Une bande
de morveux (et morveuses) en barbotteuses empile ses cubes à la va-comme-j’te-pousse
puis proclame fièrement : "- Regardez ce qu’on a fait comme c’est beau !
Et puis c’est solide ! N’y touchez surtout pas !" Il faut alors
que le premier minus habens qui passe leur dise ce qu’il en est ; c’est-à-dire
que toussa ne tiendra pas debout deux minutes, pour qu’ils puissent se dire : "-
Ah oui, tiens c’est vrai ! On n’avait pas vu ça comme ça. Vite, vite, on
va changer un ou deux trucs. Mais chut ! Vous n’avez rien vu…"
Ce ne sont
pas des mômes en phase d’apprentissage des formes et volumes dans l’espace. Non…
C’est notre gouvernement…
A peine
a-t-il validé en grande pompe les modalités du Pacte de compétitivité que le
gouvernement modifie l’échéancier de mise en place du crédit d’impôt prévu pour la compétitivité et l'emploi (CICE)
en faveur des entreprises ; échéancier sur lequel il n’admettait aucune
critique…
Hier,
donc, sortant juste du Conseil des ministres, le Sinistre des finances est venu
défendre en commission des Finances de l'Assemblée nationale deux amendements visant
à une mise en œuvre de ce CICE sur deux ans au lieu de trois comme il était prévu
dans le projet de loi de finances rectificative de fin d'année que son
gouvernement avait présenté à l’Assemblée quasiment la veille…
Sortant du
même Conseil, Dépassé 1° a délivré son oracle à la presse : "- Ce matin, j'ai demandé une accélération du
pacte de compétitivité parce que chaque jour maintenant compte."
En ajoutant : "- Nous avons
perdu trop de temps depuis 10 ans avec un chômage qui augmente depuis 18
mois, pour que le moindre jour soit utilisé pour mettre en œuvre notre
politique"
Pendant ce
temps-là, le Conseil d’Etat continue de retoquer, suspendre ou annuler la
litanie de textes, règlements et décrets ni faits ni à faire pondus à la
va-vite, toutes ces petites choses commises au cours de ces six mois bien plan-plan. Qu’est-ce
que ça va être désormais, puisque maintenant, chaque jour compte…
Et personne
ne rigole…
Heureusement qu’il y a
l’UMP ! Ça meuble la presse et sature les journaux télévisés. Et c’est
bien pratique. Du coup, faute de temps résiduel disponible, le rejet par le
Sénat du projet de loi de finances 2013 se glisse subrepticement en une phrase
avant la page des sports…