Les déjà-vieux (en âge) se souviendront de ce
désastre foireux qui a suivi l’invasion de l’ambassade US à Téhéran et la prise
en otage de ses diplomates et de tout le personnel avec la complicité manifeste
des autorités après l’arrivée au pouvoir de Khomeiny. Les images des épaves d’hélicos
et des cadavres des forces spéciales US calcinés dans le désert avaient fait le
tour du monde. Personnellement, j’avais surtout retenu cette anecdote qui avait
fuité à l’époque : Dans la "salle
des opérations" de la Maison Blanche, au milieu des généraux étoilés et
des têtes d’œufs en costard qui cherchaient fébrilement à comprendre et à trouver
comment réagir, Jimmy Carter, livide, assis immobile, comme absent et quasi
transparent, regardait fixement la carte de l’Iran en marmonnant comme un
automate la litanie des noms de villes qu’il lisait dessus… Brusquement
confronté aux-faits-qui-sont-têtus, le
chef-en-dernier-ressort ne pouvait alors pas affronter le réel. Il lui fallait dire
"pouce" pour se réfugier un moment dans un autre espace-temps. C’est
humain…
On a l’impression qu’il en est de même aujourd’hui
chez nous. Tout est bon pour éviter de résoudre l’équation, pour éviter qu’on
vous appelle au tableau… Tirer les conséquences d’avoir dû se résoudre à dire
qu’on fait la guerre, c’est trop dur. Le traité transatlantique TAFTA, c’est
trop compliqué. Punir vraiment la
canaille, c’est fatiguant. Et tout à l’avenant… Alors, vite, on s’invente une
histoire ; on remplace les pièces d’un jeu d’échec de chair et de sang par
des billes à la récré ; "on va dire qu’on est les cow-boys et qu’il n’y
a pas d’indiens"…
Comme ça, il n’y a "d’attentats terroristes"
qu’à partir d’une douzaine de morts à la fois si ce sont des journalistes ou
des juifs ; ou au moins plus d’une centaine, l’habitude aidant, si ce ne
sont que des acurabas lambda… En deçà, ce ne sont que des actes isolés de
déséquilibrés irresponsables à qui la Sécu paiera un suivi psychiatrique… Comme ça, devant la petite bébête de la courge
du chômage qui-monte- qui-monte, il suffit d’aligner les taux de TVA des Tampax
sur celui des capotes… Comme ça, quand les pompiers morflent tous les jours, il
suffit de rappeler que la dernière promotion de la Légion d’Honneur respecte
bien la parité… [soi-dit en
passant, la plus ineffable bêtise débile entendue depuis longtemps…]
Et pourtant, toussa
ne relève pas d’une manière puérile de se réfugier dans le monde de Mary
Poppins. C’est pensé et calculé pour nous entuber bien-bien.
La meilleure preuve, c’est le psychodrame qu’on
nous a inventés sur la question de la déchéance de nationalité ! L’annonce
de cette mesure, à la fois sans portée pratique et d’une valeur symbolique
forte, n’a pas d’autre objectif que de foutre le Bronx tous azimut, à droite, à
gauche et même au Effhaîne, en donnant de l’air et des marges de manœuvre à l’exécutif.
Surtout, surtout, ça fera quelques mois de gagné où on ne parlera que ce ça…
Or, outre le fait que ça n’accouchera même pas d’une souris, c’est totalement
bidon ! Tant en ce qui concerne la limitation aux seuls binationaux que de
la nécessité de réviser la Constitution !
- Prenons d’abord la Constitution :
Qu’il s’agisse de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, du
Préambule de la Constitution du 27
octobre 1946 comme du Préambule
et des articles 1 à 4 de ladite Constitution du 4 octobre 1958 (révisée en
dernier lieu le 23 juillet 2008), il est partout fait état des termes "peuple", "Français"
et "citoyens" sans qu’aucun de ces termes soient définis plus avant…
Il n’est fait nulle part état de ce qui constitue le fait d’être Français, ni
comment s’acquiert (et donc éventuellement se perd) cette qualité. On peut donc en conclure – ou à tout le moins défendre –
que le fait d’être Français n’est pas constitutionnel
et relève donc de la loi ordinaire. Point barre.
- Prenons ensuite les Traités internationaux
qui priment sur la Constitution :
Ceux-ci interdisent – nous dit-on – de "créer
des apatrides". Ouais… Il y en a trois :
1°. La Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme de 1948.
Elle dit effectivement en son article 15 : "Nul ne peux être arbitrairement privé
de sa nationalité"
Mais, a) Comme nombre de résolutions votées en AG
de l’ONU, c’est une proclamation sans aucune valeur contraignante et sans
portée juridique réelle. Au surplus, b) le mot "arbitrairement" rend
possible toute déchéance prononcée par un Etat souverain dès lors qu’il s’agit
d’une mesure individuelle motivée de manière contradictoire avec respect des
droits de la défense…
2°. La Convention
relative au statut des apatrides de 1954.
Visant à protéger les apatrides, elle les
assimile aux réfugiés. Elle reconnaît donc que ça existe et leur donne un statut. Et elle n’interdit pas d’en créer…
[Voilà le gag : allant plus loin que le Pédalonaute,
les élus de droite réclamant (à bon droit) l’extension de la déchéance aux
mono-nationaux, proposent de donner aux Jihadistes les protections dues aux
réfugiés !]
3°. La Convention de réduction des
cas d’apatrides de 1961.
Celle-ci prévoit bien que les États contractants ne priveront pas de sa
nationalité l’individu que cela rendrait apatride. Toutefois, l’article 8 donne
aux Etats, notamment, la faculté d’y mettre une réserve et de conserver la
faculté d’apatridiser les individus
ayant eu un comportement de nature à porter un préjudice grave aux intérêts
essentiels de l’État… a) Lors de sa signature, la France y a mis
cette réserve. b) Au surplus, si la France a signé la Convention en 1962, elle
ne l’a jamais ratifiée ; donc elle n’a aucune force légale en France…
C’est juste une pièce de théâtre. Du mauvais boulevard joué consciemment sans
que personne n’y croit par des cancres voulant rester sur les planches pour
éviter de retourner en classe.
Et pourtant, ce ne sont pas des amateurs…
j'en connais un qui va sécher au tableau en 2017....
RépondreSupprimeril va se payer un moment de grande solitude , lorsqu'on lui demandera le tableau de variation de la courge.....
et pour l'équation, combien de racines , une , deux ? zéro , mon garçû ! zéro pointé , même !
y en a un au fond qui tente de souffler ?
venez donc là , l'ami , oui , françois , vous pouvez retourner vous asseoir ....non, à la réflexion , votre carnet de notes , voui , un p'tit mot pour vot' papa ....
alors , à l'élève nicolas maint'nant , vous qui vous agitiez au fond, vous allez la résoudre l'équation? vous avez avalé votre langue?
ho putain, le pied !