Le mois dernier, occultée par les rideaux de fumée multiples et variés de saison dont la déchéance de nationalité n’était pas le moindre, une décision de la Cour de Cassation est passée inaperçue. Elle était pourtant exemplaire du relativisme et du n’importe quoi qui prévaut, sous la houlette idéologique du Syndicat de la Magistrature, toujours plus qu’hier et moins que demain, au plus haut niveau de nos instances judiciaires.
Le
17 décembre, donc, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi formé par Patrick Devedjian
suite au rejet de sa plainte en diffamation contre le dromadaire Le Point. Dans un article, ladite bête
de somme de la caravane commerciale médiatique avait évoqué avec une certaine
gourmandise une relation extraconjugale entre cet élu doublement vendeur (baron contesté d’un
département plus-blanc-tu-meure et sarko-compatible) et la oh combien sulfureuse Valérie
Trierweiler depuis lors passée de mode…
Marié
et père de quatre enfants, le bon Patrick avait poursuivi Le Point en diffamation, considérant que cette info rendue publique
portait -comme le dit la loi - "gravement atteinte à son honneur et à sa
considération". Bon. On n’est pas là pour rigoler. Perso, je me fous
éperdument de cette coucherie. Nous avons tous compris que la Valérie n’a
jamais négligé d’accorder ses suffrages à toutes braguettes susceptibles de lui
apporter quelque avantage ; et pas seulement des infos sur l’oreiller pouvant
alimenter des scoops lui permettant de gonfler sa rémunération par Paris-Match.
Le plus connu des benêts à s’être laissé prendre en est la preuve…
Là
n’est pas la question. Pas même celle de savoir si les faits évoqués étaient
avérés (les
juges ne s’en sont pas préoccupés).
Ni même celle du résultat du jugement que Devedjian n’a pas volé. Ce qui mérite
d’être relevé, en revanche, c’est l’interprétation que la Cour donne de la
notion d’infidélité :
Rappelant
qu’il y a "atteinte à l’honneur ou à
la considération que lorsque les comportements évoqués sont contraires aux
valeurs morales", le Juge en dernier ressort écrit : "L’évolution des mœurs comme celle des
conceptions morales ne permet plus de considérer l’infidélité conjugale
contraire à la représentation commune de la morale dans la société
contemporaine". OK. Dont acte. .
Et
la Cour d’ajouter comme argument que "l’adultère
est dépénalisé depuis plus de quarante ans". Soit dit en passant, cet ajout superflu est
une belle illustration du fait que je répète souvent : "La morale a été
remplacée par le légal". Mais bon.
La
question n’est encore pas là. Elle est dans les effets à venir de ce jugement,
dans la manière dont les tribunaux vont se servir de cette jurisprudence, au
pénal, certes, mais surtout au civil.
Désormais,
ce serait à bon droit que n’importe quel juge aux affaires familiales, fort de
son indépendance, pourrait exclure l’infidélité
des griefs pouvant être retenus dans une procédure de divorce pour faute…
On
a là un bel exemple de cette dérive insensible et insidieuse qui s’observe dans
tous les domaines : Petit à petit, le Législateur,
élu du peuple, se verra contraint, nécessairement et logiquement, de mettre la Loi en accord avec les décisions du Juge ; et non l’inverse…
Article
212 du Code Civil : "Les époux
se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, etc." Qu’est-ce
que c’est que ça ? Virez-moi ça. D’ailleurs, la fidélité est une notion
ignorée par le PACS…
Bref,
si je vous cause de ce fait divers, c’est
parce que je vois là une belle occasion de ressortir une vieille revendication
ploukémienne que - pour une fois - même (et peut-être surtout) les muzzs partageront avec moi :
Après
la séparation de l’Eglise et de l’Etat,
Exigeons
la séparation du mariage et de l’Etat !
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