en référence à l’œuvre pour piano de Moussorgski. Etant forcément (par nature et destination) un "auditif", il avait traduit en notes de musique ce qu’il avait ressenti lors d’une exposition de peintures devant divers tableaux aussi différents que des poussins sortant de leurs coques ou la majesté de la grande porte de Kiev…
Pareillement, moi qui suis un "visuel", j’aime trouver des images pouvant traduire à mes yeux ce que j’entends… ou ce que je pense dans ma tête. Il est vrai que si le résultat est probant pour moi, mes fidèles lecteurs, aussi intelligents soient-ils, ont parfois du mal à percuter^^ Mais bon…

Donc, voici ci-dessous le diptyque retenu aujourd’hui :


Comme tout bon critique, historien d'art ou conférencier "expliquant" Jeff Kons à des touristes japonais, je me dois évidemment de bavasser devant la chose pour tenter de vous convaincre du pourquoi et comment le commissaire ploukèmien de l’expo a cru devoir sélectionner ces deux œuvres figuratives et les réunir bizarrement dans un même diptyque. Voici donc la notice du catalogue :

« Il s’agit, comme souvent en ce lieu, d’opérer par contraste afin de "donner du sens et d’interpeller au niveau du vécu" Ce diptyque porteur de sens nous interpelle avec bonheur en nous faisant prendre conscience des progrès du vivre-ensemble et de l’extraordinaire enrichissement en savoir-être réalisé dans l’âge scolaire en à peine deux générations. Vous avez sous les yeux, en miroir dans le même espace visuel, le contraste saisissant entre le "mouvement qui prend son temps" heureusement révolu et le "bougisme immobile" que nous apportent enfin le principe de précaution, le par-ce-que-je-le-vaux-bien, les "valeurs" et toutes ces sortes de choses…  Contraste. D’un côté, encore tristement réduit au noir-et-blanc, vous avez ce mélange d’amitié et d’émulation qui forgeait les petits d’hommes à le devenir à coup de débrouillardise et de bouts de ficelle (notez le panier de basket) De l’autre, vous voilà rassurés. Nul besoin de forger quoi que ce soit pour "être" ; la prothèse manufacturée chinoise est là. Grâce à elle, assistanat premier, la jeunesse pourra "être" quoi qu’il arrive. ; virtuellement du moins, mais n’est-ce pas l’essentiel ?
Contraste ! D’un côté, vous aviez la fraternité communautaire et la complicité virile. Inquiétantes dérives… De l’autre, voyez comme l’aimable chacun-pour-soi remplit désormais l’espace et l’espèce dans l’éternel présent sans souci d’avenir. Seul résidu des temps sombres qui surnage encore inconsciemment, en dépit des efforts de Najat et de l’hermaphrodisme administratif, c’est la séparation instinctive filles et garçons comme on ne le fait plus à l’église depuis longtemps. Vous noterez accessoirement le désintérêt de tous pour la "Ronde de nuit" de je ne sais plus quel grand peintre flamand. Mais il est mort depuis si longtemps qu’il ne peut plus se vexer…»

Oualà, N'oubliez-pas le guide... Ni les honoraires du conférencier..

vendredi 29 janvier 2016

Taubira, quand j’écris ton nom…



Je disais hier qu’on n’en aura pas fini avec Mme Taubira. Ne prenez pas le fallacieux prétexte que, par sa seule et souveraine volonté, elle n’est plus ministre de la République pour vous exonérer de fléchir le genou devant celle qui reste Mme le la ministre, de son vivant comme pour l’éternité dans les manuels d’histoire. Tartuffe et ses dévots sont toujours aux affaires. En conséquence, Dame Taubira reste et restera l’incarnation statufiée du Tabou absolu. Le seule être, que dis-je, l’Être par excellence qui, quoi qu’il arrive, a le privilège unique dans notre République laïque de vous valoir le cas échéant une condamnation pour blasphème ; ce délit crime qui n’existe plus dans notre droit pour toutes autres divinités

Nul n’oserait, donc, même tout seul dans sa cave à charbon, au risque d’être ouï par une famélique souris grise prête à vous dénoncer pour une croute de fromage, nul n’oserait, disais-je, murmurer dans un souffle à l’endroit de la Dame un mot, aussi flatteur et obséquieux soit-il, qui pourrait être interprété par quelque sulpicien d’aujourd’hui comme un soupçon de recel de complicité d’amorce d’une ébauche de propos raciste…

La confirmation nous en est donnée par Le Monde, la référence par excellence. Et cela dès le premier jour alors que Dieu lui-même en avait eu besoin de sept pour boucler le dossier.

Figurez-vous donc que je-ne-sais-quelle stagiaire sous-payée du Monde a naïvement cru malin pour grimper dans la hiérarchie de poster le touïtte ci-après :


Peu après, en catastrophe, le gazouillis a été supprimé et la même photo repostée avec comme titre :
"Christiane Taubira, encensée et contestée"
ou quelque chose de ce genre…

Il n’est pas rare que des expressions populaires bien-de-chez-nous disparaissent par obsolescence ou évolution de la langue parlée. C’est souvent la perte de la mémoire historique ou le progrès technique qui les ont rendues incompréhensibles au commun. En revanche, hormis la suppression sans peur du ridicule de certains mots trop politiquement connotés par les guillotineurs de 1793, on n’avait jamais vu comme aujourd’hui cette autocensure hystérique des expressions populaires les plus anodines.

Vous n’aurez donc plus de bêtes noires. Croiser le fâcheux, voisin de palier aux mains moites qui vous colle, votre Hilarion Lefuneste à vous ; vous farcir Hollande à la télé ou Caroline Fourest sur France-cul’ ; ce ne peut plus être votre bête noire. Votre bête blanche ? En principe ça devrait passer mais méfiez-vous !    

Taubira ne peut pas être votre bête blanche ! Ce serait comme l’appeler Blanchette ! Imaginez ! Vous seriez bon pour aller directement au gnouf !

Alors quoi ? Rien. Elle est celle qui est, dont on tremble à prononcer le nom et à laquelle aucun adjectif ne peut-être accolé. Un peu comme YHWH pour les porteurs de kippas...



jeudi 28 janvier 2016

Taubira part, la déchéance reste…



C’est le titre de la Une de La Croix de ce matin. Je n’ai pas encore lu l’article en pages intérieures, mais je me doute plus qu’un peu que le sens que le comité de rédaction présumé christophile donne à ce titre n’est pas tout à fait le même que celui qui me vient à l’esprit…

Bon. Cépatout. Perso, à la Une du Murmure, ce quotidien d’opinion, généraliste, sportif et un chouïa porno qui n’existe que dans ma tête, j’aurais été tenté par des titres avec points d’interrogation ; par exemple : "Qu’est-ce que ça change ?" ou, plutôt et surtout, "Est-elle vraiment partie ?"…

Parce que, hein, à 64 ans, ce genre de gonzesse aussi scotchante qu’un papier tue-mouche et imbue d’elle-même qu’érotofuge, c’est pire que le sparadrap du capitaine Haddock !

On ne va pas s’étendre sur son pédigrée, mais tout de même ! Ayant commencé à 26 ans une carrière de militante hystéro-indépendantiste guyanaise qui colle à tout ce qu’elle touche, son DOM finit par lassitude par lui donner à 41 ans un siège de député(e) "non inscrit(e)". Bien qu’électron libre par rapport aux divers groupes parlementaires sinistro-orientés, son culot et l’indulgence plénière que lui valent ses divers privilèges nobiliaires (femelle, mélanodermée, indépendantiste anti-française…) lui permettent d’imposer une loi qui-ne-mange-pas-de-pain reconnaissant comme crimes contre l'humanité l’esclavage et la traite négrière (que la traite "occidentale", hein !). Forte de ce beau succès, elle remarque alors que, pour tenter de survivre, le radicalisme cassoulet n’hésite pas à sous-traiter son étiquette à n’importe quel agitateur ou aigrefin pour peu qu’il ait quelque aura médiatique ; comme, par exemple, Bernard Tapie. Elle fait donc sa petite OPA sur le PRG dont les vieux notables libidineux, trop contents, lui fournissent en bavant les 500 signatures. Demandez à Jospin ce qu’il a dû en penser le soir d’un certain 21 avril… Mais on ne lui en a pas tenu rigueur ; c’était exclusivement la faute à Chevènement… Qu’importent ses 2,3% ; c’était parti ! Elle avait pu causer dans le poste pendant trois semaines à tous les acurabas ; elle était lancée. Dès lors, son positionnement… éthique excluant que l’établissement médiatique et politique ose lui adresser la moindre critique, elle était devenue une icône incontournable dans le paysage.
Le reste allait de soi compte tenu de la pusillanimité des larves qui nous gouvernent. Je m’étonne aujourd’hui de ma naïveté quand, en mai 2012, je me scandalisais de sa nomination place Vendôme :
"Nommer à la Justice une telle vipère en dit long sur la superficialité et le cynisme du rassemblement normal. Une harpie qui promeut officiellement une nouvelle théorie générale du droit imposant d’ignorer le réel et de travestir les faits dans tout procès où il faudra cyniquement satisfaire la partie que "on" souhaite privilégier…" Depuis, elle a fait mieux, d’accoupler le même au même jusqu’à créer des emplois à vélo (double équipe d’officiers de sécurité : en bagnole et en vélo)  

Elle quitte donc le gouvernement… de sa propre initiative. Comme tant d’autres (à ce propose, j’en profite pour actualiser en post-scriptum le tableau de ce qui reste du 1° gouvernement du changement c’est maintenant).

Mais est-elle vraiment partie ? Urvoas ou pas Urvoas avec ses monomaniqueries autoritaro-sécuritaires, le Pédalonaute a beau creuser sa tombe pour s’y ensevelir lui-même dans la dignité, las ! "l’œil de Taubira était dans la tombe et regardait François…" 
[Victor Hugo (más o menos) d’après Genèse 4]

Ce n’est pas que son œil qui, tel une statue du commandeur, va planer au-dessus des flots flottements du marigot. C’est sa tronche et son verbe qui vont s’inviter sans retenue sans que nul n’ose la contredire, même si elle dit qu’il fait jour à minuit. On n’a pas fini de rigoler.