"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 21 novembre 2012

Cachez ! Cachez ce Saint…



Couvrez ! De grâce ! Couvrez ce saint
Que l’on ne peut voir sans trembler,
De crainte que l’Autre en soit troublé,
Que dis-je, de peur de le fâcher…
Cachez ! Cachez ce saint
Et ne nous montrez rien !

Figurez-vous que la République Slovaque où 65 % de la population se déclare toujours catholiques après 70 ans de communisme et 25 ans de société de consommation, la Slovaquie, donc, a eu l’idée saugrenue d’émettre une pièce de 2 euros commémorative à l’occasion du 1 150° anniversaire de l’arrivée des Saints Cyrille et Méthode en Grande Moravie. Rappelons accessoirement que ces deux zèbres ont été proclamés par Jean-Paul II co-patrons de l’Europe avec St Benoît. Un concours a été lancé par la banque centrale locale auprès des graveurs, le projet lauréat a été retenu,… Cébien.

Ben non. Sa Béatitude la Commission Européenne soi-même a exigé de la Slovaquie qu’elle revoie sa copie. Suivant en cela (ou précédant, je ne sais) la demande de certains Etats membres (lesquels ? ce n’est pas dit et nous pourrions très bien en être), la Sainte Commission gardienne du dogme a imposé le retrait de certains détails du projet initial, notamment les auréoles derrière les têtes des deux types et les croix présentes sur les étoles. Seule sauvée des zozos, la double croix byzantine, difficile à virer, étant (encore) symbole national…
Maipourkoidonc ?  Ben voyons ! Dès lors qu’un Etat membre (c’est fou ce qu’il y a de membrés dans ce truc) estime que le "projet de dessin est susceptible d’engendrer des réactions défavorables parmi ses citoyens", faut s’abstenir ! Abstinence, Continence et Pudibonderie sont les deux mamelles qui fournissent le pain dont s’abreuvent les Européens, c’est bien connu…  Soyez d’honnêtes membres bien membrés avec ça…
Donc, la Banque Nationale de Slovaquie a illico dû retirer les auréoles et autres croix "pour respecter le principe de neutralité religieuse". On va pas perdre les subventions européennes pour ces détails… Le porte-parole de l’épiscopat slovaque peut bien s’interroger : "-Vivons-nous réellement dans un Etat de droit ou dans un système totalitaire où l’on nous dicte quels attributs sont autorisés ?" Son étonnement n’étonne que lui ; encore un gonze qui a dû voter à pied, à cheval, en voiture et en prie-Dieu pour intégrer le machin (si tant est qu’on lui ait demandé son avis…)

Cette connerie exemplaire, que dis-je, emblématique de la vacuité culturelle et civilisationnelle imposée par l’Union Européenne, me rappelle une anecdote qui aurait déjà dû faire froncer les sourcils à tout homme intelligent.

C’était aux dernières pas très riches heures du siècle dernier, lorsqu’il était question de définir les thèmes communs qu’il fallait retenir pour illustrer les nouveaux billets de banque en euros. Le cahier des charges concocté en haut lieu fut extrêmement détaillé et précis. Pour résumer :
- 1° Toutes références, même implicite au 18° degré, à quelque chose rappelant un des pays concernés étaient absolument banni. - 2° Un thème unique était retenu : Le Rapprochement et l’Ouverture… La chose étant obligatoirement illustrée par la présence conjointe sur la coupure d’un pont et d’une fenêtre… Texto. L’Europe, ce n’est que le pays des ponts et fenêtres (ne riez pas, c’était ça) La fenêtre au recto du papelard, le pont au verso (des fois que…)  
- 3° Pour ce qui est du style architectural des portes et fenêtres, on commencera par l’Antiquité pour le ticket minable de 5 €, puis le Moyen-Âge, la Renaissance, etc., pour aller vers la modernité contemporaine enfin achevée sur la coupure de 500, tant il est vrai que le fric est l’avenir de l’Europe…

Evidemment, ça n’a pas raté. Un petit malin (qui plus est non concerné, je crois que c’était un anglais) a fait remarquer que, sur l’une des coupures (je ne sais plus laquelle, en tout cas je me souviens que le dessinateur-graveur était autrichien), le pont faisait raisonnablement penser à je ne sais quelle ouvrage d’art existant, probablement austro-hongrois… Que croyez-vous qu’il advint ? On a supprimé le modèle retenu, viré l’auteur, détruit les plaques d’impression déjà prêtes Europe entière, relancé un appel d’offre, etc…

Ceci-dit, il y a bientôt quinze ans, s’agissant des styles architecturaux retenus, on n’avait pas encore pensé à inclure les styles mudéjar… Que va-t-on faire ?  

Voilà notre Europe, chers amis, chers enfants…
PS : Faut dire qu’on avait alors déjà de qui tenir. Les billets de la Bundesbank de Francfort libellé en deutschemarks, illustrés comme chez nous par la tronche de natifs célèbres, alternaient scrupuleusement de coupure en coupure un homme, une femme, un homme, une femme… Ouais, il y avait un nombre impair de coupures… Alors, sur la plus grosse coupure, ils avaient mis un couple, évidemment. Quel couple ? Ben deux hommes* évidemment…
*(C’étaient les frères Grimm. Ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit mais bon. Ils vécurent toujours ensemble et ne semblent pas avoir engendré autre chose que leurs ouvrages littéraires et linguistiques…)              

7 commentaires:

  1. Alors là, coup bas, tu m a piqué mon billet de demain !
    ahurissant cette histoire !

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    1. Navré ! (enfin pas vraiment...)
      D'autant que j'ai failli le reporter au matin ! Et décidé last minut' de le poster, me sachant à la bourre demain matin...

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  2. Mais l'Europe et son drapeau est couronnée de 12 étoiles; comme la Vierge Marie.
    L'honneur est (presque) sauf

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    1. Qui s'en souvient encore ? Et qui le dit dans les écoles ? Surtout pas ! Il faudrait le changer...

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  3. Vous avez une guibolle plus courte que l'autre ?
    Ceci est pour vous:

    LE ROI BOITEUX.

    Un roi d’Espagne, ou bien de France,
    Avait un cor, un cor au pied ;
    C’était au pied gauche, je pense ;
    Il boitait à faire pitié.

    Les courtisans, espèce adroite,
    S’appliquèrent à l’imiter ;
    Et qui de gauche, qui de droite,
    Ils apprirent tous à boiter.

    On vit bientôt le bénéfice
    Que cette mode rapportait ;
    Et, de l’antichambre à l’office,
    Tout le monde boitait, boitait.

    Un jour, un seigneur de province,
    Oubliant son nouveau métier,
    Vint à passer devant le prince,
    Ferme et droit comme un peuplier.



    Tout le monde se mit à rire,
    Excepté le roi, qui, tout bas,
    Murmura : « Monsieur, qu’est-ce à dire ?
    Je crois que vous ne boitez pas ?

    — Sire, quelle erreur est la vôtre !
    Je suis criblé de cors ; voyez :
    Si je marche plus droit qu’un autre,
    C’est que je boite des deux pieds. »

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  4. Les pauvres slovaques ! Ils sont passés de la dictature communiste à celle de l'union européenne qui est bien plus pernicieuse.

    Qu'allaient-ils faire donc dans cette galère ?...Ah, fric quand tu nous tiens !

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  5. La chasse à tout ce qui peut rapeller de près ou de loin , le passé Chrétien de l'Europe , bat son plein . Mais j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi . Il faut être bougrement haineux pour faire des trucs pareils .

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