Couvrez ! De
grâce ! Couvrez ce saint
Que l’on ne peut voir
sans trembler,
De crainte que l’Autre
en soit troublé,
Que dis-je, de peur de
le fâcher…
Cachez ! Cachez
ce saint
Et ne nous montrez rien !
Figurez-vous
que la République Slovaque où 65 % de la population se déclare toujours
catholiques après 70 ans de communisme et 25 ans de société de consommation, la
Slovaquie, donc, a eu l’idée saugrenue d’émettre une pièce de 2 euros
commémorative à l’occasion du 1 150° anniversaire de l’arrivée des Saints
Cyrille et Méthode en Grande Moravie. Rappelons accessoirement que ces deux
zèbres ont été proclamés par Jean-Paul II co-patrons de l’Europe avec St Benoît.
Un concours a été lancé par la banque centrale locale auprès des graveurs, le projet
lauréat a été retenu,… Cébien.
Ben
non. Sa Béatitude la Commission Européenne soi-même a exigé de la Slovaquie qu’elle
revoie sa copie. Suivant en cela (ou précédant, je ne sais) la demande de certains Etats membres (lesquels ? ce n’est
pas dit et nous pourrions très bien en être), la Sainte Commission gardienne du dogme a
imposé le retrait de certains détails du projet initial, notamment les auréoles
derrière les têtes des deux types et les croix présentes sur les étoles. Seule
sauvée des zozos, la double croix byzantine, difficile à virer, étant (encore)
symbole national…
Maipourkoidonc ? Ben voyons ! Dès lors qu’un Etat membre (c’est fou ce qu’il y a
de membrés dans ce truc) estime que le "projet de dessin est susceptible d’engendrer
des réactions défavorables parmi ses citoyens", faut s’abstenir !
Abstinence, Continence et Pudibonderie
sont les deux mamelles qui fournissent le pain dont s’abreuvent les Européens,
c’est bien connu… Soyez d’honnêtes membres
bien membrés avec ça…
Donc,
la Banque Nationale de Slovaquie a illico dû retirer les auréoles et autres
croix "pour respecter le principe de
neutralité religieuse". On va pas perdre les subventions européennes
pour ces détails… Le porte-parole de l’épiscopat slovaque peut bien s’interroger :
"-Vivons-nous réellement dans un
Etat de droit ou dans un système totalitaire où l’on nous dicte quels attributs
sont autorisés ?" Son étonnement n’étonne que lui ; encore
un gonze qui a dû voter à pied, à cheval, en voiture et en prie-Dieu pour
intégrer le machin (si tant est qu’on lui
ait demandé son avis…)
Cette
connerie exemplaire, que dis-je, emblématique de la vacuité culturelle et civilisationnelle
imposée par l’Union Européenne, me rappelle une anecdote qui aurait déjà dû
faire froncer les sourcils à tout homme intelligent.
C’était
aux dernières pas très riches heures du siècle dernier, lorsqu’il était
question de définir les thèmes communs
qu’il fallait retenir pour illustrer les nouveaux billets de banque en euros.
Le cahier des charges concocté en
haut lieu fut extrêmement détaillé et précis. Pour résumer :
-
1° Toutes références, même implicite au 18° degré, à quelque chose rappelant un
des pays concernés étaient absolument banni. - 2° Un thème unique était retenu :
Le Rapprochement et l’Ouverture… La chose étant obligatoirement illustrée par
la présence conjointe sur la coupure d’un pont et d’une fenêtre… Texto. L’Europe,
ce n’est que le pays des ponts et fenêtres (ne riez pas, c’était ça) La fenêtre au recto
du papelard, le pont au verso (des fois que…)
-
3° Pour ce qui est du style architectural des portes et fenêtres, on commencera
par l’Antiquité pour le ticket minable de 5 €, puis le Moyen-Âge, la
Renaissance, etc., pour aller vers la modernité contemporaine enfin achevée sur
la coupure de 500, tant il est vrai que le fric est l’avenir de l’Europe…
Evidemment,
ça n’a pas raté. Un petit malin (qui plus est non concerné, je crois que c’était
un anglais)
a fait remarquer que, sur l’une des coupures (je ne sais plus laquelle, en tout cas je
me souviens que le dessinateur-graveur était autrichien), le pont faisait raisonnablement penser à je ne sais
quelle ouvrage d’art existant, probablement austro-hongrois… Que croyez-vous qu’il
advint ? On a supprimé le modèle retenu, viré l’auteur, détruit les plaques
d’impression déjà prêtes Europe entière, relancé un appel d’offre, etc…
Ceci-dit,
il y a bientôt quinze ans, s’agissant des styles architecturaux retenus, on n’avait
pas encore pensé à inclure les styles mudéjar… Que va-t-on faire ?
Voilà
notre Europe, chers amis, chers enfants…
PS :
Faut dire qu’on avait alors déjà de qui tenir. Les billets de la Bundesbank de
Francfort libellé en deutschemarks, illustrés comme chez nous par la tronche de
natifs célèbres, alternaient scrupuleusement de coupure en coupure un homme,
une femme, un homme, une femme… Ouais, il y avait un nombre impair de coupures…
Alors, sur la plus grosse coupure, ils avaient mis un couple, évidemment. Quel
couple ? Ben deux hommes* évidemment…
*(C’étaient
les frères Grimm. Ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit mais bon. Ils
vécurent toujours ensemble et ne semblent pas avoir engendré autre chose que
leurs ouvrages littéraires et linguistiques…)
Alors là, coup bas, tu m a piqué mon billet de demain !
RépondreSupprimerahurissant cette histoire !
Navré ! (enfin pas vraiment...)
SupprimerD'autant que j'ai failli le reporter au matin ! Et décidé last minut' de le poster, me sachant à la bourre demain matin...
Mais l'Europe et son drapeau est couronnée de 12 étoiles; comme la Vierge Marie.
RépondreSupprimerL'honneur est (presque) sauf
Qui s'en souvient encore ? Et qui le dit dans les écoles ? Surtout pas ! Il faudrait le changer...
SupprimerVous avez une guibolle plus courte que l'autre ?
RépondreSupprimerCeci est pour vous:
LE ROI BOITEUX.
Un roi d’Espagne, ou bien de France,
Avait un cor, un cor au pied ;
C’était au pied gauche, je pense ;
Il boitait à faire pitié.
Les courtisans, espèce adroite,
S’appliquèrent à l’imiter ;
Et qui de gauche, qui de droite,
Ils apprirent tous à boiter.
On vit bientôt le bénéfice
Que cette mode rapportait ;
Et, de l’antichambre à l’office,
Tout le monde boitait, boitait.
Un jour, un seigneur de province,
Oubliant son nouveau métier,
Vint à passer devant le prince,
Ferme et droit comme un peuplier.
Tout le monde se mit à rire,
Excepté le roi, qui, tout bas,
Murmura : « Monsieur, qu’est-ce à dire ?
Je crois que vous ne boitez pas ?
— Sire, quelle erreur est la vôtre !
Je suis criblé de cors ; voyez :
Si je marche plus droit qu’un autre,
C’est que je boite des deux pieds. »
Les pauvres slovaques ! Ils sont passés de la dictature communiste à celle de l'union européenne qui est bien plus pernicieuse.
RépondreSupprimerQu'allaient-ils faire donc dans cette galère ?...Ah, fric quand tu nous tiens !
La chasse à tout ce qui peut rapeller de près ou de loin , le passé Chrétien de l'Europe , bat son plein . Mais j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi . Il faut être bougrement haineux pour faire des trucs pareils .
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