Or donc, Manu-la-Mâchoire a reçu solennellement le rapport qu’il avait
commandé à Robert Badinter sur la Réforme
du Code du Travail. Excusez du peu…
Tout d’abord, une première remarque issue de mon esprit nauséabond
putride : Qu’en ces temps modernoeuds
le gouvernement d’un grand pays développé n’ait trouvé à confier ce dossier
qu’à une retraité de 88 balais sorti du formol pour l’occase me déclenche une Schadenfreude qui réchauffe autant mes
vieux os qu’un single malt 18 ans d’âge ! Mais ne rêvons pas. Le choix du
scribe suffit déjà pour comprendre que le but recherché n’est que de gagner du
temps, de calmer les sinistroïdes, le truc ne devant accoucher que d’une souris
en enterrant l’essentiel. En effet, le choix du scribe n’a rien du recours à l’expertise,
il est celui du symbole : On se réfère à l’avis d’un ancien président du
Conseil Constitutionnel, statufié de longue main comme une figure incontestable
et une autorité morale de la Gauche en général et de la Mitterrandie en
particulier. Ce pourrait être, il est vrai, une cynique manœuvre tactique pour
faire avaler la potion ; même pas, comme on le verra plus bas…
Ensuite, m’est revenu à l’esprit le pédigrée du personnage et une référence
biblique (je ne me refais
pas…) :
Vous connaissez tous (Genèse 1) l’histoire du jardin d’Eden et du fruit de l’arbre (celui de la connaissance du bien et
du mal…) En mangeant le fruit de l’arbre, ha-adam (en hébreu "l’homme" générique, l’espèce…) a hérité de devenir mortel et de "se nourrir à
la sueur de son front". Le premier acte d’insubordination (je dirais
d’indépendance) de l’espèce vis à vis de Son Créateur lui a donc valu la double peine : Les peines essentielles,
il n’y en a pas d’autres : La conscience de l’inéluctabilité de sa mort et la nécessité de bosser pour survivre…
Pourquoi cette digression ? Parce que, quelque part et tout bien réfléchi, le socialisme, la gauche, toussa, semblent s’être donnés comme
mission, comme vocation, de nous débarrasser de cette double peine. Ils ont du
boulot…
Mais revenons à Badinter. Ayant longtemps milité pour la dépénalisation des rapports
homosexuels avec mineurs aux âges où les relations hétérosexuelles étaient
légales, on se souvient surtout de lui comme le garde des Sceaux qui, il y a 35
ans, avait fait voter l’abolition de la peine de mort. On avait déjà là un
exemple du type même de réforme bâclée ne réglant tout au plus (et statistiquement
nettement moins) que la
moitié du problème. En effet, que je sache, son texte à la con s’est bien gardé
d’abolir la peine de mort pour les victimes…
Et voilà que ce gus s’attaque maintenant au Travail, le
deuxième volet de la double peine biblique (manifestement, il ne se mouche pas dans du
Kleenex) ! Le moins
que l’on puisse dire, c’est que le résultat s’annonce encore moins efficace que
celui de sa précédente réforme si fondamentale.
Compte tenu de l’ampleur de la tâche, la méthodologie proposée est
intelligente (et prudente) : réécrire le Code du travail sur deux ans en
distinguant trois parties : Ce qui relève de la Loi ; ce qui sera
négociable et ce qui s’appliquera faute d’accord. Le tout chapeauté par un
préambule énonçant 61 principes qui restent des généralités. Ainsi, le contrat
à durée déterminée est la règle sauf
exceptions prévues par la loi ; le licenciement doit avoir un motif
réel et sérieux sans le définir ;
le repose hebdomadaire est le dimanche sauf
dérogation ; etc. Tous les ingrédients sont réunis pour que rien ne
change et que les cavaliers législatifs fassent vite reprendre au Code les
milliers de pages qu’on nous promet qu’il va perdre.
A cet égard, le principe de la
majoration des heures sup’ sera acté. Mais à quel taux ? Actuellement verrouillé à +25%, il pourrait
être abaissé à +10% par accord d’entreprise sauf
si la branche s’y oppose, ce
qu’elle feront toutes… Majoration qui pourrait être de +0% dans les rêves de
Macron… Rien ne changera, je vous dis !
D’ailleurs, Badinter n’a présenté que le cadre et les principes. C’est la
sagesse des vieux croutons. Sympa, il a bien voulu rendre service aux jeunots
qui jouent la montre en attendant le gong de 2017. Il espère peut-être n’être
alors plus là. Il a défini remis dans l’ordre les principes essentiels
du droit du travail. Quant au point fondamental de la réforme annoncée,
c’est-à-dire ramener toutes les négociations au niveau de l’entreprise,
"cela viendra plus tard"…
Bref, lancer ce genre de projet en dernière année de mandat présidentiel
avec la gauche-gauche au cul ne sert qu’à brasser du vent, à occulter au
passage l’enterrement discret de la loi Macron-2, à déboussoler l’électorat, à
bruiter une apparence de parole. Quand l’actualité permettra de passer à autre
chose, on pourra toujours glisser en douce le bébé mort-né sous l’épais tapis
des partenaires sociaux.
Cher plouc'em
RépondreSupprimerVenant d'un homme qui se vante de creuser "consciencieusement par sa survie à creuser la tombe du système de retraite par répartition", d'un homme qui a eu l'outrecuidance de travailler toute sa vie (même à l'école), je trouve votre post honteux ! Quoi ! Aucune confiance en ce gouvernement qui nous prouve, en parole, en action et en omission qu'il ne veut que notre bonheur. Et se moquer d'un grand sage, une haute figure du régime, un emblème de notre gauche, un humaniste enfin, c'est NAUSEABOND. Ne profitez pas de ses 88 ans pour relancer le débat sur l'euthanasie !
Parce que nous, les "djeunes", on sait qu'on nous aime, qu'on va réaliser nos rêves ! Bouh le vilain oiseau de mauvais augure que vous faites...
En tout cas, merci cher Plouc'em de contribuer par votre survie à entretenir et former le moral d'un "djeune".
Antiloque
Merci pour ces reproches "constructifs" qui devraient "normalement" m'ouvrir des horizons^^
SupprimerVous êtes un exemple d'intelligence en action, vous lire est un bonheur. Merci pour cette analyse biblique et gérontomoqueuse. Sincèrement, je vous envie. Bravo.
RépondreSupprimerMerci. N'en jetez plus!
SupprimerEn êtes vous bien sûr?
RépondreSupprimerDe quoi ?
Supprimer