"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 31 octobre 2018

Asia Bibi et l’Espérance qui ne lâchent rien…


Le 30 décembre 2010, je postais " Bibi était encore vivante à Noël "… Elle devrait l’être encore demain pour la Toussaint. Au-delà, ça reste encore à voir

Comme on ne nous en a pas saoulé comme avec Ghesquière et Taponier ou Florence Cassez pour qui s’en souvient, faisons un petit rappel :

- Tout a commencé en juin 2009 dans un petit village sans eau ni électricité du Penjab. Asia Bibi, ouvrière agricole illettrée âgée de 38 ans, mère de trois enfants, participait à une cueillette de fruits avec trois autres villageoises dans un champ de la ferme du propriétaire foncier… Asia va chercher de l'eau à un puits à proximité du champ, prend un gobelet avec lequel elle boit une gorgée d’eau puis ramène un bidon d’eau aux autres femmes. L’une d’elles refuse de boire l’eau disant à Asia qu’elle a souillé l’eau du puits parce qu’elle est chrétienne donc impure. Asia ose alors dire qu’elle ne croit pas que le prophète Mahomet soit d’accord avec cela. Et suscite l'indignation des femmes présentes : « Comment oses-tu parler au nom du prophète, Blasphème ! » Toussa aurait pu en rester là… Mais les trois connasses allèrent se plaindre au Mollah local qui courut aussi sec dénoncer le blasphème au commissariat de police…  
Arrêtée et placée en détention, Asia est inculpée pour blasphème. En raison des menaces de mort, la famille d'Asia est entrée dans la clandestinité.
- Novembre 2010 : Le tribunal du district jugeant en première instance condamne Asia à la peine de mort par pendaison (après le paiement d’une amende de deux ans et demi de salaire (850€) LOL) L’avocat d’Asia fait appel auprès de la Haute Cour de Lahore… laquelle ne trouve rien de mieux que de prendre une ordonnance de suspension contre une éventuelle grâce présidentielle (que le Président semblait sur le point d’accorder)
- Octobre 2014 : la Haute Cour de Lahore rejette les arguments les arguments de la défense et confirme la condamnation à mort d’Asia. Ses avocats font alors un ultime recours devant la Cour suprême du Pakistan qui a trois ans pour la juger…
En attendant Asia est évidemment toujours en prison. En cachette, risquant lui-même d’être assassiné par les fondamentalistes, son mari lui rend visite tous les quinze jours pour lui apporter de la nourriture afin qu’elle ne soit assassinée par empoisonnement…
- Juillet 2015 : La Cour Suprême du Pakistan se décide à étudier l’ultime recours déposé contre cette condamnation à mort.
Octobre 2015 : Asia est placée à l’isolement complet pour sa propre sécurité, enfermée dans une petite cellule de 2,4 m × 3,0 m sans fenêtre de la prison de Lahore pour limiter autant que faire se peut qu’elle soit assassinée par des codétenus ou des gardiens.
- En Octobre 2016 devait se tenir le procès en recours devant la Cour Suprême du Pakistan.
Deux jours avant, 150 Muftis édictèrent une fatwa exigeant la pendaison d'Asia Bibi, et menaçant de mort quiconque porterait assistance aux "blasphémateurs".
Le jour prévu pour l'audience, un des juges se récusa, et le procès fut reporté à une date indéterminée…
-  Aujourd’hui 31 octobre 2018, Asia Bibi est définitivement acquittée par la Cour Suprême, laquelle a conclu qu’il n'y a « aucune remarque désobligeante envers le Coran dans le rapport d’enquête ».
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Voilà. Il s’est bien sûr trouvé un connard pour dire qu’elle aurait évité toussa et fait plus simple en se convertissant à l’Islam comme on le lui avait proposé pour se sauver de ce merdier. Et ça aurait évité à son pays toutes les émeutes et blocages de routes que son acquittement provoque dans toutes les grandes villes. Sans compter, hein, les meurtres des juges et de ses avocats, attendus, réclamés par des foules haineuses. Et sans compter que si elle arrive à survivre entre la porte de la prison et l’embarquement en loucedé dans un avion pour une destination étrangère inconnue, il lui faudra prolonger incognito ses 9 années d’angoisses.

Mais bon, le Monde a l’effort de mettre le lot blasphème dans son titre sur l’acquittement de la "Pakistanaise". Mais le meilleur titre, c’est quand-même le Parisien :

"Une Pakistanaise condamnée à mort après une dispute autour d’un verre d’eau acquittée"

Le must de l’info…


vendredi 12 octobre 2018

Le jour où on m'a demandé d'épeler "Robert"…


« La "querelle des prénoms", déclenchée il y a quinze jours par l’échange houleux entre Éric Zemmour et Hapsatou Sy sur le plateau de "Salut les terriens ! ", a suscité en moi un souvenir douloureux. J’ai décidé de raconter cette histoire maintenant dans l’espoir qu’elle alimente le débat au moment où les esprits se sont un peu calmés. « Mon frère s’appelait Robert. Quoi de plus ordinaire comme prénom français. Dans mon esprit, le prénom Robert (comme le mien, Pierre) fait partie du paysage qui fut le décor de ma vie. Le village, le clocher, l’école, la langue, les livres, mes parents… Et donc ce prénom, pour moi, était évidemment familier à tout le monde en France. Dans les dernières semaines de sa vie, mon frère fut hospitalisé. (…)  Il vivait seul et je me suis beaucoup occupé de lui, retrouvant en quelque sorte une fraternité de l’enfance.

Lorsque j’ai fait les démarches à l’hôpital pour qu’il soit admis, j’ai subi un choc affectif inverse de Madame Sy. La secrétaire a bien noté son nom. Mais, pour le prénom, elle me l’a fait répéter deux fois, puis m’a demandé de le lui épeler ! Ce n’est pas seulement qu’elle ne connaissait pas l’orthographe de ce prénom (dans ce domaine on peut s’attendre à tout aujourd’hui) mais il semble qu’elle en ignorait même l’existence. Tout à coup, j’étais propulsé dans un autre monde, éjecté de mon pays, de mes repères. Il existait des gens à qui le prénom « Robert » ne disait absolument rien. Les gens à qui je devais en quelque sorte confier une partie de ma vie, de qui sans doute j’espérais une sorte d’empathie, de confraternité, ces gens étaient étrangers à mon monde. Je ne pouvais rien en espérer, ni en bien ni en mal.

Nous n’étions pas du même monde, nous ne parlions pas la même langue, celle qui est tissée de souvenirs et de références communes. Mon univers familier n’existait plus. Bien sûr, tout ce que mon frère avait pu représenter pour nous, cette dame ne pouvait le savoir, mais sa réaction était comme un effacement rétroactif. Mon univers, mon histoire, ma famille, tout était aboli puisque ce prénom si familier (le terme est vraiment le bon) n’était devenu qu’un mot bizarre que l’on se fait dicter.

Pour reprendre l’aphorisme lacanien « les non-dupes errent » – « le nom du père » -, j’ai le sentiment d’avoir vécu un « non-du » frère. Voilà pourquoi je suis d’accord avec Zemmour. Le remplacement culturel est un déracinement pour les autochtones. »
Pierre Cretin.

 « Le jour où on m'a demandé d'épeler "Robert" » publié sur Causeur.fr


mardi 9 octobre 2018

Savoir c‘qu’on veut… si on peut…


Savoir c‘qu’on veut… si on peut…

Et toussa en même temps !

Dur… 

 Comme disait Josiane : "- C’est au pied du mur qu’on voit le maçon." (sans cédille)